I - Daily life - Arthur

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Petite commune près de Lyon,

Début décembre.

***

Dans le champ de blé qui longeait la route, Arthur regardait les voitures passer. Ce brouhaha ne le dérangeait plus maintenant : il apportait toujours ses bouchons d'oreille anti-bruit.

Il pensait à ce qu'il allait pouvoir faire à Noël, même si cela paraissait un peu tôt. Peut-être que sa mère voudrait bien le laisser conduire la Range Rover. Mais avant de penser à cela, il fallait réviser ses cours, et ne pas être perdu pour les prochaines leçons.Il se leva et traversa le champ coupé pour rejoindre la route qui reliait deux petits villages excentrés qu'il connaissait bien.

Arthur était un jeune homme passionné de découvertes à propos de l'Univers mais surtout de la Lune, qu'il aimait pardessus tout. Il rêvait de pourvoir un jour y poser ses pieds, comme pour réitérer l'action de Neil Armstrong. Arthur voulait devenir comme lui, et suivre les mêmes étapes que son héros. Tout d'abord, faire son batême de l'air avant ses dix premières années, ce qu'il avait réussi, le jour de Noël, lorsqu'il avait huit ans. Ensuite, passer son brevet de pilote aeronautique avant même d'obtenir son permis. Et enfin, intégrer une école d'ingénieurs spécialisée dans l'aéronautique.

Il avait déjà pensé à sa préparation physique : son entrainement quotidien se composait d'une centaine de pompes, différentes de celles que les gens exerçaient dans les émissions de télé-réalité où d'émissions de musculation matinales, d'haltères de poids différents, d'abdos particuliers et de jeu de jambes et de bras. Il pratiquait la boxe et la natation, ce qui avait pour but de le muscler encore plus. Il s'essayait également à la réalité virtuelle, grâce au casque qu'il avait reçu de sa tante le jour de son anniversaire. Cela lui permettait de se détendre, et de s'entraîner à différentes situations, auxquelles il pouvait réagir de la meilleur des façons. Le système solaire, il le connaissait parfaitement, et la densité de chaque planète, il y travaillait chaque jour. Il adorait être dans sa bulle, et avec ses écouteurs, il le faisait à tout moment lorsqu'il était libre.

Il les positionna dans ses oreilles, pour écouter un titre qu'il adorait.

Au creux de ses écouteurs : Fangs Out - Agar Agar - en média •

Le long de la route, il marchait en regardant le ciel. Peu de voitures passaient, et ce n'était pas pour lui déplaire. Soudain, accélérant la cadence tout comme sa musique, il se mit à courir. Lentement puis de plus en plus rapidement, pour terminer avec un sprint en arrivant dans son village. Il était petit, mais les maisons de pierres étaient bien entretenues. Les ruelles étaient nombreuses et au centre de la petite commune se trouvait l'église, avec sa place qui était ornée - sur le temps de Noël - d'un grand sapin habillé de guirlandes lumineuses.

Il traversait la route, regardant de gauche à droite, et s'engouffrait dans une étroite ruelle pour tourner à droite et enfin trouver la bâtisse du XVIII qu'était sa maison.

Ses pierres étaient claires, et elle possédait huit fenêtres, qui étaient agrémentées avec des pots de verre, contenant des bonbons, des plantes vertes ou encore des livres, soutenus par une sorte de balançoire. Autour de la maison se trouvait une terrasse, à peine visible de l'extérieur donnant sur une pelouse parfaitement coupée, et, séparés de quelques dizaine de mètres, plusieurs bouleau et autres hêtres.
Le domaine était protégé de haies de sapins, entourant l'étendue d'herbe, mis à part une partie, où était placée une cabane de jardinage.

Il pris la porte, et entra dans le hall. Arthur traversa le salon, orné de moulures au plafond, et pris l'escalier pour se diriger dans sa chambre. Elle était spacieuse et la luminosité était parfaite, grâce aux deux grandes fenêtres qui la composaient.

Il déposa son sweat violet foncé, enlevé auparavant, sur son canapé, et s'allongea sur le lit aux draps blancs.

