Entre Baudelaire et Moi

Maryse & Sébastien

1920, rue des Artistes ;  Aux alentours de la Capitale.

Maryse, elle cousait de l'art sur des chapeaux.
Ni trop p'tit ni trop gros.
Elle ornait les couvres chefs de bibelots insensés.

Elle épinglait des coquillages, des cristaux, des bouquets de lavandes, des partitions délavées.

Seule, apprentie chapelière dans son atelier.

Devant sa fenêtre aux carreaux enneigés, elle suivait toujours des yeux le mouvement du train en bas qui glisse sur les rails et souffle sa fumée.
Il fume l'hiver.
Et Maryse couds.

Et un matin Sébastien est entré.
Comme toutes les fins de mois il venait s'occuper de la maisonnée.
Les pieds mouillés dans ses bottes de pluie, il avait les yeux clairs et le visage brodé de bienveillance.

Loup solitaire prônant l'errance.

Dans sa main un seau en fer cabossé, dans l'autre un attrape poussière noir de suie, les poils décoiffés.

Il la trouvait jolie notre Maryse, dans sa robe jaune à fleurs irisées,
Des épingles pleins ses poches, un sourire doux divaguant sur l'ourlet rose de ses lèvres.

Et Sébastien il nettoyait la cheminée dans le coin du mur.
Et du coin de l'œil,
Ses mirettes volaient jusqu'au cou de Maryse.
Jusqu'à ses boucles qui cascadent jour après jour le long de ses épaules.

Alors Sébastien, il a serré très fort ses mains gantées, il a pris une grande inspiration et il l'a dit.
C'est sorti de son cœur comme un paysage de la brume.

- Vous êtes belle Mademoiselle Maryse.

Il y a eu un silence.
Seul leurs souffles traçait des nuages sur les carreaux glacés.

Et puis Maryse à regardé Sébastien et à dit :

- Vous m'avez fait attendre Sébastien

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Imaginez vous un feux d'artifice à faire baisser les jupes, sauter bien haut les casquettes et les bérets et puis ces lampions rouges et verts qui illuminent un port en fête.
Qui amènent la gaietée, vous voyez ?

C'est là bas qu'ils sont aujourd'hui.
En train de danser.