4. in the past

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point de vue d'Elizabeth

Je pousse un grognement animal en éteignant mon réveil. 6heures. Je dois aller en cours. Le week-end était... bizarre. Jeanne est de retour dans la coloc', elle va mieux. Enfin, elle n'arrête pas de se répéter qu'elle est stupide. Mais bon ça lui passera. Je suis restée toute la journée de dimanche avec Axel. Il est vraiment adorable. On a parlé de nos vies en buvant des litres et des litres de chocolat chaud. Je n'ai pas de nouvelles d'Harry... je le vis très bien je le jure ! Enfin.. si on met de côté le fait que je regarde mon téléphone toutes les deux minutes. Il a dit qu'il viendrai à Londres, mais je ne sais pas quand. Si ça tombe il est déjà là... je n'ai pas le temps de m'angoisser un peu plus puisque Juliet fait éruption dans la pièce, une odeur de café derrière elle.

-Debout là dedans ! Aller la connaissance n'attend pas, les professeurs non plus d'ailleurs.

Tandis qu'elle rigole, j'envisage de rentrer mon visage dans un mur, littéralement. Je me traîne hors du lit, grommelant quelque chose qui ressemble à un bonjour avant d'aller me préparer. Je finis par la rejoindre, très peu motivée.

-Toujours pas de nouvelles de Harry ?

Je me tourne vers Juliet dans un bond. Quoi ? Pardon ? J'ai mal entendu ?

-De.. de qui ?

Je la regarde qui rigole dans son gobelet tandis que je sens mon visage me brûler désagréablement.

-Ben non.. enfin.. non non. Pourquoi cette question ?

Elle hausse les épaules dans un geste désintéressé. Bon la discussion est finie c'est déjà ça. Je vais mettre mes chaussures et ma veste rapidement. Harry... bon sang mon Harry...

-Bon.. c'est vrai que c'est amusant de te voir rougir en pensant à un garçon, mais je vais pas t'attendre éternellement tu viens ou pas ?

Je la rejoins en soupirant. Ça fait longtemps que j'aurai du oublier Harry. Enfin quoi ? Je suis jeune, plutôt jolie, assez intelligente, j'ai confiance en moi. Pourquoi ce n'est pas suffisant ? Parce que je me suis construite autour d'un garçon. Et même s'ils promettent de ne jamais partir, ils finissent toujours par s'en aller. J'étais encore assez jeune et fragile. Je devais choisir tout le temps et j'ai horreur d'avoir à choisir. Vais-je étudier l'art, ou le droit? Vais-je déménager ou rester ici? Vais-je aller à cette conférence ou non? Même les choix les plus bénins étaient difficiles pour moi et... il était là. Chaque fois, il m'aidait à savoir ce que je voulais, et moi, dans mon adolescence tumultueuse, j'avais enfin trouvé un calme familier et rassurant. Et il est parti. Tout s'est écroulé. Maintenant que j'étais seule, je ne choisissais plus rien. Si personne ne me dit si la peinture rose est plus jolie que la rouge, qu'est ce que moi j'ai envie de choisir? J'ai fait ce que chaque femme aurait fait: j'ai recommencé à zéro.
Je ne savais plus si mes sentiments étaient d'heureux souvenirs ou une réalité que je ne regardais pas en face.
Mais ça, c'était il y a deux ans. Alors, quand je prend mes affaires et que je descend dans la rue, un sourire déforme mes lèvres. Je laisse l'air glacial du début d'hiver brûler mes poumons et rafraîchir mes idées. Je ne suis plus qui j'étais et, maintenant, c'est moi l'héroïne de mon histoire.

Toutes les envolées lyriques de mon esprit s'arrêtent net quand je rentre dans quelqu'un. Et mer... mon café ! Est ce que je regrette plus d'avoir gâché ma caféine ou bien d'avoir gâché le t-shirt de cette personne? Je n'ai pas vraiment le temps de rire à mes propres blagues que Axel explose de rire.

-Un véritable cliché Elizabeth! La prochaine fois, on fait le coup du « je-fais-tomber-mes-cahiers-sur-tes-pieds-ramasse-les-s'il-te-plaît » okay?
-Alex hey ! Je suis désolée... vraiment. J'étais perdue dans mes pensées je t'ai pas vu arriver!
-Roh ça va tu peux juste avouer que tu voulais un rapprochement discret mais efficace?

Il me fait un clin d'œil et je fonds. Il est vraiment adorable pourquoi tout le monde n'est pas comme lui? Quoique... 7 milliards d'Alex c'est peut être excessif. Oh tout compte fait...

-Bon Liz, prend mon café, t'es insupportable à fixer les poteaux sans répondre à ce qu'on te dit! Puis dépêche toi, on est en retard en architecture!! Aller aller!

Juliet me pousse devant. Non mais c'est quoi ce lundi? Il n'est même pas 9AM et rien ne tourne rond dans ma tête. Je rentre dans notre bâtiment et grimpe vers le milieu de l'amphi. Je m'affale avec un soupire et bois une gorgée du café de Juliet. Soudainement, j'avale de travers avec un bruit plutôt porcin. Je toussote dans mon poing pour faire passer le liquide tandis qu'Axel tape dans mon dos. Devant le tableau, madame Goebes (notre professeur d'architecture) discute avec un garçon qui n'est pas élève ici. Non non ce n'est pas écrit sur son front. Je le sais parce que celui qui fait rire ma professeur aux éclats c'est Harry.

CONFESSIONAL //  h.stylesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant