25 décembre 2030.
Cette douce soirée d'hiver qui tourne au cauchemar, qui l'eut-cru ? Tout est arrivé si vite. Du sang. Du sang. Partout. Au sol. Du sang. Aux murs. Qui recouvre les meubles, nos vêtements. Du sang. Des coulées de sang. Je crois entendre des sanglots au loin, non, des cris ? Peut-être aussi... Des rires ? Des cris effroyables. J'étais recroquevillé sur moi-même, je ne me rappelais de rien du tout, je me souviens qu'aujourd'hui on fête Noël avec mes parents, mon jour préféré de l'année comme de nombreux enfants. D'où je me trouvais je ne pouvais pas voir ce qu'il se passait près de moi. En effet, je suis caché dans le coffre du salon, celui que Papa utilise pour ranger les bûches pour la cheminée. En l'entrouvrant, j'arrivais à distinguer des silhouettes sur le sol. Et du sang. Un homme se trouvait près du grand miroir à côté de l'encadrement de la porte. Quelqu'un que je n'avais jamais vu, est-ce quelqu'un que je suis censé connaître ? Son visage masqué par l'ombre de la nuit me donnait des frissons de peur. Cet inconnu avait un large sourire, montrant ses larges dents, souriant au sol devant lui. A mes parents. Le sang tapissait les murs.
Des larmes coulaient sur mes joues et j'ai cru voir cet homme pleurer à son tour. Le seul bruit que je pouvais entendre était de lourds battements de cœur, mon cœur. Je savais que je ne devais pas regarder le sol, je ne voulais pas faire face à ce que je pourrais voir si je le faisais. Ma mère, mon père. Ensanglantés. Gisant sur le salon. Cet inconnu ne bougeait pas tout comme moi, je savais que je devais rester tapis dans ce large coffre et ne faire aucun bruit, comme ce que j'ai appris en regardant la TV avec maman. J'ai bien cru distinguer à nouveau un sourire sur le visage de ce monstre. Je n'arrivais pas à comprendre la situation, tellement de questions se bousculaient dans ma tête. Comment un jeune garçon d'à peine 10 ans pouvait réagir ? La peur est le seul moyen. Que se passait-il en dehors de ce coffre ? J'ai décidé de regarder pour de bon même si je savais que ma mère et mon père... Si vous êtes en vie, ne restez pas là, c'est dangereux. Je vous en prie, fuyez, cette situation n'est pas possible, vous ne pouvez pas être... morts ? Tout s'est passé beaucoup trop vite.
C'était alors que des lumières bleues clignotent dehors. Par réflexe, je me suis relevé et je suis sorti de ma cachette mais l'homme était parti. J'ai vu la neige tomber, « Maman, regarde, je sais que tu aimes la neige », ai-je dit, mais personne n'était là pour me répondre. J'ai ouvert la baie vitrée en grand et comme le sol était glissant, j'ai enfilé les grandes chaussures de papa et les traces pouvaient se voir sur la neige qui se déposait déjà sur le petit balcon. Les lumières bleues venaient des voitures de police et encore une fois je me suis retourné pour le montrer à mes parents et encore une fois, personne n'était là. Les corps gisaient toujours sur le sol, mon cerveau tout comme mes yeux n'arrivaient pas à déchiffrer les informations que je voyais. Soudain, un bruit fracassant dans le couloir du palier qui mène à notre appartement. Je suis rentré aussi vite que possible et j'ai essuyé les chaussures car mon père me gronde quand je salis le salon. La porte est tombée parterre laissant quelques éclats de bois sur le sol. Je me suis approché et j'ai marché dans du sang. C'est là que j'ai réellement réalisé la situation. Vous n'allez donc jamais vous réveiller ?
Les personnes qui viennent d'entrer me parlent mais je n'entends rien. Mon visage dans le miroir du salon est aussi recouvert de rouge et mes larmes n'ont pas suffi à le nettoyer. Une dame m'a prise dans ses bras et couru dans les escaliers pour rejoindre les agents dehors. Même s'il faisait très froid, j'avais l'impression de rien ressentir du tout que ce soit le froid ou la douleur, voire même la peine. Je me retrouvais à l'arrière du véhicule avec les lumières bleues qui clignotaient de plus en plus vite puis une ambulance est arrivée. Un docteur m'a examiné très rapidement mais je n'avais absolument rien, pas une seule égratignure. Le seul problème était mes vêtements recouverts de sang, mes cheveux l'étaient aussi. Je sentais les larmes montaient à nouveau et je n'avais pas à retenir une seule larme, pourquoi je pleure ? Comme si mon corps me disait de pleurer, pour faire bonne figure, une sorte de système de défense car au fond, qu'est-ce que je ressentais réellement ? Des rivières de larmes remplissent peu à peu mes yeux. Mes pensées s'entremêlent, maman pourquoi ? Papa dit moi. Pourquoi me souriez-vous une heure auparavant, en me disant d'ouvrir mes cadeaux et d'un coup tout s'est arrêté ? J'étais heureux, je crois, et tout d'un coup... Il est arrivé, puis, je ne me souviens de rien. Malgré le bruit apaisant du bois dans la cheminée, il ne pouvait pas couvrir les martèlements du couteau contre votre poitrine. Mes souvenirs sont confus, que s'est-il passé entre l'ouverture des cadeaux et l'arrivée de la police ? Aidez-moi.

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Sound of silence. [Fr]
Misterio / SuspensoJ'ai froid. Je me sens seul. Malgré cette voix dans ma tête. Essayer de renaître sans devenir fou. Que me dit-elle? De tuer. Pourquoi? ... Je n'en sais rien. Je n'ai plus aucune famille, plus aucun amis. Il me regarde tous avec un air pathétique. C...