***

Attendant au salon, la mère d'Arthur voulait avoir une discussion avec son fils. Ses éclipses soudaines à longueur de journée à l'extérieur l'inquiétait, puisqu'elle ne savait jamais quand il allait revenir, et encore moins lorsqu'il repartait. Elle l'attendit, puis, lasse de patienter inutilement sans rien faire, elle décida de faire le dîner.

Soudain, elle entendit la porte claquer, puis des pas pressés monter les escaliers de bois, pour finir dans un son sourd et étouffé. Etonnée, elle gravit à pas doux et muets chaque marche. La porte de la chambre d'Arthur était peinte en blanc et décorées des inscriptions :

"National Aeronautics and Space Administration" - suivie de son logo,

"Please make silence when you come in : I develop new rockets !" accompagnée de l'image d'une fusée décollant, et d'un programme informatique sur les écrans d'une tour de contrôle. Celina remarqua qu'elle était entrouverte. Elle jeta un œil, pour finalement voir son fils unique endormi sur le lit, allongé sur le dos. Elle en profita pour le détailler du regard, et sourit, se remémorant de jolis moments, comme lorsqu'il était enfant, à son cinquième anniversaire ou encore à son huitième. Puis elle redescendit, continua à faire la cuisine, et attendit qu'il soit l'heure du dîner pour l'appeler à venir manger.

***

Dans sa chambre, tout était harmonieux, les couleurs, les matières et les textures étaient toutes pensées dans le but de rendre la pièce chaleureuse, organisée et fournie en accessoires et matériels utiles. Les draps et les rideaux étaient blancs, tandis que les murs et le sol étaient de couleur crème. Le bureau composé d'une plaque de verre translucide, le canapé en cuir et le lit étaient noirs profond et le plafond était gris clair. L'armoire, quant à elle, se distinguait, avec une surface en acier, et d'une peinture légèrement holographique. Plusieurs étagères à livres étaient disposées dans toute la chambre, et un télescope ornait l'une d'entre elles, à proximité de la première fenêtre. Tous les linges étaient blancs, ou de couleur très claire.

Arthur se réveilla, entendant son ventre gargouiller, il descendit les marches, et vit sa mère dans le salon. Elle lui fit un sourire et lui demanda de s'asseoir en face d'elle. Il se demandait pourquoi elle avait soudainement envie de lui parler, puisqu'elle pouvait le faire pendant manger. Célina, la mère d'Arthur, commença :

- Arthur tu sais, j'ai remarqué que tu partais souvent, sans me prévenir dehors, et j'aimerais la prochaine fois que tu me dise quand tu sortiras, et où. Parce que je m'inquiète toujours pour toi, je veux que tu fasse attention et que tu sois plus responsable, même si je sais que tu l'es déjà beaucoup. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose, et que je ne sache pas où tu es tu comprends ? - dit-elle en attendant la réponse d'Arthur.

- Je sais, j'aurais dû te dire toutes les fois où je suis parti récemment, mais c'est comme instantané : quand j'ai envie de regarder le ciel, je sors et c'est tout. Et puis, tu sais, je n'irais jamais bien loin ! Je suis souvent au près de la nationale, à regarder les voitures passer. Voilà, maintenant tu sais tout maman - en se levant pour lui faire un câlin.

Et ils restèrent comme cela durant quelques secondes.

- Bon, maintenant que le dîner et prêt, tu manges avec moi ?- dit la mère d'Arthur en se détachant de l'étreinte de son fils.

- Yeahh - lui répliqua Arthur en prenant un accent américain.

Ils rigolèrent et s'installèrent à la table à manger, où les couverts étaient déjà préparés et la tarte posée au centre.

- Je te laisse te servir, je vais chercher le pain, si tu en veux. - annonça Célina.

- D'accord, et oui s'il te plait !

Le repas se poursuivit jusqu'au dessert, un gâteau marbré en forme d'étoile qu'elle avait réalisé le matin même.

Puis la soirée fut paisible, et toutes les lumières s'éteignirent dans le village. Le ciel s'ornait alors d'étoiles, embrumées par des nuages doux.

𝐋𝐄𝐄𝐍𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant