Chapitre 3 : Des échecs et des regrets

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Dans une des plus hautes tours de Poudlard, Albus Dumbledore était assis dans son fauteuil, dans son bureau. Celui-ci contenait de nombreux artefacts magiques, dont la précieuse Pensine précieusement gardée dans une vitrine de verre. Ce bureau était grand. L'entrée donnait sur une espace où l'on pouvait faire les cent pas, chose assez récurrente pour Dumbledore qui avait besoin de réfléchir parfois longuement. Son bureau se situait sur une estrade qui nécessitait de gravir quelques marches. Le directeur avait ainsi une vue plongeante sur des invités n'ayant pas à monter pour être juste en face de lui. L'aura qu'il dégageait alors n'en devenait que plus imposante.

Toutefois, les personnes qu'ils recevaient aujourd'hui n'avaient pas besoin de subir cet effet. En effet, elles lui étaient toutes deux entièrement dévouées car il ne s'agissait ni plus ni moins que des parents de la famille Potter. Depuis maintenant presque 14 ans, il soutenait cette famille, conseillait le couple sur la marche à suivre concernant leurs enfants, en particulier Matthew. Il s'assurait que celui-ci soit toujours traité comme le préféré de ses parents. Il maquillait ses bétises pour ne pas qu'il subisse les foudres de ses parents. Selon Dumbledore, Matthew devait grandir avec le plus d'affection possible. Au vue de son caractère imbu de lui-même et capricieux, ce ne sont pas ses frères et soeurs qui auraient pu le lui apporter. Les autres enfants Potter entretenaient avec leur frère une relation houleuse. Ils ne les supportaient pas. Parfois ils se moquaient de lui et de son incompétence non assumée, parfois ils l'ignoraient royalement pour signifier qu'il y avait bien des sujets plus intéressant que sa petite personne. Cela avait le don d'énerver Matthew qui désirait plus que tout être le centre de l'attention. Quand James et Lily demandaient d'où pouvaient bien venir cette animosité entre leurs enfants, le directeur leur déclarait qu'il fallait mettre cela sur le compte de la célébrité de Matthew, que ses frères et soeurs lui enviaient. Mais au fond de lui, le vieux sorcier savait parfaitement de quoi il retournait. Simplement, il devait se mettre Matthew dans la poche, tant d'un point de vue stratégique que politique. Il laissait donc couler et ne mettait personne au courant des violences commises par James, tout cela au nom du "plus grand bien".

Peu était au courant de la fameuse prophétie qui avait définit le destin du Survivant. Celui-ci ayant été marqué par Voldemort, il avait été désigné comme le sauveur du monde sorcier, il devait un jour défaire le mage noir une bonne fois pour toutes en le tuant. Dumbledore en avait bien sur référer à ses parents qui, bien que effrayés à l'idée que leur fils affronte le Seigneur des ténèbres, avaient acceptés de suivre les directives du vainqueur de Grindelwald. On leur avait resservis l'objectif du "plus grand bien". Le directeur s'était donc mis à entrainer le jeune sorcier dès qu'il avait eu sept ans. Il l'avait soumis à un entraînement rude, tout en gardant une attitude bienveillante, mais qui pour les non naïfs paraissait fausse. Malheureusement, Matthew n'avait encore jamais montré d'aptitudes particulières. La prophétie l'annonçait comme l'égal de Voldemort, mais pourtant, son noyau magique ne se développait pas vite, il était celui d'un sorcier banal de son âge. À coté, sa flemmardise et son orgueil l'empêchait d'apprendre correctement quoi que ce soit. Même Alastor Maugrey Fol Oeil, Auror vétéran à la retraite et considéré comme l'un des meilleurs des dernières décennies n'avait pas réussi à en tirer quelque chose. C'était tout juste si Matthew parvenait à réaliser un Expilldiarmus acceptable. Il allait se rendre à l'évidence : Matthew était juste un sorcier moyen.

Durant de nombreux mois, Dumbledore s'était posé la question d'où il aurait pu faire une erreur. Mais le vieux sorcier avait refusé de croire que le problème venait de lui, qu'il avait pu se tromper lourdement. Pourtant, les évènements de la semaine passée avaient remis en doute toutes les croyances qui l'avait et qu'il avait partagé avec l'Ordre du Phénix.

Les révélations apportées par Matthew avaient tout d'abord été réfuté par Dumbledore et l'ensemble des individus présents dans l'infirmerie à ce moment là. Il était inenvisageable de penser que le vainqueur de Grindelwald se soit leurré quant à l'identité du Survivant durant 14 ans. Ils avaient tenté de rassurer Matthew, lui réaffirmer son statut. Cependant, ce dernier avait insisté sur le fait que Voldemort avait semblé totalement sur de lui en faisant ces révélations. Finalement, dans le but de calmer le garçon, Dumbledore s'était résigné à faire quelques vérifications sur la cicatrice en forme de croix que portait le garçon à la main droite, chose que le vieux sorcier n'avait encore jamais auparavant, pas même le soir où Voldemort avait été détruit. Cette cicatrice, supposé être dû au sortilège de la Mort qui avait riccoché, avait toujours été un symbole de fierté pour les parents du Survivant qui y voyaient l'équivalent d'une blessure de guerre, d'un signe de sa victoire contre Voldemort.

Harry Potter et le Lord tout puissantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant