Menottés | Nevtow

Chapitre 7

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Natsu serre le frein à main et s'extirpe rapidement du véhicule. Je pousse un long soupire et enfonce à mon tour la poignée de la portière.

Après avoir roulé plusieurs minutes, nous sommes finalement arrivés sur le parking de la station balnéaire de la ville. Je pose un regard distrait sur celle-ci alors que je m'étire, les jambes engourdies par le trajet.

Le soleil chaud de Reftail effleure ma peau dans une douce caresse alors que j'observe en silence le lac flamboyant qui se dresse devant moi. Mon regard se pose sur des baigneurs, allongés sur la petite plage du lac, qui profitent avec insouciance des rayons du soleil.

Je ferme les yeux avant de prendre une longue inspiration. L'odeur fraîche du lac mélangé à celle du sable brûlant vient chatouiller mes narines.

L'odeur de l'été, de la plage, du sable chaud... Une odeur de jeunesse, une odeur pour les enfants... Tout cela me semble si vieux, si lointain... Que m'est-il arrivé pour que j'oublie la sensation du sable chaud sous mes pieds, que j'oublie le goût d'une glace en pleine été, que j'oublie la sensation d'un vent frai ?

Pourquoi ai-je l'impression que Reftail veut me montre ce que je n'aurai jamais en réalisant mon... rêve... ?

Pourquoi est-ce que tu essaies de me faire changer d'avis ?

― Lucy, viens ici s'il te plaît.

Natsu me fait signe à l'arrière de la voiture.

Le rouquin n'a pas dit un mot depuis que nous avons quitté la voie ferrata, se contentant de froncer les sourcils, un air contrarié sur le visage. Ce silence oppressant qui nous suit depuis le début de la journée n'est pas habituel et me met mal à l'aise. Ordinairement, Natsu aurait cherché à me critiquer ou à se plaindre de moi me faisant passer pour une petite fille agaçante et pleurnicheuse. Aujourd'hui ou plutôt depuis ce matin, Natsu aborde une expression neutre et fermée. Les rares paroles que nous échangeons sont cordiales et dénuée de toute mesquinerie.

― Assied toi ici, il me demande en désignant la banquette du coffre.

J'arque un sourcil et obtempère alors que Natsu sort une petite boite bleue :

― Ça va piquer un peu.

J'observe en silence ses gestes alors qu'il se saisit d'un coton et de désinfectant. Il applique soigneusement le liquide sur le bout de tissu avant de le presser sur mon genou. Une légère douleur traverse ma jambe et je concentre mon attention sur le lac pour l'oublier.

Pourquoi est-ce que j'ai toujours l'air faible face à lui ? Le gymnase, ma fièvre lorsqu'il est arrivé et maintenant ça... Comment Natsu pourrait-il me voir autrement que comme un animal en détresse s'il doit constamment venir m'aider pour me sortir de situations délicates ?

Je dois lui montrer de quoi je suis capable.

Mon poing se contracte alors que je sens la colère monter en moi.

― Je te suis reconnaissante, j'ai eu peur. Merci de m'avoir aidé.

Natsu qui s'appliquait à désinfecté ma plaie relève la tête. Ses pupilles onyx se plongent dans les miennes. Il ne réplique pas, se contentant de me fixer comme s'il cherchait à lire quelque chose sur mon visage. L'espace d'un instant, j'ai l'impression que son regard essaie de me dire quelques chose.