AGE MATTERS┃h.bellerín (✓)

17

- J'ai gagné ! Joanne hurle presque en le pointant du doigt. Je t'ai battu à plate couture, monsieur le grand champion de karting !

Héctor secoue la tête tandis qu'un sourire prend place sur ses lèvres. Il regarde Joanne sortir difficilement de sa voiture et retirer son casque, faisant voler ses longs cheveux blonds dans tous les sens. Ses joues sont rouges et elle porte un de ses sweats-shirts qu'elle a volé dans son armoire ce matin avant qu'ils ne partent tous les deux faire du karting sur un mini-circuit.

- Évidemment, puisque je t'ai laissé me passer devant, Héctor réplique en haussant les sourcils.

Joanne n'arrive pas à en croire ses oreilles. Elle secoue la tête avec un rictus désabusé.

- Mais quel mauvais perdant !

Héctor fait la moue, tout de même un peu amusé, ce que Joanne semble avoir remarqué. C'est vrai qu'il n'aime pas perdre, que ce soit contre ses amis ou des membres de sa famille. Héctor est un véritable compétiteur et sur ce point-là, Joanne a réussi à le cerner.

- Ce n'est pas grave, Joanne prend une voix douce pour le taquiner, puis elle s'approche de lui jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de le toucher. Tu as peut-être perdu cette partie de karting, mais tu as gagné mon cœur.

Alors qu'elle passe une main dans ses cheveux bruns, Héctor frissonne car, bon sang, c'est un sacré coup au cœur qu'elle vient de lui infliger. Il tente de reprendre ses esprits-parce que même si ça sonne comme une déclaration d'amour pour lui, il semble que ce n'est qu'une simple plaisanterie pourJoanne-puis il simule une grimace.

- J'aurai préféré gagner la partie.

- Oh.

Les yeux bleus de Joanne s'écarquillent et sa bouche s'ouvre dans une parfaite indignation. Héctor se penche rapidement et lui mord la joue avant de s'enfuir en courant comme un gamin, sous une série d'insultes en tout genre. Joanne se met à le poursuivre sur le mini-circuit, mais Héctor Bellerín n'est pas dans le classement des joueurs les plus rapides de premier league pour rien, alors il réussit aisément à la semer au bout d'une dizaine de mètres.

- Héctor, Joanne glapit soudain, et Héctor se retourne pour voir sa petite amie assise sur la pelouse en se tenant le pied. Je crois que je me suis fait mal.

Héctor pâlit en se ruant vers elle, mort d'inquiétude. Quel idiot, il ne l'a même pas entendu tomber.

- Merde, bordel, Joanne, ça va? Héctor demande en s'accroupissant devant elle, puis il passe ses bras autour de sa taille. Attends, je vais t'emmener tout de suite à l'hôpital.

Au moment où il s'apprête à la soulever, Joanne laisse échapper un rire machiavélique. Elle lui saute dessus et s'assoit à califourchon sur son torse, l'empêchant de se relever.

- Tu es trop crédule, Héctor.

- Tu te fous de moi depuis tout à l'heure? Héctor réalise, le front plissé.

- C'est bien, tu es perspicace.

Un sourire dépassé incurve les lèvres de Héctor, même s'il ressent toujours l'appréhension le guetter. C'est dingue, mais il devient fébrile dès que Joanne paraît blessée.

- Ça te dit d'aller à Mersea Island dimanche prochain après ton match? Joanne propose, et il remarque à sa voix peu assurée qu'elle est nerveuse. On pourrait passer la journée là-bas et revenir à Londres le lendemain matin. J'ai déjà repéré un bungalow super sympa à quelques minutes de la plage.

- J'ai déjà un truc de prévu ce jour-là, Jo. Désolé.

- Non, c'est moi qui le suis, je me suis emballée trop vite, on dirait, Joanne s'excuse avec un rire agité. Je comprends que tu aies des choses à faire, je veux dire, ta vie ne tourne pas uniquement autour de moi.

En réalité, si, la vie de Héctor tourne uniquement autour de Joanne depuis quelques temps. Du football aussi, mais dans une moindre mesure.

- En fait, je ne peux pas aller à la plage avec toi dimanche parce que Arsenal contre Manchester United, et que tu es obligée de venir me soutenir dans les tribunes, Héctor explique et il voit les yeux de Joanne pétiller. Alors il se redresse pour déposer un baiser furtif sur ses lèvres ouvertes. Mais promis, après le match, on ira où tu veux.