Au secours, mes lecteurs préfèrent la boulangère du chapitre 5 à mon héros !

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Pourquoi Mönyk, spécialiste des pains de campagne et des chocolatines (oui, moi je dis chocolatine, et que ceux qui viennent m'emmerder avec leur "pain au chocolat" sans pain commencent à se demander s'il faudrait pas renommer la quiche lorraine "pain au lardon") a-t-elle plus de charisme que Karaya, votre personnage principal ?

Que faire si votre lectorat se prend d'affection pour Joël, le mystérieux forgeron qu'on ne croise que 4 fois dans votre bouquin ?

Et surtout, pourquoi c'est un problème ?

Mes agneaux, plus d'un an (un an !) après avoir posté le segment le plus récent de cet ouvrage qui traversera les siècles, il est grand temps de traiter ce vaste sujet qui est arrivé en tête du sondage :


Karaya l'orpheline, l'héroïne pisseuse – Parler de ses 50 royaumes sans utiliser un dialogue chiant – Doser la magie – Mälléfik le super méchant trop dark – Personnages secondaires plus populaires que le héros – Monde cool, histoire chiante – Les ...

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Karaya l'orpheline, l'héroïne pisseuse – Parler de ses 50 royaumes sans utiliser un dialogue chiant – Doser la magie – Mälléfik le super méchant trop dark – Personnages secondaires plus populaires que le héros – Monde cool, histoire chiante – Les scènes de sexe en fantasy – Inventer une langue – Une bonne 4ème de couverture  – La géopolitique pour les nuls – Recycler ses personnages intelligemment – Inventer une race – Écrire de bonnes scènes de combat


En quoi c'est chiant si mes personnages secondaires plaisent plus que mes personnages principaux ?

En soit, qu'un personnage secondaire ait beaucoup de charisme, c'est pas un problème. Mais si l'idée d'un spin-off sur Mönyk capte davantage l'attention de votre lectorat que l'histoire principale qui leur est présentée, là, on a un gros problème.

Et ce pour une raison simple : Mönyk, on va la voir 3 fois, tandis que Karaya occupe le haut de l'affiche. Le lecteur va donc devoir supporter Karaya pendant des centaines de pages en se disant peut-être que, décidément, Mönyk elle est bien cool.

Vous seriez-vous trompé dans votre casting ? Mönyk aurait-elle dû raconter l'histoire à la place de Karaya ?

La plupart du temps, l'erreur ne se situe pas à ce niveau : seule Karaya a un parcours assez intéressant et central pour porter la voix de votre récit. Mönyk, elle est bien sympa, mais si les lecteurs se la tapaient (au sens figuré voyons ! Laissons les miches de Mönyk en-dehors de ça – notez la qualité de la métaphore filée avec la boulangerie) pendant 36 chapitres, ils l'apprécieraient peut-être moins.

Et là, on se rend compte qu'on tient un truc.


Pourquoi Mönyk est-elle la pin up de l'histoire ?

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Pourquoi Mönyk est-elle la pin up de l'histoire ?

Mönyk, elle a déjà un énorme avantage sur Karaya (non, pas son boule, c'est sacrément sexiste ça !) : on la voit pas souvent. À coup de quelques répliques perdues dans une scène secondaire, elle s'illustre par sa rareté : les instants volés à ses côtés sont donc bien plus précieux que ceux subis avec votre héros.

Pire encore : on la voit si peu qu'elle est nimbée d'une aura de mystère. Dès qu'elle dit quelque chose, on s'interroge sur le sens profond de ses paroles... sait-elle quelque chose de plus que cet abruti de héros ? Son passé la tourmente-t-elle ? Est-elle la mère cachée de Mälléfik ?

Alors qu'au fond, Mönyk, on le sait : c'est ce prénom trouvé un peu au hasard (et pas du tout inspiré de la vieille voisine qui sort sa brosse à chiotte 3 fois par jour – oui, son caniche, vous aviez compris), ce figurant pas super utile qui sert juste de rouage dans l'intrigue complexe que vous avez élaborée. Mönyk, elle pourrait être con comme une planche (à pain), ça changerait pas la face du monde.

Disclaimer à l'attention de ceux (ils ont un badge "team premier degré") qui vont se sentir obligé de dire "oui moi mon problème est plus compliqué, mon personnage secondaire il est vraiment utile, il a une super histoire intéressante et il va vachement aider le hér..." STOP LES GARS on s'en branle absolument. Pour rappel, cet recueil est à prendre avec un peu de recul : évidemment, on vous souhaite que chaque personnage soit utile et intéressant, of course. Il n'empêche que si vos super personnages secondaires volent la vedette à votre personnage principal, ça va frustrer tout le monde, à commencer par vos lecteurs.

On en arrive à une petite évidence : le problème, c'est pas Mönyk la boulangère cool.

C'est plutôt Karaya la pisseuse.


Ke-wa ? Olivia nous aurait-elle manipulés ? HÉRÉSIE !

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Ke-wa ? Olivia nous aurait-elle manipulés ? HÉRÉSIE !

Et pourtant si. Vous avez été manipulés. Vous avez voté pour la (trop populaire) boulangère, et pourtant c'est Karaya la mal-aimée (comme par hasard ?) qui est en réalité l'objet des segments suivants.

Après tout, c'est Karaya, le centre de l'histoire. La vôtre, et celle qui sera partagée dans ces segments.

Honteux, inadmissible ? Manipuler les votes en offrant un leurre à la démocratie ? Mais qui fait ça ?

Un auteur, mes enfants. Un auteur est un grand manipulateur, et c'est exactement par là qu'on va commencer.

Tout comme je me suis (un peu) jouée de vous avec ces votes qui étaient donc bien biaisés (le "i" est important, surtout le premier...), en tant qu'auteur, vous vous devez de jouer avec vos lecteurs et façonner leurs ressentis (ils sont là pour ça, même ceux qui jouent les vierges effarouchées).

Ils préfèrent la boulangère du chapitre 5 ? C'est de votre faute. Et d'ailleurs, c'est peut-être une bonne chose, mais on va y revenir.

Avant de révéler les quelques clefs que je veux vous proposer pour rééquilibrer le combat entre Karaya la pisseuse et Mönyk la nana useless trop appréciée, on va devoir passer par une petite analyse de la psychologie des lecteurs.

Pour les manipuler, nous devons les connaître.

Et ça se passe dans le segment suivant.

Écrire de la fantasy comme G.R.R. MartinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant