Partie 70

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Lauren

Une première heure s'écoule sans que nous trouvions trace de la petite fille ou de son chien. A mesure que les rues défilent et que le temps passe, je sens Camz s'affaisser derrière moi. Je m'arrête devant un fast-food dans lequel j'ai déjà emmené Sofia déjeuner plusieurs fois.

Camila consulte son téléphone.

- Aucune trace d'elle à son école, lit-elle tristement. Du coup, Darren et Dinah ont rejoint les autres au zoo. Mais rien non plus du côté de Matt et Theo. Ils ont tous quitté le Muséum et se dirigent vers Central Park.

Camila range son portable, dépitée.

- Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Où est-elle ? Qu'est-ce qui lui a pris ?

Sa voix se brise.

- Je suis sûre qu'elle a voulu nous rejoindre. C'est notre faute, Lauren. Si nous n'avions pas...

- Camz, la coupé-je en serrant sa main dans la mienne. Pour l'instant, ça ne sert à rien de se poser ce genre de question. On la cherche.

Soudain, Camila regarde autour d'elle, un air de panique passe dans ses grands yeux chocolat.

- Il est 20 heures, Lauren. On doit absolument la retrouver avant la nuit !

Sof', seule dans les rues, la nuit. Je préfère ne pas y songer.

Camz se met à crier son prénom, comme si elle allait surgir d'une impasse ou d'un coin de rue. Un type qui bricole sa voiture lève les yeux vers nous, l'air de se demander pourquoi nous faisons autant de bruit. Et soudain, j'ai une illumination.

- A quelques rues de la coloc's, il y a un garage. J'y ai réparé ma moto de temps à autre. Et il m'est arrivé d'y emmener Sofia avec moi, le week-end. On va vérifier, lancé-je avec enthousiasme.

Camila hoche la tête, gagnée par l'espoir offert par cette nouvelle piste. Nous remontons sur la moto. Je donne un coup d'accélérateur. Je ferais n'importe quoi pour retrouver Sofia.

Et pour que cette expression de désespoir disparaisse du visage de Camila.

Quand nous approchons du garage, les deux rideaux de fer de l'atelier sont baissés. Derrière un immense grillage, quelques véhicules désossés semblent attendre une réparation qui ne viendra jamais. Le garage est manifestement fermé pour l'été. Tout est vide. L'endroit est sinistre. Je ralentis.

Tout à coup, Camz me tire en arrière avec force, à m'en arracher ma veste de cuir, et elle pousse un cri qui m'arrache le tympan.

- C'est elle ! C'est elle ! Arrête-toi ! hurle-t-elle.

Je donne un puissant coup de frein. Au même moment, j'aperçois une petite silhouette assise contre le mur, à côté d'un sac à dos. Sof' ! La tête entre les mains, le visage renfrogné, elle boude. A quelques mètres d'elle, son chiot batifole dans un tas de pneus.

C'est elle ! Et elle va bien.

Mis à part le fait que si elle était vraiment dans son état normal, elle serait en train de sauter dans les pneus avec Léo.

J'ai à peine arrêté le moteur que Camz bondit à bas de la moto et se précipite vers le grillage.

- Sofia ! appelle-t-elle.

La petite fille a levé la tête, mais elle reste assise, sans bouger.

- Sof', reprend-elle, on est là !

Apprends-moi/fan-fiction camrenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant