Apprends-moi/fan-fiction camren

Partie 46

   Lauren

- Oh ! une revenante ! lance Dylan quand je pousse la porte du club.

Je ne suis pas venue ici depuis l'été dernier, et je suis contente de retrouver ce lieu, chargé du souvenir de toutes sortes de fêtes et de bons moments. De larges baies vitrées, fermées à cause de la récente tempête, donnent sur la mer, offrant une impression d'espace, même quand le club est plein comme ce soir. L'architecture de bois crée une ambiance décontractée, mais le club n'en est pas moins sélect, comme le rappelle l'immense bar surmonté de grands miroirs aux moulures dorées.

Dès que j'ai posé le pied à l'intérieur, je suis accueillie par un mélange d'exclamations railleuses et enjouées.

- Qui est l'heureuse élue ? demande-t-il sans me laisser le temps de respirer.

- Est-ce qu'on la connaît ? demande Nancy d'un air plein de malice.

Je me sens un peu mal à l'aise, tout à coup.

- Il n'y a personne...

Je ne sais pas quelle expression passe sur mon visage, mais personne ne me croît.

- La femme libre comme le vent, la bad girl en titre, aurait-elle été enchaînée quelque part par quelque belle fille fraîchement débarquée ? susurre Sean.

Oui, je crois qu'on peut résumer la situation comme ça... Le truc, c'est que je suis toujours prisonnière...

Je souris pour donner le change, mais je souffre terriblement. Je ne vais pas commencer à me confier, de toute façon, je ne peux rien dire. Pourtant, pour la première fois de ma vie, j'en éprouve l'envie.

C'est encore plus grave que ce que je pensais.

Dans un coin de la salle plus dégagé, j'aperçois Lucy. Elle s'est tenue à l'écart de la bande. Nos regards se croisent. Elle s'approche alors, l'air farouche. Tout à fait la panthère blessée. Nos derniers échanges ont été très tendus. Pourtant, nous nous sommes expliquées plusieurs fois.

- En tout cas, Lauren, j'espère ne pas la croiser sur mon chemin, ronchonne-t-elle sans se cacher de personne.

- Arrête, Lucy, dis-je doucement. Il n'y a personne.

Elle me jette un regard inquisiteur, l'air de dire « je ne crois pas une seule seconde à tes mensonges ».

- Quant à nous... Je t'ai expliqué. On ne va pas en reparler chaque fois, Lucy, et pas devant tout le monde, murmuré-je à son intention. Tu savais que je n'allais pas m'engager, tu ne le voulais pas, toi non plus...

- Si tu n'as personne, je peux t'embrasser, alors ? Ce sera la dernière fois, je te le promets, pour me prouver que tu n'as personne.

Je fais un pas en arrière. C'est quoi ce chantage ?

- Je n'ai rien à te prouver, Lucy. Je n'ai pas envie de t'embrasser. Je ne cherche pas à te faire de la peine, mais c'est comme ça, c'est tout. Arrête de me chercher.

Mon ton plein de dépit ne lui échappe pas. Elle plisse les yeux.

- Hé, mais attends ! Je sais ce qui se passe ! J'ai compris !

Elle se tourne vers les autres, pour les prendre à témoin.

- Tu t'es prise un râteau, c'est ça ? Je suis sûre que c'est ça, triomphe-t-elle.