Nouvelle Heart

Chapitre 4

Il s'approcha, encore et encore.

« Qu...qu'est... ce.. que tu fais ?

Il rit et j'entendais son souffle contre mon oreille. Toujours assise sur le lit, lui face à moi et me tenant, je me sentais liquéfier. Il était beau et il fallait croire prêt à faire quelque chose digne de mes plus brûlants désirs.

Tout à coup, ils souffla dans mon oreille et se recula d'un mètre avec une grande enjambée en me relâchant. J'étais toute rouge et lui riait.

« Bah alors je croyais que j'étais pas drôle. »

Il n'y avait que lui qui riait car il était conscient de l'effet qu'il procurait. Je me releva et m'approcha de lui d'un bond pour le gifler. Il l'avait mérité et affichait une tête surprise. Je le laissais planté là pour aller m'assoir devant la baie vitrée face aux tréfonds marins.

Au bout de quelques heures et n'ayant pas faim je retournais dans la chambre de Law. C'était le dernier endroit où j'avais envie d'aller mais bizarrement aussi à la fois le seul où je pouvais être à peu près tranquille.

En entrant, j'apercevais mon capitaine plongé dans l'étude d'un livre assis au milieu d'une étendue de feuilles griffonnées. Il avait l'air perplexe par rapport à sa lecture et hochait de temps à autres les sourcils. Je m'allongeais sur le lit et me contentais de l'observer jusqu'à ce que le sommeil me rattrape.

Je me réveillas en pleine nuit agacée par mon ventre affamé. Law n'était pas dans son lit et je distinguais de la lumière provenant de son cabinet. J'allais manger vite fait un bout et revenais dans la chambre. J'avais de plus en plus une dent contre lui car il m'exaspérait mais je dois avouer qu'il me fascinait.

Il avait un caractère à la fois tellement calme et réfléchi qui contrastait avec son côté sadique. Je ne savais trop quoi penser de lui si ce n'est qu'il m'avait vraiment énervée tout à l'heure mais ma curiosité l'emporta et je franchis la porte du docteur.

Il tenait une fiole avec un liquide jaune et un tube à essai de l'autre avec un liquide violet qu'il mélangea. Il avait un peu l'air savant fou à faire des expériences au milieu de la nuit. Il portait sa veste blanche et avait l'air plus concentré que jamais.

Rien ne se passa au mélange et il soupira. Visiblement sa petite expérience avait foiré.
« Qu'est ce que tu veux ? »

Il n'avait pas pris la peine de se retourner pour me parler. A son intonation, je devinais que je l'avais interrompu.

« Hum j'ai vu de la lumière et je ne sais pas. Je suppose que j'étais curieuse de savoir pourquoi tu étais encore debout à cette heure. »

Il lâcha son matériel pour les poser respectivement sur le bureau et sur le banc d'essai en bois et traversa la salle à grande enjambée en marmonnant « Non ce n'est pas ça. Qu'est ce que j'ai mal fait ? ». Sentant que je le dérangeais, je décidais de m'éclipser. Je ne le portais pas dans mon cœur mais je n'avais pas envie de gêner ses recherches.

« Bon moi je te laisse travailler. »
Il marmonna un petit « c'est gentil » et je disparus derrière la porte. De retour dans la chambre, je me recouchais et m'endormais peu après.

Je me réveillais en sursaut prête à attaquer le responsable du grincement qui venait de me sortir d'un magnifique rêve où mon boss me donnait une promotion parce qu'un de mes papiers avait eu un grand succès.

« Merde. Désolé. Rendors-toi.
-Hum. Il est qu'elle heure ?
-4h je crois.
-Ah oui quand même. Et c'est à cette heure là que tu viens te coucher toi ? »

Il sourit face à ma remarque tandis que je fermais les yeux. Pourquoi je lui fais la morale moi au juste ? Je sentis le lit s'affaisser sous son poids et me pencher un peu du côté droit. Je rouvrais un œil mécontente de tout ce chahut pour le découvrir allongé face à moi entrain de me fixer.

« Hey t'as un problème capitaine ? Disais-je avec une petite voix endormie
- Non aucun. Je remarquais juste que t'as vraiment l'air d'une gamine.
- La gamine elle t'emmerde. »

Notre discussion bien que méchante dans les mots étaient en fait juste un petit jeu pour s'amuser à se faire chier. Il posa un doigt sur mon nez et me repoussa légèrement.

« Mais euh ! Qu'est ce que tu fais ? Soupirais-je toute ensommeillée
- Je t'embête.
- C'est méchant ça ! Je veux dormir !
- Tu me considères déjà comme un connard de toute façon. »

Cette fois, je rouvrais les yeux entièrement et scrutais son visage. Il n'avait pas dit ça méchamment ou autre. Il avait juste l'air peiné et maussade.

« Disons que ça dépend des moments.
- Ça me rassure alors. Bonne nuit. »

Il mit fin à la conversation brusquement et ferma les yeux. Cependant il ne se tourna pas et je m'endormis tel quel face à mon capitaine.

Le lendemain, je sentis quelqu'un me secouer par les épaules pour me réveiller.

« Hum. Qu'est... ce... qu'y a ?
- Lèves toi il est tard.
- Hum. Nooooooon. »

Il souffla et tira un grand coup sur la couette.

« Hey ! J'ai froid moi !
- Debout. »

Je retrouvais mon capitaine plus froid que jamais malgré notre discussion de la veille. Il souffla à nouveau et cette fois il passa ses bras sous moi et me souleva aisément comme si j'étais une plume.

« Hey ! Qu qu qu'est ce que tu fais ?! Demandais-je rougissant de plus belle
- Je t'aide à te lever ça se voit pas ?
- Laisse moi descendre ! »

Il baissa la tête vers moi ce qui me fit rougir encore plus. J'essayais de me cacher contre son torse en vain. Attends ! Je suis dans ses bras contre lui ?!

Je pouvais sentir ses abdos durs comme de la pierre et étrangement je ressentais une certaine chaleur contrairement à son attitude hyper froide. Je rêvais et soudain il me lâcha au sol me laissant m'écraser lourdement.

« Hey ! C'est quoi ton problème ?!
- T'étais entrain de me mater.
- T'avais qu'à être plus habillé que ça !
- Pourquoi ça te perturbe ? »

Un sourire narquois et malicieux se dessina sur son visage. Il s'accroupit face à moi toujours au sol.

« Moi ? Non ! Alors ça ! Tu rêves ! »

Je me releva et parti le laissant bouche bée. Je ne pensais pas un mot de ce que je lui avais dit mais je savais qu'il était dans mon intérêt que je ne lui avoue pas mon attirance pour lui.

C'était bien trop dangereux. Le connaissant il l'utiliserai contre moi et je ne veux pas donner d'avantage à mon ravisseur. J'espère que je n'ai pas le syndrome de Stockholm !