chapitre1

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(Severus)

Le soleil est haut dans le ciel. Il fait chaud et le temps est sec. Ça fait trois semaines qu'il n'a pas plu. Heureusement, le chemin jusqu'à la bibliothèque est assez court et ombragé. Il faut que je m'y rende pour trouver un livre sur les sorciers, des êtres imaginaires. Justement, ma recherche se penche sur ce phénomène: que peut on qualifier d'imaginaire? Le cas des sorciers m'intéresse beaucoup car certaines personnes se présentent comme tels.

Enfin, j'aperçois les portes de l'imposant édifice. A chaque fois que je me rends dans cette endroit, il m'impressionne et je me sens ridiculement petit à côté, un être insignifiant face à un géant renfermant le plus précieux des trésors: le savoir et la connaissance.


Je gravis les étages un par un, toujours plus haut. Une fois arrivé au bon palier, je me faufile entre les lecteurs et cherche consciencieusement des indications me permettant d'atteindre mon but.

Enfin, le rayon sur les êtres fantastiques est là. Je m'approche mais un fait étrange attire mon regard. Il m'a semblé voir bouger un livre. Curieux et intrigué, j'inspecte minutieusement l'étagère, quant, tout à coup, le mur pivote sur lui même et dévoile un long corridor. Lentement, je m'approche pour observer ce nouveau couloir. Il est un peu sombre et étroit, mais dans la folie et l'inconscience que me permet mon jeune âge, je me dirige dans cette sorte de "passage secret". A peine ai-je franchi la porte mur que celle ci se referme derrière moi. Impossible de revenir en arrière, il ne me reste maintenant qu'une option, continuer d'avancer.

Je n'aperçois même pas le bout du couloir et, tout en avançant, je m'interroge sur ce qu'il vient de m'arriver. Une porte qui apparaît d'un coup dévoilant un passage, un peu comme dans les romans de science-fiction que j'apprécie tellement, c'est quelque chose que je ne parvient pas à m'expliquer. Et, justement, cette définition correspond aux mots "imaginaire" et "fantastique", le thème de ma recherche. Voilà une histoire qui pourrait bien modifier mon avis sur le sujet !

Je vois enfin une porte au bout du tunnel, une vieille porte en bois, traversée par des morceaux de métal. Le genre de porte que possédait les châteaux fort au moyen âge .
La porte est ouverte et je rentre dans la pièce. Quand je parlais du XXII ième siècle, la salle est un véritable exemple de l'idée que je me fais de cette époque ! Salle sombre, poussiéreuse, vieux livres sur des étagères branlantes, désagréable odeur de moisi...Tout est là ! Par contre, ça me fait un peu peur, je trouve la pièce lugubre et je ne suis pas très rassuré. Il ne manque plus qu'un fantôme et le décor serait parfait pour Halloween ! Bon, trêve de plaisanteries, cette situation devient vraiment angoissante. Il faut vraiment que je trouve un moyen pour rentrer chez moi. Mais, en passant devant les étagères, je ne peux résister à la tentation de jeter un coup d'œil sur les rayonnages. Je regarde les titres des ouvrages et retiens une exclamation : ce sont tous des livres de sorcellerie ! Des grimoires, comme on les appelle. Voilà qui est intéressant. Poussant l'audace jusqu'au bout, j'en saisis un. Erreur ! Car au moment où mes doigts effleurent le cuire de la reliure, une alarme stridente et suraiguë retentit. Surpris, je retire vivement ma main, et affolé, je regarde de tout côté, à la recherche d'une créature étrange venant pour me punir.

Je commence à m'éclipser quand j'aperçois au loin une silhouette difforme. Une ombre dont je n'arrive pas à deviner le propriétaire. Est-ce au moins quelque chose d'humain, de réel? Car je commence à m'habituer à cet endroit et à ses phénomènes étranges. Voir surgir un monstre ne m'étonnerait qu'à moitié. Et, justement, c'en est un qui apparaît, sortant lentement de l'ombre. C'est grand, hideux, gros, laid, la peau pendante, avec des verrues et un nez crochu...un être qui n'existe que dans les romans! Pourtant, il était bien là, réel, s'avançant lentement et difficilement entre les rayonnages.
Vite, apeuré j'essaie de m'enfuir. Je cours le plus vite possible, mais ne sais où aller. Impossible de trouver une porte dans ce labyrinthe infernale. Absorbé par ma course, je ne remarque pas que le monstre est juste derrière moi, un gros livre dans la main. Je ressens juste un coup violent sur la tête et m' évanouis.

Quand je me réveille, je constate que je suis installé sur un lit assez confortable, dans des draps noirs et épais. Je suis dans une pièce exiguë, meublée de mon seul lit, ainsi que d'une petite table de chevet. Tout est assez sobre. Je distingue sur le côté une porte, la seule issue de cette pièce, qui ne comporte aucune fenêtre. J'allais me lever pour explorer les lieux lorsque celle-ci s'ouvrit, laissant apparaître le monstre de la bibliothèque. Il s'approche de mon lit et s'y assit. Il commence à me parler et je suis surpris de comprendre sa langue. Sa voix est assez douce, grave et envoûtante. Étonnement, l'entendre parler me donne l'impression qu'il est quelqu'un d'autre, et je me surprends même à éprouver une certaine sympathie pour lui.
Il commence son récit par ces mots:
" Bonjour, cher ami. Je comprends que ton arrivée dans ce monde n'a pas été des plus agréables, mais, devant ta fuite spontanée, je n'ai eu d'autre choix que de t'assommer. Installe-toi confortablement car mon histoire va être longue."

Le Livre MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant