Merlin Oneshots

1. Gaius meurt

Il ne l'avait pas écouté. Il ne l'écoutait jamais. Et maintenant, Merlin se tenait au-dessus du corps sans vie de son mentor, ne parvenant pas à accepter la réalité sous ses yeux.

- "Gaius." Il le secoua gentiment. "Gaius !" Plus fort, cette fois. "GAIUS !" Et le mage réputé pour être le plus puissant qui ait jamais vécu fondit en larmes, répétant encore et encore le nom de son père adoptif, jusquà ce que Gauvain vienne poser une main sur son épaule.

- "On devrait rentrer à Camelot, Merlin." Le chevalier tentait de rendre sa voix aussi douce que possible. Il détestait ce genre de moments car il ne savait jamais quoi dire. C'était une des raisons pour lesquelles il se présentait toujours comme un ivrogne coureur de jupons ; personne ne venait lui demander de consoler ceux qui avaient perdu des proches. "Tu sais... prévenir les autres de ce qui s'est passé... et ramener le corps de Gaius au château." Le son sembla finalement parvenir aux oreilles de Merlin, qui releva la tête pour fixer ses yeux dans ceux de Gauvain. Celui-ci failli faire un pas en arrière en voyant les deux orbes d'habitude d'un bleu si plein de vie, mais aujourd'hui si sombres que leur couleur s'approchait plus de celle de ses cheveux onyx. Un seul regard vers ses pupilles, et on avait l'impression d'être happé dans le monde le plus ténébreux qui soit. Mais le pire, selon le chevalier, était le visage froid et impassible contrastant cruellement avec la joie que manifestait au quotidien son ami. Le mage se redressa lentement, obéissant de façon mécanique au chevalier. Il s'avança, hésitant, vers le corps immobile, tendant lentement ses bras comme pour le porter, mais Gauvain fut plus rapide :

- "Je m'en occupe", assura-t-il au fidèle conseiller du roi. C'était le moins qu'il puisse faire. Le duo traversa les nombreux tunnels, puis se mit en route pour Camelot. Aucun d'entre eux ne prononça le moindre mot de tout le chemin.

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Le roi avait été avertit du retour de son servant et du chevalier, mais ils étaient déjà aux appartements du physicien le temps que celui-ci n'arrive. Gauvain posa délicatement Gaius sur son lit avant de se planter à côté, ne sachant quoi faire pour aider Merlin. Le mage, aussitôt arrivé, avait placé une chaise à côté du corps et s'était assis, la tête baissée et dévisageant son mentor. Seule la pleine lune illuminait la pièce, cependant insuffisante pour lire son visage. Commençant à se sentir vraiment inconfortable, le chevalier voulu ouvrir la bouche pour dire quelque chose lorsqu'Arthur surgit dans la pièce pour se figer à la vue de la scène ; Gauvain profita de la diversion pour s'éclipser, fermant soigneusement la porte derrière lui et rejoignant avec soulagement les autres chevaliers.

- "Merlin, je-" commença-t-il, mais il fut coupé par le plus loyal de ses sujets.

- "Non." Le mage n'avait pas bougé de sa position, continuant à tourner le dos à son roi. "Dis-moi juste, quand me suis-je jamais trompé ?" Le roi fut tenté de lui répondre que cela arrivait tout le tenté, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. En y réfléchissant bien, il se rendit compte que ce n'avait jamais été le cas. Merlin n'avait cessé de le prévenir à propos de tous les dangers qu'ils avaient affrontés, et il avait toujours eut juste. "C'est bien ce que je pensais. Et maintenant, donne-moi une seule fois où tu m'as vraiment écouté." Là aussi, les mots restèrent coincés, et différentes scènes se rejouèrent dans l'esprit du roi. La fois où Merlin l'avait prévenu de ne pas tuer la licorne, de ne pas faire confiance à Cédric, de ne pas répéter les erreurs de son père. Et à chaque fois, il avait arrogamment repoussé son ami, traitant ses avertissements comme absurdes car il n'était qu'un servant. Pourtant, il était resté pour aider à réparer les erreurs d'Arthur, même si chacune d'entre elles auraient pu être évitées ; il aurait suffit qu'il écoute Merlin. "Tu t'en rends compte maintenant, non ? À chaque fois, Arthur. Chaque fois." Une boule se forma dans la gorge du roi.