8

736 36 3
                                    

La vie reprit son cours. Même si l'épisode de la fugue resta dans l'esprit de tous et qu'Eren eut le droit à une étroite surveillance de la part de ses amis. Sur son lieu de travail, son absence non justifiée avait eu un peu de mal à passer. Au lycée, l'ambiance commença à changer en ce début de février.

— Moi, j'vous le dis les gars, la sainte Valentin, c'est bon que pour les gonzesses, s'exclama Jean.

-Tu dis ça parce que l'année dernière Eren et Reiner ont eu plus de chocolat que toi, répondit Connie.

— Moi au moins j'en ai eu plusieurs de chocolat. Toi par contre je me demande si Sasha t'avait donné le sien ou si elle ne l'avait pas mangé avant.

— Très drôle. Moi au moins j'ai une copine et c'est la seule chose qui importe à mes yeux.

— Dis-moi Eren. Cette année, tu comptes faire comme l'année dernière et sécher les cours ce jour-là ?

— Je ne sais pas du tout Reiner. Tu sais, si je loupe les cours sans explication, je sens que Levi va me la faire sentir cette absence. Cette année, on est dans un nouvel établissement. Il y a de fortes chances que j'ai moins de succès.

— Je doute, tu en es à combien de rejet par semaine ?

— Je ne compte pas vraiment. J'aime bien ma vie de célibataire. Je peux faire ce dont j'ai envie, quand j'en ai envie.

— Tu parles comme un petit vieux Jaeger.

— On ne t'a jamais dit que tu pouvais être soûlant, tête de cheval ? Je me demande encore ce qu'il peut bien te trouver le pauvre.

— Oh la ferme Jaeger. Moi au moins je sais m'en servir par rapport à toi.

— Les garçons, vous êtes vraiment crade. Vous allez contaminer les oreilles de ma petite Christa.

Les filles se donnèrent rendez-vous après les cours afin d'aller faire leur course de saint Valentin ensemble. Eren lui n'aimait pas cette fête. Certes, tous les ans, il avait une tonne de chocolat qui l'attendait dans son casier ou sur sa table en classe. Sans compter les filles qui l'attendaient dans le couloir pour lui donner. Depuis plusieurs années, il s'était mis à haïr le chocolat. Par contre, ses amis en étaient fous de joie, car Eren le soir les invitait chez lui généralement afin de distribuer tous ses chocolats.

Le soir au travail, il ne fut même pas surpris de parler de ça avec Marco. Depuis qu'il lui avait présenté Jean, il savait que c'est deux-là se voyaient régulièrement. Jean ne l'avouerait jamais à personne.

— Au fait Eren, tu comptes offrir un chocolat à Levi ?

— Hein ! Quoi ? Non. On n'a pas ce genre de relation. C'est juste mon tuteur.

— Ahahahah ! Tu ne me l'as fera pas. Je n'ai jamais vu un tuteur être aussi prévenant avec son protégé.

Eren se mit à rougir comme une tomate jusqu'aux oreilles.

— J'ai donc vu juste. Ne t'en fais pas, je ne dirais rien. Mais vous n'êtes pas forcément discret. Ça se voit qu'il tient beaucoup à toi. Il ne serait pas allé te chercher à l'autre bout du pays pour rien, tu ne penses pas ?

— Peut-être. Je ne me suis jamais posé la question.

— Tu devrais peut-être lui demander.

— Jamais de la vie. Ça serait pour lui une question inutile et qui lui ferait perdre son temps. Et puis ce n'est que physique entre nous.

— Es-tu sûr de ne pas l'aimer même un peu ?

— Je ne sais pas. Je l'apprécie beaucoup. Quand je suis avec lui, je me sens moins seul. Il me rassure quand j'ai peur, m'écoute pendant mes soirées de blues. Il perd souvent patience quand je rentre plus tard que prévu ou que je me fais choper au lycée pour des conneries.

La vie est un combat perpétuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant