CHAPITRE 42

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Dimanche 21 octobre 2018. 10h41.
Villa d'Antoine Griezmann,  Madrid.

Ca n'a pas manqué, Tiago dort encore. Mais Antoine aussi donc ce n'est pas vraiment un problème, puisque ça signifie qu'il n'avait rien prévu de faire ce matin. Je suis donc seule en bas, enfin, pas exactement, car il y a tout de même Nala qui a sa tête posée sur ma cuisse.

Le truc, c'est qu'il n'y a pas grand chose à la télévision le dimanche matin. Sauf que je n'ai absolument rien à faire. La maison est rangée, je suis déjà lavée et habillée, et j'ai déjà été promener la chienne. Je ne fais que zapper d'une chaîne à une autre, mais je ne trouve rien.

Je sais que j'ai promis à Antoine de me mettre à 100% en vacances et ne même pas regarder mes mails, mais c'est plus fort que moi. J'attrape mon ordinateur et rentre mon adresse ainsi que le mot de passe. Ce n'est pas trois mails qui vont m'empêcher de passer de bonnes vacances, surtout qu'il n'en saura absolument rien.

Tiens ça me fait penser que je devais appeler mon agente immobilière pour lui dire que j'allais déménager, je n'ai qu'à le faire. Ah bah non, je suis bête ! On est dimanche, personne ne répondra. Oh merde ! J'avais enfin trouvé une occupation.

_Tiens salut toi !
_Ah enfin quelqu'un qui se lève !!!
_Tiago dort encore ?
_Ouais. Et moi je suis. réveillée depuis 8h30.
_Nausées ?
_Malheureusement, oui.
_Ah merde.
_Mais ce n'est rien, ça sera bientôt fini.
_En parlant de ça, t'as pris un rendez-vous pour quand du coup ?
_Ah oui c'est vrai ! J'ai trouvé une gynécologue à l'hôpital du centre qui accepte de travailler avec celui de Paris tant que je ne vis pas ici, je dois aller la voir demain.
_Tu veux que je te garde le petit en attendant ?
_T'as pas entraînement ?
_Les enfants ne sont pas interdits de venir.
_Ah bah je veux bien, ça m'arrange en fait.
_Et puis, lui sera le plus heureux de tous, revoir tous les joueurs ça va lui faire plaisir !
_A fond ! Au fait, ton petit déjeuner est prêt dans la cuisine.
_Mais quelle petite amie géniale !
_Merci, merci.
_Ne prends pas la confiance non plus.
_Trop tard, c'est déjà fait.
_Merde !

Il dépose une nouvelle fois ses lèvres contre les miennes avant de partir en vitesse dans la pièce d'à côté, glouton comme il est. Au moins, maintenant qu'il est levé, je peux aller faire le lit et ranger un peu la chambre, parce que je n'ai pas eu le temps de le faire hier, et lui n'est pas le pro du rangement.

_MAMAN !

Tiago débarque dans la chambre en courant, suivi d'Antoine avant qu'ils ne se jettent sur le lit où j'étais installée. Une grande bataille de coussin commence alors entre les deux, et les garçons dérangent tout le lit que j'ai fais il y a à peine quelques minutes.

Mais ça me fait tellement de bien au coeur que ça ne me dérange même pas que la chambre soit de nouveau en bazar. Tant que l'on passe un bon moment ensembles, ce n'est pas un problème. J'aime ces instants remplis de complicité qui nous unissent. Ca renforce nos liens comme ça.

_Ca vous dis qu'on aille au parc cet après-midi ?
_Avec des jeux ?
_Bah oui, évidemment.
_Ouais ! Maman, dis oui !
_D'accord, mais que si tu es sage jusqu'à ce que l'on parte.
_Cool !!!

Le petit saute de joie, ce qui fait rire Antoine. Il n'est vraiment pas possible celui-là, une vraie pile. Mais je préfère le voir comme ça plutôt que ce qu'il nous a fait hier.

_Allez viens Titi, on va aller t'habiller, comme ça après tu pourras jouer tranquillement pendant qu'on prépare le repas.
_Je pourrais jouer avec Nala ?
_On verra, tout dépend si elle est dehors ou non.

Je lance un sourire à Antoine, avant de disparaître de la pièce. Comme ça, il peut lui aussi se préparer. Une fois arrivée dans la chambre du petit, je cherche dans sa valise des vêtements chauds, puisque l'on va passer l'après-midi en extérieur.

_Allez monte sur le lit, comme ça maman n'a pas à s'abaisser. J'ai mal à mon dos.
_Faut dire à tonton te faire un massage. Dis maman, t'es namoureuse de tonton ?
_Pourquoi tu me demandes ça ?
_Je vois bien comment t'es contente avec lui. Et on vient vivre ici. Et c'est les namoureux qui vivent dans la même maison.
_Mais dis donc, c'est que tu sais des choses toi. Tu sais, maman et tonton sont des "namoureux" mais pas depuis très longtemps.
_Depuis le match ! Parce que depuis ça et bah tu passes pas une journée sans parler à tonton.
_Hé petit fouineur !
_Pas ma faute si tu l'appelles toujours quand tu penses que je suis endormi dans le canapé.
_Ah donc tu fais semblant. Bah bravo.
_C'est parce que j'aime bien quand tu me portes jusqu'à mon lit et que tu me bordes avant de me faire un bisou.
_Je peux le faire même si tu dors pas tu sais, tu n'as qu'à le demander.
_Maman ?
_Oui trésor ?
_Les choses elles vont changer comme on va vivre avec tonton ?
_Pourquoi elles changeraient ?
_Parce que avant je devais pas te partager avec lui. Je t'avais que pour moi.
_C'est vrai, maintenant on est 3, mais tu sais, c'est quand même toi le prince de mon coeur. Et ça, ça ne changera jamais bonhomme. Peu importe ce qu'il se passe, tu seras toujours mon fils que j'aime gros comme ça !
_Moi aussi je t'aime maman. Et je veux bien te partager si tu oublie pas de m'aimer.
_Je n'oublierais jamais ça, c'est le plus important pour moi. Allez viens dans mes bras.
_Mais t'as mal au dos.
_Ce n'est rien. J'ai quand même envie de te faire un gros câlin.

Et là, mon fils blotti dans mes bras, j'étais heureuse tout simplement. Je ne me préoccupais plus de sa réaction face au fait qu'il va avoir un petit frère ou une petite soeur. Je profitais juste d'un moment d'amour avec mon fils, un moment dans notre bulle.

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