Point de vue: Maître Panda
J'étais avec Lyllaby quand elle reçut un appel du Patron. Elle me jeta un regard pour savoir si elle devais répondre ou pas, et, d'un signe de tête, je lui dis de le faire. Elle décrocha donc, en mettant le haut parleur, de façon à ce que je puisse écouter.
- Allô toi.
- Salut gamine. Tu vas bien ma belle ?
Rien qu'à sa voix, on pouvait entendre qu'il était plutôt énervé.
- Ça va très bien et...
- T'as un truc de prévu, aujourd'hui ? demanda-t-il en la coupant.
- Je peux tout annuler pour toi, tu le sais.
Je remarquai que c'était une mauvaise idée d'écouter leur conversation. Je recommençais à m'imaginer n'importe quoi... En même temps, elle avait l'air si sincère, quand elle lui parlait ! Elle devait bien jouer la comédie, c'est tout... C'est tout...
- Ça te dit qu'on se voit ?
- Bien sûr, quelle question !
- Génial, gamine. Alors à tout à l'heure !
Je pris une feuille pour écrire et demander à Lyllaby de le questionner sur sa mauvaise humeur sans parler. Elle lut rapidement et, avant qu'il raccroche, elle s'exclama:
- Attends !
- Oui ?
- Tu vas bien ? Tu as l'air sur les nerfs...
- Et j'ai besoin de toi pour me calmer, gamine...
Même par téléphone, on entendait toute la perversité qu'il avait en lui. Je serrai les dents. Déjà que j'avais toujours eu du mal avec ses idées salaces, mais là, il en parlait même à MA copine ! Comment osait-il !? Bon, je l'avais cherché, en même temps... Il fallait que je garde mon calme. J'inspirai donc profondément alors que Lyll' riait avant de répondre:
- Tu sais que tu peux toujours compter sur moi pour ça, hein.
Elle avait sur son visage le même air qu'avait le Patron quand il disait ses conneries. C'est vrai qu'elle lui ressemblait beaucoup mais, bizarrement, chez elle, ça me plaisait tellement ! Enfin, quand ça s'adressait à moi, pas à ce criminel... "Reste zen", me dis-je à moi-même.
- Mais qu'est-ce qui t'as énervé ? demanda-t-elle, insistant.
- La grognasse de Mathieu qui peut pas te voir... Elle est trop conne pour voir ta valeur, c'est tout.
La phrase résonna en moi. Quoi !? Quelqu'un doutait de Lyllaby !? La copine de Mathieu, en plus ! Elle pouvait manipuler notre Créateur ! Il ne fallait pas... Personne ne devait douter de Lyllaby, ou tout risquait d'être foutu... En réfléchissant, je m'étais plus ou moins coupé de ce qui m'entourait, et je revins à la réalité quand la voix de ma gothique préférée s'éleva:
- Je dois y aller, mon trésor...
- Bien sûr, oui, confirmai-je, malgré mon mécontentement. Et méfie-toi de la copine de Mathieu, s'il te plaît...
- Ne t'en fais pas, me sourit-elle.
Quand elle me souriait, je me sentais fondre, et j'avais ce genre d'expression niaise sur le visage. Elle m'embrassa tendrement.
- À tout à l'heure, mon cœur.
- Fais attention à toi, mon bambou d'amour, ne pus-je m'empêcher de dire.
Je m'inquiétais toujours un peu pour elle. Elle ne passait pas ses journées avec un bisounours, loin de là... Alors qu'elle partait, j'allais dans ma salle du trône.
