Un silence religieux s'empara de la salle du trône, et aucun représentant n'osait esquiver le moindre geste. Certains retenaient même leur souffle, et les regards glissaient inlassablement entre cette jeune femme et le roi. Drynne Varénéon semblait plus furieuse que d'ordinaire, elle fixait l'inconnue avec tant de haine que ses yeux semblaient sortir de leurs orbites.
Le roi, plus maître de lui-même, s'enfonça dans son fauteuil et dévisagea la jeune femme qui lui faisait face. Il avait droit à une visite d'un étrange personnage aux manières raffinées, un homme qui semblait taillé pour le combat, et une inconnue dont le visage ne lui était pas inconnu.
- Déclinez votre identité, ordonna-t-il.
Le maître comme la jeune femme se contentèrent de sourire, et le prétendu ambassadeur semblait à deux doigts de faire un malaise. Le roi sentit qu'un seul geste de leur part et le Commandant Drakan passerait à l'attaque.
- Première Vestale, qui est-ce ?
- Il s'agit d'une abnelée, Votre Altesse, affirma Drynne Vérénéon sans quitter Eva du regard, que vous aviez envoyé en exil. Si elle revenait, la mort serait son châtiment. Commandant Drakan, exécutez donc la sentence prononcée par le roi.
Le Commandant s'avança d'un pas, sabre en main, prêt à obéir aux ordres. Le roi fronça les sourcils et peina à se remémorer cette abnelation. Oui, il s'agissait d'une fille de basse extraction reçue à l'époque par la Première Vestale qui l'avait disgraciée pour d'obscures raisons. Peu importait cette histoire et ce qui avait motivé Drynne Varénéon, le souverain faisait appliquer sa loi. D'un simple mouvement de la tête, il acquiesça, et le Commandant Drakan fit un pas de plus en direction d'Eva. Le prétendu ambassadeur sembla reprendre ses esprits et se tint entre le guerrier et la jeune femme.
- Tuez-la et aucune aide ne vous sera apportée.
Le roi leva la main et le Commandant recula de mauvaise grâce.
- Pourquoi aurions-nous besoin de vous ? L'aide d'un prétendu ambassadeur, venu d'un royaume qu'il ne sait pas nommer.
- Cela viendra au moment opportun, jugea-t-il, nous vous demandons un entretien privé. Laissez-nous la chance de nous expliquer. Et si nos raisons ne vous semblent pas convaincantes, vous serez libre de nous reconduire à la frontière.
- Vous demandez un entretien en privé à notre roi, intervint le Commandant Drakan, et vous pensez que nous allons vous laisser l'approcher.
- J'accepte cette entrevue, décida le roi en se levant, mais si vos raisons ne me convainquent pas, je serai libre de disposer de vous. Et sachez, Ambassadeur, que vous ne sortirez pas vivant de mes Cités.
L'ambassadeur se tendit et jeta un coup d'œil en direction d'Eva.
- Cela ne faisait pas partie de notre accord. Tu avais dit que le roi nous accueillerait.
Eva sourit et s'avança d'un pas.
- Il l'a fait. Il aurait pu nous faire tuer, et il accepte une entrevue. A moi de le convaincre.
Le souverain fit signe au Commandant Drakan de les escorter hors de la salle du trône, pour se rendre dans un cabinet adjacent.
- Votre Altesse, s'insurgea la Première Vestale, vous ne pouvez laisser cette fille en liberté. Si elle remettait un pied dans ces Cités, elle était condamnée à mort. Ne respectez-vous donc pas votre propre parole ?
Le roi ne l'écouta pas, passa devant elle pour se rendre dans son cabinet, et la Première Vestale tenta une nouvelle approche :
- En tant que Première Vestale, la loi impose ma présence dans chaque entrevue entre une disgraciée et toute autre personne.
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Les sept Lignées
Fantasía- Je ne souhaite pas vous quitter. Je ne souhaite pas partir. Les Lignées doivent se rendre compte de leur erreur. Je ne suis coupable de rien! - Est coupable la personne que l'on désigne comme telle. Les Lignées sont trop puissantes, elles ont le s...