||La plage||

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27 août

La chaleur était terriblement étouffante aujourd'hui. Écrasante. C'était à se demander comment il était possible de se tenir debout. Évidemment, je suis allée à la plage. Enfin, au lac. C'était bondé de monde, sans surprise. La plupart des gens auraient été agacés s'ils étaient venus, comme moi, pour se détendre. Sauf que c'était précisément ce que je voulais. Quand une mer de personnes m'entourait, je me sentais bien. J'avais le sentiment que je pouvais me cacher plus facilement derrière mon masque que si j'avais une seule personne devant moi. Je pouvais aussi mieux observer les mimiques des gens et leurs réactions face à autrui. C'était précisément ainsi que j'avais découvert le secret d'Eurielle. Sa façon de la regarder à la dérobée, de sourire dès qu'elle apparaissait... Était-je vraiment la seule à pouvoir décoder ce type de signes?

C'est justement en songeant à tout cela que je les ai vues. Elles étaient à peine à quelques mètres de moi. Elles ne m'avaient pas vue, nécessairement.

C'était ma chance, ma chance de me reprendre. Ça, je pourrais en parler, ça, les gens l'entendraient et le répandraient.

-C'est que... Ode..., disait Eurielle.

Ode me tournait le dos. Mais pas Eurielle. Quand elle m'a vue approcher, j'ai presque pu entendre son cœur se mettre à battre plus fort. Ode s'est retournée en voyant l'expression de la blonde.

Dès l'instant où Ode a cessé de la regarder, Eurielle s'est enfuie discrètement. J'ai fait comme si de rien était, même si cela m'avait procuré une petite joie malsaine.

-Ode... Pourquoi tu t'acharnes? Eurielle sera pas ton amie. T'es trop nulle.

Son visage laissait paraître une véritable colère. Je ne l'avais jamais vue ainsi.

-Non, je suis pas nulle. Toi t'es nulle. Tu... Tu sais pas comment briller! s'est-elle exclamée.

-Quoi?! Je suis pas une étoile. Je suis une humaine, toi aussi, à priori. On brille pas.

J'essayais de répliquer à ses phrases sans queue ni tête, mais je sentais que quelque chose manquait. Je ne devais pas le laisser paraître.

-Si, mais tu peux pas comprendre!

-Comme je peux pas comprendre pourquoi tu t'acharnes à être l'amie d'Eurielle!

J'ai marqué un point. Elle se brisait.

-Je... Je m'acharne pas! On discutait! N'est-ce pas Eurielle?

Mais Eurielle n'était plus là. Fidèle à elle même, Ode est donc partie en courant. Et moi... je me suis à nouveau trouvée seule. Plus aucune satisfaction. Juste de la... culpabilité. Je me laissais attendrir par la peine des autres. Je n'y étais pas habituée, pas préparée.

Que faire?

-Constance

ConstanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant