Chapitre 22 : Je t'aime.

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Le lendemain matin, je me réveille doucement auprès de mon père et le regarde un moment. Il a l'air si paisible lorsqu'il dort. Mais mon inquiétude refait surface immédiatement lorsque je repense aux événements passés avec Círdan le soir. Un long frisson me parcourt le dos. Il ne faut plus que j'y repense. Je me lève et regarde une dernière fois mon père endormi avant de me diriger dans ma chambre pour prendre le bain. Lorsque j'ouvre la porte, je trouve Círdan couché dans mon lit. Mon cœur se met à battre vite et ma respiration s'accélère. J'ai tellement peur qu'il se réveille. À pas de loup, je me dirige vers la salle de bain et essaie de me détendre au maximum dans l'eau bouillante.

Une fois terminé, je ressors de la salle de bain vêtue d'une longue robe rouge munie de plusieurs volants. Le buste était orné de détails dorés et fins. Dans mes cheveux est enroulé un ruban rouge en soie rangé dans ma tresse. Je m'éclipse à nouveau de ma chambre le plus rapidement possible. Dans le long couloir, un garde s'approche de moi et me salue.

- Votre altesse, le médecin est en chemin pour votre père.

- Bien, merci. je lui fais un signe de tête et il dispose.

Le temps d'attendre, je me dirige vers la cour du château et m'assois devant l'immense arbre du jardin. Pensive, je regarde les feuilles bouger dans la douce brise du matin. Je décide donc d'aller me rendre hors du château. Cette fois-ci pas besoin d'essai ou de fuite. Je me dirige vers le grand portail et l'ouvre. Je pénètre à l'intérieur de la forêt dense et commence à marcher tout en admirant ma sœur nature. Quelques sangliers courent, les oiseaux traversent le ciel avec tant de grâce et les fleurs brillent de milles feux. Je respire un bon coup et mes poumons abritent l'air paisible et doux du matin. Au loin je vois un beau mustang blanc en train de brouter. Doucement je m'approche de lui et caresse ses poils tous doux. Bizarrement, il n'est pas brusque et se laisse faire. En prenant appui sur lui, je monte et le caresse à nouveau. Sans que je lui demande, il se met au trot et accélère de plus en plus. Impressionnée, les cheveux lâches dans le vent, je prend un malin plaisir à apprécier cette course. Arrivée dans une forêt où les arbres étaient un peu plus étroits, il s'arrête et recommence à brouter. Je descends et le caresse une dernière fois puis continue ma balade tranquillement. Le soleil traversait les feuilles des arbres créant de beaux rayons à travers eux.

Quelques minutes plus tard, je distingue un arbre gigantesque qui m'est familier. Je remarque que celui-ci est habité car plusieurs cabanes y sont construites.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? dit une voix grave.

Prise de court, je sursaute au moins deux pas vers l'avant et me retourne pour être encore plus surprise.

- Elros ?! Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Ne détourne pas ma question princesse ! dit-il en étant amusé par ma réaction.

- Hé bien je fais ma promenade. Et toi ? Tu viens pour m'espionner c'est ça ? je plisse les yeux.

- Bienvenue dans ma demeure.

J'écarquille les yeux, stupéfaite. Puis il s'approche de moi et plonge son regard dans le mien. Ses beaux yeux sombres et profonds m'envoûtent et Elros vient l'intensifier en m'embrassant. Mes joues deviennent en feu et je passe mes mains dans ses cheveux et dans le creux de son cou. Soudain un flash traverse mon esprit comme si j'avais déjà vécu ce moment. Le rêve ! Je m'arrête et le fixe pleine de doute.

- Est-ce que... Est-ce que j'ai rêvé ce moment ou je... Ou bien ce n'était qu'un rêve ?... les questions passent en boucle dans ma tête.

- Et si je te faisais croire que ce n'était qu'un rêve ?

- Quoi ?! Alors c'était vrai ? je reste ébahie devant ces mots.

Je retouche à nouveau mes lèvres et me rappelle du moment où je m'étais réveillée dans une chambre.

- Alors... Ce qui veut dire que j'étais dans ta chambre ?

- Oui. Et puis tu m'as fait une scène en disant que je te mentais et patati et patata, que j'avais déjà une femme et des enfants et tout le tralala... Je sais pas ce qui t'a piquée ce jour-là pour que tu me sortes de telles vanneries !

Honteuse, je baisse la tête.

- Tu ressembles tellement à ton père que ça m'a tout de suite sauté aux yeux... Je... Je suis désolée... je me mords la lèvre inférieure, gênée.

- Ne t'en fais pas... Tu sais j'ai perdu mes parents lorsque j'avais 15 ans... Ils devaient rentrer le soir après une grande chasse mais ils ne sont jamais revenus... Depuis ce jour j'ai l'impression d'avoir tout perdu, jusqu'à ce que je vois une princesse s'enfuir régulièrement de son humble château. il me fixe avec des yeux brillants. Je me suis dit qu'il fallait que je garde un œil sur toi. Et puis j'ai fait ta connaissance, même si elle était un peu brutale, j'ai pu enfin voir ce beau visage de près. Sans savoir pourquoi mon cœur t'a choisi.

Un grand silence pèse. Je bois ses paroles sans rien dire. Je suis stupéfaite. Qui aurait cru que nos sentiments se seraient éveillés au même moment... Qui l'aurait cru...

- Anaë... Je peux te dire quelque chose ?

- Oui ?

- Je t'aime. il se penche et prend ma main gauche pour y déposer un doux baiser.

- Moi aussi.

Je le relève et l'embrasse à nouveau sous une douce brise de vent qui fait tomber quelques feuilles d'arbre.

À suivre...

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 23, 2018 ⏰

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Anaë _ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant