Solitude

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"La vie est une espèce de puzzle que l'on essaye de résoudre sans se pendre la tête, tout le monde essaye de réussir facilement en sachant que c'est impossible. La vraie raison, c'est qu'après avoir réussi, on cherche indéfiniment mieux à ce que l'on a déjà. L'humain n'est jamais satisfait, ni par les biens matériaux, ni par les sentiments. D'ailleurs, il cherche toujours à explorer et conquérir sans se préoccuper de ses congénères, cela viendrait à nous demander comment l'Homme, une espèce imparfaite et remplie de vice est parvenue à se distinguer des autres, à réfléchir par soi-même et à développer un autre esprit que celui de la survie."

Fatigué de tous ces soi-disant savants racontant leur philosophie à la télévision, Edward préféra enfiler son manteau pour se réfugier dans le brouhaha de la ville. Les courants d'eau se promenèrent sur le creux des trottoirs formant à sa fin, un tourbillon de feuille où à son centre un trou d'où l'eau s'échappait se forma. Edward n'y prêta attention que quelques secondes avec un regard fixe, presque de mort. Il leva les yeux au ciel d'où s'échappait la fumée des multiples usines qu'il y avait à l'extrémité de la rue. Il fallait avouer qu'il n'y avait pas vraiment d'avantage à habiter en zone industrielle hormis le fer battu et les ouvriers du matin qui installaient une mélodie qu'Edward avait adopté et ne pourrait plus se lasser. Il rebaissa les yeux et commença sa marche a travers la rue.

Quelques kilomètres sont passés sans qu'il n'y ait aucune pensée qui surgissent dans l'esprit d'Edward. Son regard reste fixe au sol, il n'a pas l'intention d'aller vers une destination précise, mais il se convainc de marcher pour se vider la tête qui est hélas déjà bien vide. Ses pieds marchaient d'un pas presque déroutant, la semelle de ses chaussures se mélangea avec la boue qui stagnait par terre, mais qu'importe, il les nettoiera comme tous les jours, dans l'habitude on apprend à s'adapter.

Edward est un homme de 19 ans, il est grand, brun aux yeux noisettes et avec un gabarie légèrement fort, il aime passer du temps seul, sans que personne puisse le déranger durant ses phases de solitude. Il étudie les lettres moderne et les langues à l'université, il a choisi cette filière car dans le futur, il aimerait travailler en tant que journaliste pour une grande firme. Il n'est jamais tombé amoureux, du moins il pense ne jamais être tombé amoureux car il ne connaît pas ce sentiment, ce sentiment dont tout le monde parle et qui fait rêver, ce sentiment qui, soi-disant, guérirait toutes les maladies et tous les maux. Ce sentiment, Edward n'y croit pas, pour lui ce ne sont que des batifolages sans intérêts, c'est un "effet de mode" comme il l'appelle.

Pendant qu'il continuait de marcher, il murmura a voix basse " Toi aussi tu te sens seul pas vrai ? Personne ne voit ta vraie beauté, tes monuments historiques, tes ponts en pierre et tes trottoirs majestueux, personne ne voit cela comme un art, moi si. Nous deux on est pareil, les gens ne nous comprennent pas et tant mieux car moi ça me va d'être dans cette solitude, il coinça sa langue dans l'espace qu'il fit avec ses dents pour réfléchir à ce qu'il allait dire, finalement, il n'y a rien à ajouter. Paris vois tu, toi et moi nous sommes les mêmes."

Il le ressentait, oui, ce souffle que Paris lui envoyait, c'était beau c'était grand, c'était fantastique. Paris lui parlait, lui racontant tout son passé, les enfants accourant pour chercher le pain du boulanger du coin de la rue, les mères qui sortaient étendre le linge et profiter du seul air frais qu'elles avaient de toute la journée, des pères qui revenait du travaille colorier par la teinte du charbon. Oui tout ça, Edward le ressentait, Paris souffrait car il avait perdu son passé qu'il ne retrouve plus maintenant, tous ces buildings et gratte-ciels construit ci et là sans aucune raison, à si, conquérir les terres et bâtir son empire. Ce savant n'avait pas forcément tord se dit Edward.

Le vent s'apaisa, la brise se retira lentement du visage d'Edward. Il ouvrit ses paupières, déçu que cela n'ai pas continué plus longtemps. Cette fois, il ne leva pas les yeux comme à son habitude mais il les baissa, jugeant honteux du changement que l'homme à fait subir à cette belle ville. Il était lié avec elle, ça il en était persuadé, mais pourquoi était il aussi proche de cette ville, comme si elle l'attendait chaque jour au pied du chêne imaginaire qu'il s'était inventé, pour qu'ils puissent partager ensemble leur peine immense. Ses yeux se recalèrent sur l'horizon, ça y est, il était revenu à la réalité, il décida d'appeler Jennie, son amie d'enfance pour lui demander si il pouvait passer chez elle. Il attrapa son téléphone et composa son numéro qu'il connaissait sur le bout des doigts. Il appuya sur le bouton "appeler", elle décrocha quelques secondes après et dit :

"- Allo?
- Oui, salut Jennie c'est Edward ça va ?
- À salut Edward, je vais bien et toi ?
- Ouai super, dis, je pourrais passer chez toi vite fait pour boire un café, ou bien tu préfères qu'on sorte dehors ? C'est moi qui paye si tu demandes.
- Ahah, t'inquiètes, passe à la maison tu me déranges pas du tout, je suis sur Netflix mais y'a aucune série à regarder en se moment, en plus ça fait assez longtemps qu'on s'est pas vu ?
- Ouai ça fait quoi, trois semaines ? Ahah, ok j'arrive à tout'.
Puis il raccrocha et mit son téléphone dans la poche droite de son manteau.

Jennie est l'amie d'enfance d'Edward, ils se connaissent et se fréquentent depuis qu'ils sont nés. Elle est de taille moyenne avec de grand yeux marrons et des cheveux blond-châtain. Elle, est le parfait opposé d'Edward, extravagante, souriante et très empathique, elle est très sociable et réussie vite à se faire des amis, mais elle devient très sélective lorsqu'il s'agit de "meilleurs amis" comme Edward.
Elle habitait à quelques kilomètres de l'appartement d'Edward, elle aussi s'est installée à Paris pour ses études.

L'humeur d'Edward se mit soudainement à changer et devenir plus gai, la joie de vivre se faisait ressentir dans son visage qui paraissait si sombre habituellement, son humeur est expliquée par le fait que Jennie est le remède aux problèmes d'Edward. C'est une amie formidable sur qui il peut compter dans n'importe quelle situation, "elle est plus efficace que ces foutus antidépresseurs qui lui ont été prescrites par le médecin de l'hôpital dont Edward avait oublié le nom - comme-ci cela était une grande perte -, la grande porte en bois de hêtre se tenait devant Edward, elle faisait bien 3 mètres de haut si on jugeait à l'il. Jennie qui aimait se sentir en sécurité, avait bien choisie son appartement, il se trouvait dans une rue assez calme où les vieux retraités prenaient plaisir à y vivre. Elle devait bien être la seule femme à avoir moins de 60 ans dans le bâtiment.

La façade de l'immeuble venait tout juste d'être refaite, les maçons qui y travaillaient avaient posé un plaque sur laquelle était écrite ;

" 33 rue les Molières "

Edward examina l'écriture assez atypique employée sur la plaque, il s'approcha et en regardant de plus prêt, une forme assez distinguée se voyait dans la bleuté métallique du fond de cette plaque. Il se retourna d'un mouvement de talon et vit une charmante jeune femme asiatique légèrement penchée en avant et qui sortait la langue pour la plaquer sur la partie droite de sa lèvre. Elle remarqua qu'Edward la fixait et fit de même.

Il existe plusieurs types d'amour. Le premier qui est l'amour fixatif, qui s'est formé d'une longue relation avec une personne. Le deuxième qui se nomme l'amour préparatif, qui consiste à éprouver des sentiments pour quelqu'un et essayer de lui sans savoir si cela est réciproque. Et enfin l'amour évasif, celui qui vient d'un seul regard et qui vous hante jusqu'à la fin de vos jours si la personne que vous aimez n'est pas dans l'iris de votre globe oculaire à chaque instant.

Edward ce jour là avait ressenti le dernier amour, cette fille était comme le centre du monde autour duquel plusieurs astres tournent sans cesse, elle était la déesse de ses désirs et l'ange de son bonheur. Elle semblait quelque peu surprise et troublée par ce long regard qu'ils eurent, Edward prit le devant de cette pièce de théâtre et dit ;

" - Bonjour mademoiselle, est-ce que je peux vous aider ?

- Euh bonjour, oui s'il vous plait, est ce que je suis bien au " 3 rue les Molières " ? Elle s'exprimait avec un léger accent asiatique qui suscitait étrangement l'attention Edward.

- Oui, vous êtes bien devant, c'est marqué ici, sur la plaque bleu foncée. Vous n'avez sans doute pas pu la voir avec moi qui restait devant, en plus, je suis grand donc ça n'arrange pas les choses. Disait-il en riait.

- Ah oui je suis bête, eh bien je vais y rentrer, c'est là où j'habite.

Jennie mit fin à cette conversation avec un cri qui venant de son balcon ;

Edward ! Monte en haut le café va refroidir ça fait 45 minutes que je t'attends.

- Bon et bien, au revoir... Dit Edward d'un ton innocent.

- Au revoir. Réplica-t-elle d'une voix intimidé

Edward prit sa main, la colla contre sa poitrine et regarda dans le ciel. Il contempla le ciel et remercia Paris pour cette rencontre qui n'arrive qu'une fois dans une vie.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 13, 2020 ⏰

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