GOOD FATHER

CHAPITRE 57

Mercredi 1er avril 2020. 13h45.
Maison d'Antoine et Mila. Barcelone.

Assise dans le canapé, je fixe mes deux bébés endormis. Déjà une semaine que je leur ai donné naissance. Antoine est aux anges, la famille s'est agrandie.

_Me revoilà ! Alors, vous avez fait quoi ce matin ?
_Pas grand chose chéri. Ils se sont réveillés vers 9 heures, ensuite ils ont mangé, ils ont pris leur bain et je les ai habillés. Après ils ont mangé à nouveau et là ils dorment. Tu sais pendant les premiers mois, ça va souvent être comme ça.
_J'ai parlé à Didier. Je vais suivre mes soins un maximum, traitement le plus possible, ça me permettra de reprendre pour l'Euro. Ma blessure n'est pas très grave donc avec des soins je pourrais sûrement participer à l'Euro quand même. Du coup je vais passer mes matinées au club.
_J'espère pour toi que ça seras suffisant. Mais on va quand même sur Marseille ?
_Oui oui. Ta mère et mes parents doivent voir les petits. Et puis ça ne va durer que 3 jours donc ce n'est pas très long.
_Cool ! Au fait, tu veux que j'aille chercher Titi ce soir pour que tu restes un petit peu avec les jumeaux ?
_Avec plaisir.

Je me lève, et récupère mon téléphone avant de me diriger vers la cuisine. Les petits ne vont pas tarder à se réveiller, et il va falloir leur donner les biberons, donc autant les préparer maintenant.

_Hé tu sais quoi ?

Antoine passe ses bras autour de moi, avant de blottir sa tête dans mon cou. Ses lèvres se posent en délicatesse sur mon omoplate.

_Dis moi tout Antoine.
_Je t'aime. Énormément.
_Je t'aime aussi.
_Tu peux me passer l'eau s'il te plaît ?
_Oui. Cadeau.
_Merci. Bon, c'est pas tout mais j'ai une valise à préparer moi.
_Oui vas y. J'aurai besoin de toi après pour nourrir les jumeaux mais ils dorment encore.
_Ça marche. Appelle-moi dès qu'ils se réveillent.

Jeudi 9 avril 2020. 18h45.
Location d'Antoine et Mila. La Ciotat.

Avec Antoine et les petits on vient d'arriver en France. Le reste de notre famille ne devrait plus tarder. Ils vont enfin tous faire la connaissance de nos bébés.

_Coucou tout le monde !

Assise dans le canapé je jette un coup d'œil à l'entrée pour apercevoir la mère ainsi que mon frère et sa petite famille. Ils sont suivi par celle d'Antoine. Ils sont plutôt forts niveau timing, ils sont tous là en même temps.

_Mamie !!!

Tiago se rue dans les bras de ma mère, heureux de la revoir. Ca fait déjà plusieurs mois qu'il ne l'a pas vu, depuis Noël. Au mois de février, il n'avait pas de vacances donc la famille ne s'est pas déplacée. Je pense que c'est une chose qui m'étonne avec l'Espagne, il a beaucoup moins de vacances scolaires. En même temps que lui s'y fait très bien, il adore son école.

_Alors la route s'est bien passée Alain ?
_Oui ça va, il n'y a pas eu trop de bouchons. Et puis on s'est relayés avec Théo pour conduire.
_Bonne idée ça. Vous voulez vous installer tout de suite dans vos chambres ? Les jumeaux dorment encore.
_On va en profiter alors.

Antoine aide donc ses parents à porter leurs valises en direction des chambres. Ils vont rester ici avec nous pour les prochains jours, ainsi que Théo et sa copine.

_Alors, titi, tu n'as rien à raconter à ton tonton préféré ?

Florian attrape son neveu et s'installe dans le canapé avec lui, avant d'être rejoint par Florie. Pour ma part, je me dirige au dessus de la poussette de Charlotte, pour admirer ma nièce endormie.

_Elle est vraiment magnifique cette petite.
_Elle ressemble de plus en plus à ton frère. Même dans ses mimiques.
_Une fille chacun. Florie est ton portrait craché, donc Loreta est celui de Flo. Au fait, rappelle moi qu'il faut que je te donne le cadeau pour ses un an.
_Oh il ne fallait pas.
_On a pas pu se déplacer pour son anniversaire, c'est la moindre de choses quand même. Bon, je vais aller voir les jumeaux je reviens.

Quand je reviens dans le salon, accompagnée d'Antoine, la famille est déjà réunie. On se place donc au centre d'eux, pour leur présenter nos deux bambins, nos petits trésors.

_Et voilà... On vous présente les deux derniers de la famille...
_Olympe et Esteban.

Rapidement, les grands parents s'approchent des bébés pour les admirer. C'est la toute première fois qu'ils les voient autrement qu'en photo.

_Tu veux le prendre Isa ?
_Oh oui bien sûr !

Je passe donc délicatement mon fils à sa grand mère, pendant qu'Antoine pose notre fille dans les bras de son autre grand mère.

_Vite maman fais une photo !

Même Tiago a eu le réflexe plus rapidement que moi. Mais il a raison, je dois immortaliser ça. J'attrape mon appareil posé sur la table, et prend quelques clichés de deux mamies avec leurs petits enfants, avant que les bébés ne changent de bras et que je fasse d'autres photos.

A la fin de la journée, j'ai des photos d'Olympe et Esteban avec tout le monde. Je pense que j'ai bien immortalisé cette rencontre. Avec Antoine, on couche les petits à nos côtés dans leurs berceaux, avant de redescendre. On va quand même profiter de ses parents.

Quand on arrive en bas, Tiago est assis à table avec son papy, faisant des dessins. Je suis vraiment heureuse qu'Alain et Isabelle veuillent être les grands-parents de Tiago. En fait, officiellement ils le sont puisque maintenant Antoine est son père, mais je redoutais qu'ils refusent de jouer ce rôle pour mon fils. Mais finalement, c'est même eux qui ont dit à Tiago de les appeler papy et mamie. Théo aussi est devenu son oncle, ce qui fait que mon fils a enfin une vraie famille, avec des tontons, des tapies, un papy et deux mamies. Mais le plus important est, et de loin, qu'il a un papa.

_Tiago, tu vas te mettre en pyjama ?
_D'accord. Mais après je peux encore dessiner ?
_Oui mais pas trop longtemps.
_Merci papa.

On vient s'installer à table avec ma belle famille, et immédiatement Isabelle s'adresse à nous.

_Ça va ça se passe bien entre Tiago et les jumeaux ?
_Pour le moment oui. Il les adore. J'espère que ça va durer.
_Il n'est pas du tout jaloux, et ça c'est ce dont on avait le plus peur. Parce que quand je suis entré dans la vie de Mila, il a eu un peu de mal avec le fait de me partager.
_Mais finalement, ça ne le dérange pas de me partager maintenant.
_Après il ne faut pas parler trop vite, mais pour l'instant c'est le parfait grand frère.