||La fête||

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17 août

La musique était bien. Les gens ont dansé. L'ambiance était agréable.Les gens ont ri. Il y avait des tonnes de malbouffe. Les gens ont bu et mangé. Il y avait de l'éclairage partout. Les gens ne savaient plus où donner de la tête.

Ça, c'est ce que tout le monde va raconter. Ils ont tous beaucoup trop peur de ce que je pourrais faire. Je leur ai d'ailleurs fait un petit rappel. Il y avait cette fille, Maude, qui n'est pas trop importante, mais pas trop nulle non plus. Le type de personne que j'invite pour grossir les rangs de ma fête quoi. Alors que je dansais, elle m'a accrochée. Je ne pouvais pas laisser ça passer, pas alors que tous me regardaient. Alors, je lui ai crié dessus et j'ai démoli son monde. Je pouvais voir la peur dans ses yeux. Elle faisait des étincelles qui explosaient sur chaque nouveau pan de vie que je détruisait. Il y avait aussi la peur dans les yeux de tous les autres. Ceux qui regardaient sans rien faire, non pas par méchanceté, mais bien par frayeur. Même Eurielle, personnification de la bonté même, n'a pas levé le petit doigt. Et elle regardait.

Maintenant, Maude est une rejetée de la société et personne n'osera plus lui parler. La peur a été ravivée.

C'est ce que j'ai cherché, j'y suis arrivée. Les gens ont peur quand ils pensent à moi, donc ils font tout ce que je dis. Mais je ne suis pas heureuse. Je suis loin de l'être. Plus nombreux sont ceux qui «m'appuient», plus je suis seule. Affreusement, horriblement seule.

Personne n'ose s'ouvrir à moi - comme je ne m'ouvre pas à eux -, de peur que je l'utilise contre eux à un moment ou à un autre. Malgré tout ce que dit ma mère, je ne suis pas toujours certaine que ce soit vraiment ainsi que ça fonctionne. Faut-il vraiment être seule pour être écoutée? Plus j'isole Eurielle, plus je la sens malheureuse, plus elle devient populaire, plus son regard s'assombrit derrière son sourire. Suis-je vraiment la seule à le voir? Peut-être est-ce parce que je suis la source de son malheur...

J'ai l'impression que pour la première fois, je ressens une pointe de culpabilité, de regret. J'aimerais mieux être quelqu'un d'autre.

-Constance

ConstanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant