Les rares personnes ayant approché l'affaire qui va suivre s'entendent à dire que les travaux de Cao Minh Diêm, neuropsychiatre dans une université vietnamienne, auraient eu un impact considérable si les expériences menées ne s'étaient conclu si tragiquement. Je suis pour ma part d'avis que la communauté scientifique même aurait rejeté ces résultats quoiqu'il arrive.Dans les années 80, le professeur Cao Minh Diêm et une fillette anonyme avaient obtenu une notoriété locale auprès de la population pour leurs expériences de mentalisme (ou plus simplement transmission de pensée). En utilisant les images classiquement impliquées dans ce genre de tour (rond, carré, vague, étoile et triangle), le professeur se concentrant sur une image et la fille devinant de laquelle il s'agissait, ils atteignaient un taux d'erreur maximal inférieur à 1% qu'on aurait difficilement pu mettre sur le compte de la chance.
En 1988, l'homme de sciences envisagea de mettre en oeuvre un matériel plus complexe afin de mieux saisir le phénomène. À cet effet, il s'associa avec des universitaires occidentaux afin de se procurer les dernières techniques d'imagerie cérébrale. À noter que les résultats chiffrés fournis par l'appareil n'ont toujours pas été analysés, et il est fort probable qu'ils aient été détruits peu après l'expérience.Les premières images transmises passèrent sans aucun problème: c'était encore ces cartes représentant des formes simples couramment utilisées en prestidigitation. Après avoir enregistré l'activité chez l'émetteur (le professeur) et chez le récepteur (l'enfant), il fut décidé d'étudier des cas plus complexes. À cette fin, Cao Minh Diêm avait prévu une série de photos simples: paysages, portraits et autres.
Pour le premier essai, le professeur tenta d'envoyer la photo d'un pavillon à l'occidentale. Sans avoir su de quoi il s'agissait, l'enfant était tenue d'en fournir une description détaillée.
Sa réponse en étonna plus d'un."Monsieur, pourquoi vous m'envoyez des images qui font peur?"
Le choc semblait réel, mais la fillette fut incapable de décrire l'image. Aussi poursuivit-on l'expérience.
L'image suivante était la photo d'une classe de la région: une trentaine d'élèves dans la cour de leur école, placés en rang sur des bancs, leur professeur se tenant debout à leur droite.
Cette fois-ci, la description commença comme elle devait. Le sujet put donner le nombre exact d'enfants, et jusqu'au motif sur la cravate de l'instit.
Mais un détail interpella les expérimentateurs. En arrière-plan, la fillette dit apercevoir une silhouette sombre. Un peu troublé par le résultat, le professeur décida de reproduire l'expérience une seconde fois.La transmission avait encore "arrangé" l'image. Cette fois-ci, les bancs étaient vides, et un peu partout, on apercevait des taches noires assimilables à du sang.
Des jours, des semaines durant, Cao Minh Diêm, fasciné, répéta l'expérience avec diverses images. À chaque fois ou presque, un élément intrusif que l'homme de sciences ne tarda pas à qualifier d'interférent entrait dans la description de l'enfant. Le professeur en releva un grand nombre, une centaine environ, mais certains revenaient plus souvent que d'autres.
"Un loup noir qui sourit."
"Une fille floue, qui hurle."
"Un monsieur bizarre avec des gros sourcils."Mais sans qu'il s'en rende compte, sa partenaire de toujours, elle, allait de plus en plus mal.
Car si les visions étaient fugitives au début, la situation se dégradait de semaine en semaine. La fillette ne tarda pas à se plaindre qu'elles ne la quittent plus, ou qu'elles lui viennent dans ses rêves pour lui faire peur.Un mois et demi après le début des expériences, elle commença à être prise régulièrement de violentes crises et il fut décidé de l'interner. Suite à ça, Cao Minh Diêm, rongé par la culpabilité, se retira de la communauté scientifique.
Elle passa les cinq dernières années de sa vie là-bas, durant lesquelles on dit qu'elle rédigea un "catalogue des monstres" pour apaiser son âme. Après quoi elle s'éteignit mystérieusement, dans l'oubli et la solitude. Ses parents, n'ayant plus pu supporter son état, se seraient en effet résolus à la laisser aux soins du personnel hospitalier, cessant de lui rendre visite au bout de quelques mois.Quant au professeur, il mourut apparemment en paix en novembre 2002, 14 ans après les faits.
Je dis "apparemment", car un passage de son testament récemment exhumé semble attester du contraire."Le terme 'interférent' est-il bien correct après tout? Car ces visions, il est probable que je les lui aie transmises moi-même. Ou bien elles habitaient mon esprit et attendaient cette occasion pour le quitter. Peut-être n'est-ce que la culpabilité, mais je les vois chaque jour plus claires et plus oppressantes... Prions que ce qu'il en reste demeure en moi après ma mort! Qu'elles ne viennent pas essaimer dans un autre... Ces parasites n'attendent qu'un pont quelconque, deux esprits qui conversent, pour aller infecter un espace vierge."
PSi.
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Horror Stories [FR]
Horor«Elle a le coeur sur la main , mais sa cervelle est répandue sur les murs.» #15 dans la catégorie Horreur le 01/01/18.