CHAPITRE 60

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Samedi 21 septembre 2024. 17h29.
Maison d'Antoine et Mila. Barcelone.

Aujourd'hui, c'est mission devoir avec les petits. Enfin, c'est surtout Tiago qui travaille, mais Olympe et Esteban sont assis avec lui, a dessiner. Ils ne sont qu'en maternelle tous les deux, donc ils n'ont pas de devoirs, pas encore.

_Alors Tiago, tu t'en sors ou tu veux que je t'aide ?
_Non c'est bon maman, tu peux finir de faire à manger. Mais après je pourrais te réciter mon poème ?
_Oui bien sûr. Tu viens dans la cuisine dès que tu es prêt.
_Maman un dessin ! Pour mettre sur le frigo.
_Oh merci ma chérie.
_Et comment j'écris mon prénom ?
_Passe moi ton crayon je vais te montrer, et tu feras pareil en dessous.
_D'accord.
_Alors... O-L-Y-M-P-E.
_Merci maman.

Je regarde alors ma fille concentrée à reproduire les traits de crayons sur le papier, la langue sortie, signe de son implication. Elle a la même mimique que son père.

_Maman, comment on écrit mon nom de famille ?
_Alors, c'est un peu plus long là...

L'interphone me coupe dans mon élan. Je me lève donc de ma chaise, pour aller voir qui arrive chez nous.

_Tiens Tiago, tu peux montrer à ta sœur comment on écrit Griezmann Thauvin ?
_Oui maman.

Quand je réponds à l'interphone, la voix du livreur se fait entendre. Je lui indique donc le chemin jusqu'à la porte avant de me retourner vers les petits.

_Maman pourquoi tu t'appelles que Thauvin toi ? Pourquoi toi c'est pas comme nous ?
_Alors là... C'est compliqué Esteban. Demande plutôt ça à papa.
_Papa !?!
_Deux secondes.

Mon regard se dirige vers Antoine, affalé dans le canapé. Il est à fond dans sa partie de FIFA, si bien qu'il ne peut même pas répondre à son fils pour ne pas être déconcentré. Il met alors sa partie sur pause, et se lève pour nous rejoindre à table.

_Qu'est-ce qu'il y a Ban ?
_Pourquoi maman elle a pas le même nom de famille que nous ?
_Euh...

Il vient passer sa main nerveusement dans ses cheveux, avant de me lancer un regard. Mais non Antoine, je ne vais pas te tendre une perche, tu es tout seul sur ce coup là.

_C'est parce que papa et maman ne sont pas mariés en fait.
_Quand on se marie c'est comme mamie elle a fait avec Philippe ?
_Oui tout à fait.
_Et bah pourquoi vous vous faites pas pareil ?

Je reprime un petit rire, avant de me diriger vers l'entrée. Le livreur est arrivé à la porte. Je récupère ma commande, et retourne en cuisine pour ranger. Je suis dégoûtée, avec tout ça je n'ai même pas pu entendre comment Antoine a fait pour se sortir de ce pétrin.

_Ils ont raison.
_De ?

Je me retourne vers Antoine qui vient de débouler dans la pièce. Sa tête désabusée par le discours de nos enfants me fait rire.

_Qu'est-ce qui nous empêche de nous marier ?
_Je sais pas.
_Tu veux qu'on se marie ?
_Tu me fais vraiment ta demande en jogging dans la cuisine, pendant que je range les courses ?
_A vrai dire, ça fait plusieurs semaines que je réfléchis à la façon parfaite de te demander de m'épouser, mais rien ne me parait assez bien pour la femme exceptionnelle que tu es. Et disons que j'en ai marre d'attendre. Je veux que tu deviennes ma femme, que tu portes mon nom, celui de nos enfants. Je veux faire de toi une femme honnête. Alors ouais, je te demande de m'épouser en jogging. Mais rassure-toi, je compte pas me pointer à la cérémonie en jogging. Et j'espère que tu porteras pas une robe pull non plus.
_Ma robe pull serait superbe pour notre mariage. Plus sérieusement, bien sûr que je veux t'épouser Antoine.

Je me réfugie alors dans ses bras, avant de venir sceller nos lèvres. Durant quelques secondes, je ne réalise pas vraiment, mais lorsqu'il revient dans la pièce avec une bague, je me rend vraiment compte que je vais me marier avec cet homme, l'homme que j'aime.

_Au final, Tiago avait raison quand il t'avait dit que tu te marierais avec moi.
_Et au final, c'est tes enfants qui me disent ce que je dois faire avec toi... Tiago m'a dit de sortir avec toi, et Olympe m'a dit de me marier avec toi.
_Esteban te diras sûrement quand divorcer.
_Hé ! On est même pas encore mariés que tu parles déjà de malheur.
_J'espère que ça n'arrivera jamais. Je t'aime Antoine.
_Je t'aime aussi Mila. Ou devrais-je dire je t'aime future madame Griezmann.
_Maman, nous aussi on t'aime ! Et toi aussi papa !

On se sépare donc de notre étreinte pour nous retourner et apercevoir nos trois petits monstres dans l'encadrement de la cuisine.

_Devinez quoi ? Maman et moi on va se marier !
_On va tous avoir le même nom !
_Allez, venez là.

On s'abaisse donc a la hauteur des petits, pour faire un de ces câlins que j'adore, un câlin à cinq tetes. Je les aime tellement tous les quatre. Si j'avais su il y a six ans que ma vie tournerait ainsi... C'est encore mieux que ce que j'aurai pu rêver.

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