Et avait claqué la porte derrière lui en se retournant vers moi et en positionnant ses deux mains en forme de croix derrière son dos en me souriant et en disant
- Heyyyy je pense qu'on est coloc' de chambre/appart , je me présente, moi c'est Nancy Mac'Greggor.
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Beaucoup d'indices m'avaient été présentés , l'appart était déjà meublé , bien décoré ...j'aurai pu tout de suite deviner que j'allais devoir partager ma « chambre ». Cela me dérangeait un peu sachant que je suis quelqu'un d'assez solitaire.
Nancy avait l'air d'être quelqu'un de très sociable , très bavarde , très fête..
Elle allait clairement s'ennuyer en compagnie de ma personne. Mais bon tout ceci m'était imposé je n'avais pas mon mot à dire sur ça et puis qu'est-ce que je croyais? Que j'allais vraiment avoir cette gigantesque chambre pour moi toute seule? Je pense que tout ce luxe m'était trop rapidement monté à la tête.
Elle était là toujours souriante depuis tout à l'heure, je n'avais pas répondu à sa question.
Quoique , ce n'était pas vraiment une question. Je n'étais donc pas obligé de dire quelque chose.
Mon côté insociable avait repris le dessus, je la connaissais pas , on avait rien à se dire. On allait partager le même espace de vie , certes, mais ce n'était pas une raison pour qu'on se parle.
Elle me regardait donc , confuse , attendant une réponse peut être. Je ne l'aimais pas , je ne sais pas pourquoi mais on ne pouvait pas s'entendre , trop de différences nous séparait. Oui je la jugeais. Dès le premier regard et je m'en foutais.
Je m'étais alors dirigé vers mon carton et j'avais recommencé mes recherches en espérant trouver mes chaussettes.
- oook , ça promet l'ambiance ici.
Elle avait lâché ça en enlevant sa deuxième chaussure et en détachant ses cheveux.
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Il pleuvait.
C'était ma première nuit ici.
Je ne dormais pas , les lumières étaient éteintes , pas un bruit.
Je suppose que Nancy dormais aussi ...
Ma mère , elle m'avait laissé.
Elle avait beau dire que c'était pour mon bien, ce sentiment d'abandon m'habitait, j'étais seule.
Je l'avais toujours été mais là toutes les circonstances me montraient cette solitude autant émotionnellement que physiquement.
Je voulais quitter cet endroit.
Pour aller où ? Y avait-t-il un endroit sur cette terre où je pouvais me sentir Bien?
Le pont ?
Le pont.
Je ne le reverrai plus , en tout cas pas dans un futur proche pourtant étrangement le fait de savoir que ce pont était tout près lorsque j'étais à la maison me rassurait.
Qu'avais-je subit de si grave en vrai ? Pour être comme ça.
Il y a toujours pire. Pourquoi est-ce qu'il fallait que je n'ai plus de goût pour la vie? Que la mort m'attire autant?
La réponse était sans doute liée à la force mentale. Certaine personne résistent à des chocs auxquels d'autres ne pourraient pas résister. J'étais donc faible. C'est pour ça que j'étais comme ça ... mon envie de mourir relevait de ma lâcheté , ma lâcheté relevait de mon égoïsme , mon égoïsme relevait de mon abandon et mon abandon relevait de mon père donc tout revenait à lui. Comme toujours. Il était là base de mon problème. Il était la base de mon malheur. Du notre .. celui de ma mère et moi.
Connor.
C'est ça non? Connor , il me faisait penser à mon père. Aussi arrogant que lui . Sa manière de se tenir . Cet air strict sur le visage , en colère contre le monde, il était.. ça se voyait je le ressentais. Il ne voulais laisser transparaître aucune fragilité , cette attitude lui étant dictée par son ego surdimensionné qui lui permettait d'agir comme une connard sans aucun remords.
Je voyais déjà son personnage. Ce Connor était un rassemblement de tous les clichés du connard parfait. Celui qui fait partie de la royauté des connards.
