⚜ мαrια ⚜

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Doña María entra dans la chambre et y jeta un regard suspicieux avant de poser ses yeux brillants d'intelligence sur moi

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Doña María entra dans la chambre et y jeta un regard suspicieux avant de poser ses yeux brillants d'intelligence sur moi.

— Necesitamos prepararnos ahora, Su Alteza Real. Su Majestad exige que estés listo en una hora. (Il nous faut vous préparer dès à présent, Votre Altesse Royale. Sa Majesté exige que vous soyez prête dans l'heure.)

Je me rappelai soudain de la rencontre qui était organisée avec quelques intimes de la Cour de France et un soupir s'échappa de mes lèvres. Je me lassai de ces entrevues où je me devais d'être parée des plus belles robes et où l'on attendait de ma part un comportement irréprochable.

Jamais, je n'aurai pu imaginer qu'être une princesse pourrait apporter tant de fardeaux et d'inconvénients et surtout, que me trouver dans la peau d'une princesse me priverait de mes droits les plus élémentaires, à savoir : la liberté.

J'étais à peine libre de mes mouvements et étais sans cesse épiée par quelqu'un, sous prétexte que c'était pour ma sécurité.

— Me voy a bañar. Asegúrate de que no haga calor, por favor, dis-je. (Je prendrai un bain. Veillez à ce qu'il soit à peine brûlant, s'il vous plaît.)

— ¿Otro baño, Su Alteza Real? No pienso que... (Un autre bain, Votre Altesse Royale ? Je ne pense pas que…)

— No te estoy pidiendo que pienses, Doña María. Estás a cargo de satisfacer mis deseos, nada más. Intenta hacer lo que te pido, por favor, sin preguntar, l'interrompis-je un peu sèchement. (Je ne vous demande pas de penser, Doña Maria. Vous êtes chargée de satisfaire mes désirs, rien de plus. Tâchez de faire ce que je demande, je vous prie, sans contester.)

Doña María Molina rougit d'embarras avant de s'incliner face à moi en signe de pardon et de respect.

— Por favor, perdona mi impertinencia, Su Alteza Real, s'excusa-t-elle. (Veuillez pardonner mon impertinence, Votre Altesse Royale.)

— Entiendo su preocupación por mi salud, pero sé que los baños regulares no me harán daño, la rassurai-je. (Je comprends votre inquiétude envers ma santé mais sachez que des bains réguliers ne me causeront aucun mal.)

Doña María parut dubitative mais se garda de faire tout commentaire et quitta ma chambre pour aller préparer mon bain.

Aussitôt qu'elle fut partie, Louis sortit du dessous du lit et retira la poussière qui s'était étalée sur ses vêtements.

— Vous devriez vous en aller dès à présent, dis-je.

— Que voulait-elle ? me demanda-t-il.

— Je dois me préparer pour la rencontre avec votre mère, votre parrain ainsi que votre oncle si ma mémoire ne me fait guère défaut, répondis-je.

Il se rapprocha et prit ma main dans la sienne avant de la porter à ses lèvres et de la baiser tout doucement. Je frissonnai malgré moi et ne pus me retenir de plonger mon regard dans le sien.

— Montrez-moi qui vous êtes véritablement et je consentirai sûrement à vous voir autrement que comme la mère du futur héritier du trône de France et de Navarre. Quant à mon cœur, si vous me connaissez si bien que vous l'aviez affirmé alors vous n'êtes pas sans savoir qu'il appartient à une autre et qu'en d'autres circonstances, j'aurais fait de cette femme mon épouse et non vous.

— Je…

— Je ne vous promets rien d'autre que le respect qui vous est dû en tant qu'épouse du souverain de France, me coupa-t-il.

Il relâcha ma main et je restai hypnotisée face à ses iris bleus. Il me dévisagea une dernière fois avant de quitter ma chambre, me laissant sans voix et incapable de la moindre réflexion.

Je m’effondrai sur mon lit et me repassai notre conversation dans la tête. J’attrapai un pan du drap et le serrai entre mes doigts, furieuse. J'étais en colère contre Louis XIV mais aussi contre moi-même. J'avais oublié que peu avant son mariage avec l'Infante d'Espagne, il avait été contraint de se séparer de Marie Mancini, l'une des nièces de Mazarin dont il était éperdument tombé amoureux. Il avait dû sacrifier son bonheur au nom de la raison d'État et moi, pour notre première rencontre, je me montrais pratiquement insensible à son malheur.

— Quelle petite idiote prétentieuse ! me morigénai-je.

— ¿Su Alteza Real?

Je voulus hurler ma frustration mais pus la contenir et me relevai avant de permettre à Anna d'entrer.

Elle tenait dans ses mains une étoffe qui avait été confectionnée par l'un des plus grands couturiers d'Espagne et qui, selon Anna, mettait en valeur la couleur de mes yeux ainsi que la pâleur de ma peau.

— Su baño esta listo, Su Alteza Real, m'informa-t-elle. (Votre bain est prêt, Votre Altesse Royale.)

— Te agradezco, Anna. (Je te remercie, Anna.)

Je congédiai la jeune femme et lorsque je fus dans mon bain, je m'imprégnai de l'odeur douce des essences de fleurs d'orangers qui émanait de l'eau chaude, presque brûlante. Je m’installai confortablement dans la baignoire et sans les retenir, des larmes roulèrent librement sur mes joues.

Je me sentais si seule, si démunie face à ce nouveau destin que j'en vins à regretter la présence de María Elena. Elle n'était guère ma mère mais à une époque où celle-ci semblait être morte, je n'avais aucun soutien, aucune oreille pour entendre mes cris de désespoir, aucune épaule sur laquelle me pencher.

Je n'osais l'admettre depuis les mois qui s'étaient écoulés ici mais j'avais terriblement peur. J'étais terrifiée à l'idée que mon secret ne soit révélé. Apeurée par le sort que l'on me réserverait si jamais l'on venait à découvrir ma grossesse qui, dans peu de temps, serait impossible à dissimuler.

Louis XIV était mon futur époux mais ne ressemblait en rien à l'homme qui avait conquis mon cœur, à l'homme qui m'avait rendu femme et qui m'avait fait découvrir les joies de l'amour. Tout comme moi, ce jeune souverain était en train d'accepter qu'il ne pourrait jamais faire sa vie avec la personne qu'il aimait. Tout comme moi, il était contraint par le destin d'emprunter un chemin qui ne lui plaisait guère, un chemin qu'il n'avait pas tracé.

Et qui étais-je pour m'imposer dans sa vie et lui demander de me jurer fidélité alors qu'il était épris d'une autre ? Comment avais-je pu me montrer aussi insensible envers cet homme quand moi-même, je rencontrais une situation semblable à la sienne, à la différence que l'homme que j'aimais m'avait quitté ?

Je passai mes mains sur mon ventre et me perdis à nouveau dans mes souvenirs, le cœur lourd de chagrin.

Je passai mes mains sur mon ventre et me perdis à nouveau dans mes souvenirs, le cœur lourd de chagrin

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Un brin de ressemblanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant