Commencer une nouvelle histoire : être infidèle en écriture, c'est mal ?

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Pour ceux qui débarquent par hasard juste parce que le titre "infidèle en écriture" leur a tapé dans l'œil (je sais pas ce que ça révèle sur vous mais perso, je serais votre partenaire, j'aurais une petite discussion avec vous... ÇA VA, ÇA VA je rigole, rangez les fourches), nous étions en train de parler du SYPAB (syndrome de la page blanche), un mal qui frappe parfois si fort qu'on en vient à se demander "et si j'écrivais autre chose, pour changer ?". D'où ce segment, dernier de la lignée de ceux consacrés au SYPAB.

L'envie d'écrire une nouvelle histoire vous démange, et ça vous bloque dans l'écriture de la première ? (peut-être elle-même votre deuxième ou troisième, faites pas les innocents, je sais que vous êtes des récidivistes)

Avant de vous lancer ou de désespérer/culpabiliser/vous remettre en question, faites les choses dans l'ordre : essayez de raviver la flamme avec votre histoire (les trop nombreuses lignes écrites dans le segment précédent sont un début de piste, si jamais vous les aviez loupées). Tentez une à une chaque méthode qui vous vient en tête pour renouer avec votre roman.

Casons ici quelques idées supplémentaires assez vues et revues pour vous redonner l'inspiration et l'envie d'écrire, sait-on jamais...

– Changer de playlist.

– Écrire dans un nouvel endroit (changer de pièce, essayer la table de la cuisine, le canapé, le lit... on évitera naturellement la douche ou la machine à laver, ça c'est bon pour tenter de nouvelles positions avec son/sa/ses partenaire(s)).

– Faites-vous un chocolat chaud/thé/café/boisson fraîche/bière/verre de vin et dégustez pendant que vous vous y remettez. Faites en sorte d'associer ces moments de "forcing" littéraire à quelque chose d'agréable et d'un peu différent (la bouffe, chez moi, ça fonctionne bien. Du coup, on en arrive au stade où ça fonctionne trop bien. Faites quand même gaffe, avec cette technique, à ne pas résoudre un SYPAB par une violente prise de poids).

 Faites quand même gaffe, avec cette technique, à ne pas résoudre un SYPAB par une violente prise de poids)

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Maintenant qu'on a épuisé le stock des idées bateau que vous connaissiez déjà, passons à des choses plus intéressantes...


L'herbe n'est pas plus verte ailleurs

Concrètement, elle a quoi de si bien, cette nouvelle idée d'histoire ? Qu'a-t-elle de plus que votre histoire actuelle ?

Vous avez vraiment envie de l'écrire ? Parfait : imaginez ce qui pourrait se passer, commencez à élaborer l'histoire dans votre tête (sans concrétiser, tant que c'est une idée ce n'est pas péché ! Ne franchissez pas la ligne rouge !).

Parfois, le simple fait de se donner du temps pour réfléchir à ce projet qui semble tellement mieux que votre projet actuel peut calmer l'envie de passer à l'action. Notez cette idée pour qu'elle vous sorte de la tête (et pour ne pas l'oublier pour le jour où vous serez dispo, pensez long terme !).

Maintenant que vous avez bien réfléchi à ce nouveau projet, posez-vous la question suivante : n'y a-t-il pas moyen de le faire cohabiter avec votre histoire ? Le destin tragique de ce moine-guerrier muet et badass, ne pourrait-il pas se greffer à votre trame pour en devenir l'un des arcs secondaires ?

Servez-vous, tant que possible, de ces idées "orphelines" et faites-les revenir dans le giron de votre projet actuel : vous l'enrichirez et éviterez la frustration.

Mais si malgré toute votre bonne volonté, l'envie de passer à un autre projet persiste trop longtemps et que vous ne parvenez pas à revenir à vos premières amours, eh bien, vous savez ce qu'on dit : la meilleure manière de résister à la tentation, c'est d'y céder. N'arrêtez pas d'écrire simplement pour vous empêcher de changer de projet, ce serait dommage.

Peut-être que cette nouvelle histoire vous permettra d'ailleurs de trouver un nouveau souffle pour la précédente. Ou pas. Peut-être que cela signe son arrêt de mort. Mais peut-être est-ce un mal pour un bien : peut-être que cet "échec" ouvre la porte à une immense réussite sur ce nouveau projet, auquel cas vos efforts n'auront pas été vains : en tentant de sauver votre précédente histoire, vous éviterez d'avoir un jour des regrets du type "si j'avais insisté un peu, je ne l'aurais pas abandonnée".

Et surtout, vous aurez fait vos armes pour éviter que la même déception se reproduise.

Ou pas ?

Quoi qu'il en soit, si vous vous lancez sur une nouvelle histoire, c'est l'occasion de vous interroger sur ce qui a bloqué avec la précédente. Examinez les causes qui vous ont conduit à vouloir écrire autre chose (à supposer que ce ne soit pas tout simplement parce que vous avez envie d'écrire plusieurs histoires en même temps, ce qui est très répandu !) : savoir ce qui a merdé peut vous permettre de trouver des solutions en amont pour éviter que cela se reproduise.

Auquel cas, ce SYPAB aura été une expérience fort utile.


Conclusion : le SYPAB, c'est pas la fin du monde

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Conclusion : le SYPAB, c'est pas la fin du monde

Et ça peut même être le début de quelque chose de vraiment chouette. Donc arrêtez de faire vos victimes et ressaisissez-vous : vous avez la chance d'avoir un peu de temps devant vous pour écrire, PROFITEZ-EN. Y'a forcément une astuce, ou même une histoire, qui va vous aider à vous sortir les doigts.

Ce n'est donc qu'une question de temps avant que votre petit problème ne soit résolu (j'espère sincèrement que cette évidence vous aura été utile). Comme dirait ma mémé, des fois, ça fait du bien de répéter certaines évidences (non en vrai, ma mémé n'aurait jamais dit ça).


Et vous, quelles sont vos astuces pour vous sortir les doi... heu, vous sortir d'un SYPAB ?

Écrire de la fantasy comme G.R.R. MartinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant