Vendredi 23 Novembre

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Séance spéciale: la dimension de l'imaginaire. Edgar Maurin, dans '' mes philosophes'', décrit son admiration pour rousseau. Il admire son interrogation sur le fondement de la relation humaine à la nature et son lien, qu'il met en exergue. Rousseau a apporté cette idée fondamentale, de l' homme devant chercher l'harmonie avec/et la nature. C'est une idée originale au XVIII ème. Il y avait un antagonisme entre nature et culture, que Rousseau reprouvait: nous sommes à la fois et totalement nature et culture.
Rousseau avait l'intuition de la raison vivante, que Hegel appelera '' vernunf'', par opposition à l' entendement, à la raison abstraite.
Ceux des Lumières ne comprenait pas la folie, l'animalite, le mythe, la religion... Qui était trop opposé à leur raison. Maurin, lui, se voyait comme le philosophe de la complexité. Voltaire disait de la religion qu'elle venait d'un prêtre voulant manipuler les foules, et Maurin lui reprochait de ne pas comprendre le sentiment de besoin du salut, d'être rassuré.
Morin voit que l'on a tendance à rationaliser à posteriori beaucoup de choses, même à tort. La raison à finis par tout rationaliser, et perdre la notion du sens.
Le rationalisme qui a la base passait pour une machine détruisant les fables et mythes devient créatrice de mythes, comme si nous pouvions maîtriser la nature. On ne se débarrasse pas de la mythologie. Les sociétés se veulent rationnelles, mais pour la comprendre, il faut aussi en observer la forme instituante de l'imagination humaine.
Méthodologie vient du grec, '' méthode pour aller plus loin''.
Reconnaître l'importance de la dimension imaginaire sur la capacité des hommes à coopérer entre eux.
Les hommes ont finis par dominer les animaux par leur capacité de créer et répandre des fictions. On peut prévenir d'un danger par un cri sans langage, peut parler de quelqu'un qui est absent, ou même de quelque chose que nous ne connaissons pas: n'a vont ni vu, ni touché...
Après la révolution cognitive, l'homme acquiert la capacité de parler de fiction. On ne pourra jamais convaincre un chimpanzé qu'il ira au paradis des bananes si il en donne une maintenant. Ces fictions peuvent être bonnes ou mauvaises: elles peuvent nous égarer (chercher des licornes).
L'imaginaire est un monde ideel: fait d'idées, d'images. La pensée nous permet de nous adapter aux transformations de l'environnement.
La sociologie s'intéresse à tous, d'où l'intérêt d'étudier la mythologie.
Le symbolique, réel ou imaginaire étudiés seuls ne mènent pas à grand chose, mais en les combinant, C'EST VACHEMENT COOL.
'' si tout ce qui est imaginaire est imaginé, tout ce qui est imaginé n'est pas imaginaire.''
L'imaginaire et le réel se mélangent, dans une diversité de relations qui induit l'existence de plusieurs sortes d'imaginaire.
Le jeu et les arts mettent à distance la réalité, mais pour un moment défini (sauf pathologie).
On peut vibrer en lisant les exploits d'un être imaginaire, tout en sachant qu'il n'existe pas.
Pourtant, beaucoup confondent l'acteur et son rôle.
Les grecs ne croient pas à leurs mythes: Galien n'y croyait pas, mais le fait croire pour attirer les jeunes à la médecine en rappelant qu'elle vient d'Apollon et Esculape. Platon ne croyait pas à la mythologie, mais en parlait ou même inventait pour faire passer certains messages. Finalement, on finit par croire à ce à quoi on 1 intérêt de croire, si bien qu'on ne sait plus ce que l'on pense.
Même les premières civilisations avaient leur logique, contrairement à ce que disait Levy Brulh. La coupure radicale qu'il a effectué entre mentalité primitive et pensée rationnelle interroge sur la capacité de l'ethnologue à pouvoir dialoguer avec les populations observées, à faire de L'observation participante, à comprendre ce qui se passe.
À l'encontre du postulat d'une permanence de la nature humaine, Braulh présuppose que celle ci varie suivant les civilisations et que les modes de pensée de civilisations et que les modes de pensée de civilisations différentes peuvent être étanches entre eux, imperméables les uns aux autres.
Les sentiments ont aussi une histoire, il ne s'agit pas d'invariants trans-historiques.
Braulh est revenu sur la pertinence de distinguer la mentalité primitive de rationnelle.
D'une part, tout n'était pas mystique dans la vie des premiers hommes (ex: médecine) et pour survivre, les premiers hommes avaient une pensée empirique et rationnelle, où le vrai et le faux existent même si cela n'entraîne pas de grande activité réflexive.
Braulh s'est sans doute aveuglé sur le caractère positiviste de la pensée des civilisés: le fait de croire que ce que l'on voit.
Si Braulh estime que les primitifs sont dressés, à la loi de participation, les modernes sont dressés par leur éducation à placer leur confiance dans la science.
La rationalité moderne n'est finalement que le résultat d'un dressage, pas d'une libération ou émancipation.
Braulh a donc relativisé cette coupure entre deux mentalités, primitives et civilisés. Il y aurait une mentalité mystique plus marquée et plus facilement observable chez les primitifs que dans nos sociétés, mais présent dans tout esprit humain.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 30, 2018 ⏰

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