Quelque chose ne va pas. Tout a l'air si réel... Pourtant, ma famille me dit que c'est dans ma tête. J'essaye de m'en persuader mais rien n'y fait, je crois qu'il se passe quelque chose.
Tout a commencé par une mélodie que ma femme avait l'habitude de siffler en cuisinant, toujours la même. Je n'ai plus le nom, c'était une jolie mélodie, douce, ça l'aidait à se concentrer, disait-elle. Une sorte de rituel porte-bonheur ou quelque chose comme ça. Mais ce matin, la mélodie avait changé, et son sifflement était devenu faux, il m'agressait presque. Je ne voulais pas la vexer, mais ça devenait une obsession, je n'arrivais même plus à me concentrer sur autre chose ! C'était tellement faux... tellement aléatoire... Heureusement, elle a fini par servir le repas, et tout est rentré dans l'ordre.
Le lendemain ça recommençait. Une mélodie fausse, sans air précis. Cette fois, je n'ai pas pu m'en empêcher et je lui ai demandé quelle était cette mélodie, et pourquoi elle avait changé sa chanson fétiche. Elle a alors marqué un temps d'arrêt et s'est retournée vers moi, les yeux ronds et les sourcils haussés. "De quoi tu parles ?" m'a-t-elle demandé. "J'ai toujours sifflé la même chose, depuis qu'on se connaît". Une sensation de malaise s'est alors emparée de moi, comme si tout mon sang s'était figé en une seconde. J'ai ris nerveusement et suis retourné à mes activités, comme si de rien n'était... Du moins, j'ai essayé. Quelques minutes après, mon fils et rentré, et ma femme cuisinait toujours en sifflant. Je me suis alors jeté sur lui en lui demandant s'il trouvait que maman avait changé de mélodie. "N'importe quoi, c'est toujours la même foutue mélodie depuis des années, si seulement elle pouvait en changer !" Mon sang s'est à nouveau figé. J'étais en train de devenir fou ou quoi ?!
Les trois jours suivants se sont passés normalement, enfin, mis a part cette nouvelle mélodie, mais j'essayais d'occulter ce "détail". Cependant, le quatrième jour, quelque chose a attiré mon attention. La voix de ma femme était devenue un peu rauque, comme celle d'une fumeuse. A table, pendant qu'elle parlait, je lui ai donc demandé si elle avait pris froid pour avoir une voix aussi grave. Mes deux gosses et ma femme se sont m'ont alors fixés avec incompréhension, interloqués. Mon fils a regardé sa soeur en roulant des yeux. Avec un sourire, ma femme a pouffé de rire : "Oulala, tu es fatigué toi, tu devrais prendre quelques jours !". Cette réplique a visiblement beaucoup amusé les gosses. Nerveusement, je me suis donc mis à rire avec eux, pour ne pas attirer l'attention, mais je me sentais affreusement mal. Je commençais à péter les plombs, il n'y avait pas d'autre explication.
Mais bon, c'étaient des détails, alors j'ai de nouveau mis ça de côté. Mais malheureusement, la semaine suivante s'est révélée bien plus perturbante. Cette fois, ça a été au tour de mon fils et de ma fille. En fait, ils étaient bruns comme moi, à mon grand désespoir d'ailleurs, car j'ai toujours rêvé qu'ils aient les beaux cheveux blonds de ma femme. Alors quand je les ai vus franchir le seuil de la porte, les cheveux blonds comme les blés, j'ai eu un choc. Je me suis alors tourné vers ma femme, lui demandant si elle leur avait donné l'autorisation de se faire une couleur sans me consulter, même si ce n'était pas dans son habitude. Et évidemment, elle a posé sa main sur mon front, haussant les sourcils. "Chéri je commence vraiment à m'inquiéter, je pense que tu devrais consulter". , Repoussant sa main, j'ai persisté dans ma demande d'explications. Sa réponse m'a alors fait froid dans le dos. "Tu sais bien que nos enfants ont toujours été blonds !".Résolu, j'ai le jour même pris rendez-vous chez mon psy, qui m'avait soigné pour une dépression il y a deux ans de ça. Une fois là-bas, j'ai évidemment voulu lui serrer la main, mais, avec stupéfaction, je me suis rendu compte qu'à la place de son bras droit, il n'y avait qu'un moignon. Voyant mon trouble, il me jeta un regard peu amical, je l'avais visiblement froissé. "Je suis désolé, je ne savais pas pour votre bras... Que vous est-il arrivé, si ce n'est pas trop indiscret ?". Il s'est alors assis en fronçant les sourcils, tout en se passant la main gauche sous le menton. "Un accident quand j'avais cinq ans. Depuis le temps, vous devriez vous en rappeler" Frappé de plein fouet par cette déclaration, j'étais pétrifié, liquéfié sur ma chaise, ne sachant plus que répondre. Voyant ma détresse, soupira, puis essaya de me le rappeler. "On en avait même parlé à plusieurs reprise, il m'arrivait de faire le parallèle entre mon membre manquant et votre manque de confiance en vous". Voyant que cela ne m'aidait pas du tout, il a poursuivi : "Rappelez-vous, je vous disais qu'à chaque malheur, il y a une solution".
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Horror Stories [FR]
Horror«Elle a le coeur sur la main , mais sa cervelle est répandue sur les murs.» #15 dans la catégorie Horreur le 01/01/18.