Partie sans titre 19

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Lauren

Elle accepte, je me rhabille à la hâte et je lui trouve un débardeur et un jean slim que j'ai acheté et que j'ai remisé ici sans jamais les porter.

Ouf, il était moins une.

Je la prends par la main et la guide le long d'étroits sentiers que seuls les habitants connaissent. Après quelques minutes de marche, nous débouchons dans une petite crique isolée, éclairée par la lune.

- C'est magnifique, souffle-t-elle.

Je glisse mon bras autour de sa taille. J'ai besoin de sentir la chaleur de son corps contre le mien.

- C'est l'un des meilleurs spots secret de la havane pour observer les baleines. J'en ai déjà vu plusieurs fois, ici. Je viens quand j'ai besoin d'être seule.

Elle se tourne vers moi. Son regard brille de joie et d'excitation.

Décidément, j'aime quand cette fille sourit.

- Comment tu sais que j'aime les baleines ? Alejandro te l'a dit ?

- Non, c'est toi qui en as parlé, à table, la dernière fois.

Je vois qu'elle tente de se souvenir.

- Une histoire de maillot de bain, grommelé-je, pas très fière de moi.

Même si l'idée d'un défilé en maillot de bain n'a pas encore vraiment quitté mon esprit, je dois l'avouer.

- Et puis tu lisais un livre sur la biologie marine, l'autre jour sur le voilier.

- Tu as vu ce que je lisais ? demande-t-elle, incrédule.

- Qu'est-ce que tu crois, hérisson, tu n'es pas la seule à m'observer en douce !

C'est la première fois que j'entends son rire, et je sais déjà que je ne pourrai plus m'en passer.

Nous nous asseyons toutes les deux sur le sable, blottis l'une contre l'autre, le regard fixé sur l'océan.

- Ça te vient d'où cette passion pour la mer et pour les baleines ? demandé-je en la serrant contre moi.

- La librairie à côté de chez ma mère, à Los Angeles, regorgeait d'ouvrages sur les mers et leurs habitants. Elle s'appelait Odysseus. Le propriétaire avait choisi le nom de sa boutique en hommage à son goût pour les voyageurs et aventuriers en tout genre. Et puis, à mes 6 ans, ma mère m'a offert un livre sur les baleines.

Elle joue avec l'ancre d'un petit bracelet de cuir. J'ai remarqué qu'elle le portait toujours.

- Tu ne le quittes jamais, ce bracelet ?

- C'est ma mère qui me l'a offert. C'est la seule chose que j'ai d'elle. Je veux dire, vraiment la seule chose. Elle est partie juste après me l'avoir offert. Je garde toujours ce bracelet, comme la preuve que j'ai eu une maman, pendant une partie de ma vie, et qu'elle m'a aimée, de toutes ses forces, aussi longtemps qu'elle avait pu.

Malgré la gravité de ses paroles, elle sourit puis lève ses yeux chocolat pleins de vie vers moi.

- « Aussi longtemps qu'elle a pu ! » aurait corrigé mon père.

- Et tu sais pourquoi ton père est parti ?

Elle soupire.

- C'était un ancien junkie. Il a réussi à se sortir de la drogue deux ans avant ma naissance, grâce à ma mère. Et il est retombé, pour je ne sais quelle raison. Ma mère m'a toujours expliqué qu'il était parti pour nous protéger. Selon elle, il fallait considérer son départ comme un genre de cadeau qu'il nous faisait, pour être certain de ne pas nous nuire. Et il a rencontré ta mère.

Apprends-moi/fan-fiction camrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant