La douleur qui me rongeait était d'une inégalale intensité.
J'étais anéantie, réduite, meurtrie , bléssée et totalement vide.
Il m'était toujours inconcevable d'accepter le fait que je les ai perdu ainsi, si brusquement .Vous ne pouviez guère imaginer l'état de ma personne une seule petite seconde.
Ma vie, ma foi, ma raison,mon bonheur accompagné de toute mon espoir s'étaient envolés tel un tas de poussière.
Je regrettais le fait d'avoir survécu à l'accident. J'aurais dû mourir, partir avec ma mère vers l'au delà. Quitter ce monde atypiquement cruel et mesquin.J'étais en colére, trés trés en colére. A cet instant je commençais d'emblée à développer une énorme haine envers l'univers tout entier y compris envers Dieu.
Oui, j'étais grandement indignée par son acte que je qualifiais de méchanceté gratuite et je le suis toujours . Comment Dieu, celui qui a le devoir de nous protéger, nous guider, nous supporter ainsi que de nous aimer peut-il m'infliger cela? Quel est donc cette facon d'aimer?Mon coeur piquait, compressait au fond de ma poitrine. J'avais tellement mal que j'en suffoquais.
En l'espace d'une petite semaine Dieu m'a pris ce que j'avais de plus cher au monde, mes parents.
Il n'est guère envisageable pour vous de connaitre tout ce que j'éprouve. Pouvez vous devinez l'échelle de ma douleur?
Non je ne crois pas.Que feriez vous à ma place, que penseriez vous? Comment vous senteriez vous lorsqu'on vous annonce ainsi la perte de vos êtres chers en si peu de temps et au moment où vous vous y attendiez le moins?
Dites moi?
Je n'avais qu'à peine treize ans et je faisais face à tant de malheur pour ma piètre existence.
Lorsque j'ai fui de la maison. À cours d'haleine , j'avais couru jusqu'à la plage de ouakam, le lieu où se trouvait la mosquée de la Divinité. Je m'éloignais un peu en marchant le long de la côte pour enfin me réfugier dans un petit coin composé de rochers et quelques cactus loin des regards , loin des gens.
Ce lieu était ce qu'il y avait de plus symbolique pour moi car étant plus jeune, mon père nous y amenait et on faisait de longues balades savourant la fraicheur de l'océan, la brise qui nous caressait le visage et le corps a un tel point que l'on pensait qu'il se glissait au plus profond de nous. On se posait sur les rochers pour regarder les pêcheurs revenir à la berge avec comme gain ,des poissons et autres fruits de mer issues de cet tableau bleu. Des femmes, certainement des poissonnières se précipitant vers eux pour sûrement s'en approvisionner en premier .
Mon frère, ma soeur et moi dévorions les pots de glace et chips achetés non loin à la station d'à cote, mes parents main dans la main , plongeaient leurs pieds dans l'eau.Quel beau souvenir!
Je souriais insouciante en y pensant, oubliant en une traitre tierce ma douleur. Mes larmes coulantes, je les ignorais.
Que de malheurs, que de douleur.Je m'étais repliée sur moi, m'entourant de mes petits bras pour me consoler. Je basculais d'avant en arrière telle une addictive ambulante.
Rageusement, j'enleva mon voile que je jeta à la mer et je vis le bout de tissus flotté au dessus.
J'avais perdu la foi, je ne croyais plus en rien pas même au grand Monsieur d'en haut.J'ignore le nombre d'heures que j'avais passé là-bas ,la fraîcheur m'empoisonnant, je sentais mon petit Nokia vibré ardemment dans la poche de ma jupe paysanne. Je l'ignorais pendant une longue durée puis me décida enfin à y jeter un coup doeil.
C'était lui! Je pleurais toujours mais cela ne m'a pas empêché de décrocher. Seul lui avait le don de m'apaiser, il était mon calmant et bien plus encore.
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De l'innocence à la cruauté
Ficción GeneralQuand la vengeance devient plus complexe qu'on ne l'espérait