Point de vue: Lyllaby
J'avais passé le reste de la journée avec le Patron. Ça avait été génial, comme toutes les fois où j'étais avec lui ! Cependant, ça m'éloignait de Maître Panda, ce qui m'attristait un peu... Je les aimais tous les deux plus que tout, plus que ma propre vie, et j'aurais aimé pouvoir passer du temps avec les deux... Bien sûr, c'était impossible... Pour une fois, le Patron et moi nous séparâmes en fin d'après-midi, et non pas au petit matin. Il voulait parler avec Mathieu. J'en profitai pour aller au centre commercial. Je n'y allais pas souvent, mais je voulais acheter un petit quelque chose, et pas n'importe quoi. Je me rendis dans un magasin bio. Il n'y avait que là que je pouvais en acheter. Je ressortis de la boutique avec un panier de bambous. Ça allait faire plaisir à mon Panda ! Je commençai à longer les magasins quand je vis, au loin, Victoria. Je commençai à m'approcher d'elle, enthousiaste, pour la saluer. Je devais paraître la plus amicale possible, et si je l'ignorais et qu'elle me voyait, elle risquait de se douter de quelque chose... Surtout elle, qui doutait déjà, apparemment. Les "Désolée, je ne t'avais pas vu", ne seraient peut-être pas passé. Mais je vis, avant d'arriver à elle, qu'un homme la rejoignait. Ce n'était pas Mathieu, c'était certain. Il ne lui ressemblait pas du tout et, en plus, il faisait au moins 1 mètre 90. Impossible de se tromper ! Soit, ça pouvait être un ami, ou autre, jusqu'à ce qu'il se baisse pour l'embrasser passionnément. Je m'arrêtai. Je pouvais me tromper, ce n'était peut-être pas elle ! Personne ne pouvait faire ça à Mathieu, il était tellement génial ! Je baissai la tête en me disant que, moi aussi, je le trahissais... Je décidai de faire demi-tour et de partir, quand la voix de la jeune femme m'arrêta:
- Hé, Lyllaby ! Je ne pensais pas te voir ici !
Je me tournai vers elle et, faisant mine d'être surprise, je la saluai à mon tour.
- Je te présente Jack, mon frère.
- Enchantée, Jack.
"Son frère ? Mon oeil, ouais ! On roule pas des pelles à son frère..." m'énervai-je intérieurement, tout en paraissant calme et heureuse de la voir. Elle vit mon panier et rit:
- Tiens, c'est pas ordinaire, quelqu'un qui achète autant de bambou !
Je le cachai derrière mon dos et, un peu prise de cours, je répondis:
- Oh, c'est pour mon jardin. Enfin, je ne suis pas sûre que ça t'intéresse... Je te laisse avec ton frère, hein. Je dois y aller. À bientôt !
Elle me répondit, et je filai. Il n'y avait aucune raison qu'elle devine quoique ce soit ! La probabilité que j'achète du bambou pour Maître Panda était pratiquement nulle. Je rentrai dans la base cachée et, voyant que la salle de trône était vide, je me dirigeai vers nos appartements. De la musique s'élevait dans les pièces et, dans le salon, j'entendais Panda chanter:
- Je claque mes billets pour arriver à les soûler...
J'arrivai dans le salon sans faire de bruit et souris, le voyant devant un karaoké de ses propres chansons, son micro à la main. J'aimais tellement le voir si passionné... Je le coupais, chantant à sa place:
- Mais j'avais vingt euros, et j'ai dû payer trois entrées !
Il sursauta et se tourna vers moi.
- Lyllaby, t'es rentrée !
Il me sauta littéralement dessus pour se blottir contre moi. Il était tellement mignon ! Et son kigurumi le rendait tellement adorable !
- Ça a été ?
- Très bien ! Regarde ce que je t'ai apporté.
- DU BAMBOU ! Merci ma Pandinette !
Il m'embrassa avant d'aller ranger ses bambous, et d'en prendre une tige pour lui grignoter. Il m'en proposa une, que j'acceptai avec plaisir. Je n'en mangeais pas autant que lui, mais j'aimais bien.
- Tu veux chanter avec moi ?
- Sors mon micro ! répondis-je, aimant tout autant chanter que lui.
Nous passâmes une super soirée, comme toujours.
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Jeu Dangereux
ФанфикElle était sûre d'elle, mais elle a échoué. La voilà piégée. Piégée par l'Amour.