On dit que on se marie ou on est toujours attiré par un homme qui ressemble à son père du moins au niveau attitude mentalité etc..
À ça je réponds ,
non.
En y repensant je n'ai jamais été attiré par quelqu'un , je veux dire au point de penser à lui tout le temps.
Y'a des gens comme ça , j'ai déjà entendu des filles de mon école dire des stupidités du genre:
« Je crois que je suis amoureuse »
« Quand je le vois mon cœur bat vite »
Mais c'est pas « lui » qui fait battre ton cœur , c'est le fait que tu te mette la pression toute seule comme une grosse folle.
Pour moi ce truc ça n'existe pas. Car on peut apprécier une personne quelques temps mais, un moment quelqu'un partira. Et l'autre souffrira et se rendra compte que il n'y avait aucune égalité.
Que il y en avait un qui aimait beaucoup plus l'autre.
Que cette passion n'était pas réciproque.
Il était 4h du mat.
Il fallait que je dorme.
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« STEP MY MONEY FAST AND GO...FAST LIKE A LAMBO skrt skrt skrt!!!.... »
Nancy avait mit la musique à fond dans tout l'appart. Il était 6h du mat , quand je suis arrivée au salon elle était dans la cuisine ouverte juste en face entrain de préparer je ne sais quoi...
Elle m'avait alors sourit. Sourire que je ne lui avait bien évidement pas rendu.
On avait juste eu un échange de regard pendant que je marchais jusqu'à la salle de bain , prendre une douche et ne plus la voir était une priorité .
30 minutes après, j'avais terminé , une espèce de queue de cheval , j'avais mis ma crème un pull gris et un pantalon noir , une longue veste noire et des basket , mon sac j'étais prête à partir , il était 6h45. Les cours commençait à 8h. Je n'avais aucun bus à prendre étant donnée que les bâtiments de l'école étaient juste à côté...
Je préférai arriver tôt histoire de me familiariser avec le nouvel environnement qui m'attendais et puis je n'aime pas trop arrivé pile à l'heure , y'a beaucoup de gens , tout le monde te regarde . Te juge , je sais très bien pratiquer le jugement personnel , merci.
Nancy était toujours dans la cuisine , assise , une table dressée devant elle.
Elle avait l'air d'attendre quelque chose.
Je m'étais penchée vers le grand bol avec les fruits et j'avais pris une pomme.
Lorsque je me suis dirigée vers la sortie , elle m'avait regardé puis m'avait dit
- tu vas où ?
Est t'est ce une question sérieuse ?
Je lui ai alors fait face
- en cours.
Elle avait l'air surprise du fait que je lui ai répondu.
- mais il n'est même pas 7h .
- j'aime arriver tôt.
Aimer n'était pas le verbe adéquat.
- mais j'ai préparé le petit dej' pour nous deux.
Elle avait dit ça en désignant l'assiette en face d'elle.
Je lui avait alors montré ma pomme sans rien dire.
- viens goûter au moins je suis sure que c'est délicieux j'ai suivi des recettes de cuisine..
Elle avait l'air si dynamique, si joviale pour une si petite chose..
Je m'étais alors approchée , assise et avait goûter..
C'était ...
pas bon. Mais pas du tout .
C'était des crêpes salée.
Elle me regardait attendant une réaction de ma part. Puis impatiente elle avait fini par goûter pour se faire sa propre idée sur ses talents culinaires.
Elle avait goûté puis avait fait une grimace.
J'avais rajouté
- je pense que tu as mis du sel à la place du sucre.
On s'était ensuite regardé 3 secondes silencieusement puis on avait pouffé de rire.
J'avais rigolé .
Ma gorge sortait un son.
Et mon corps entier s'était cambré .
Je me sentais bien.
Je n'avais plus eu ce sentiment depuis .. je ne sais pas.
Le soleil s'était levé .
On mangeait cette nourriture infecte avec plaisir.
Elle avait l'air sympa finalement
Cette journée commençait d'une façon étrange ..
