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Point de vue: Prof

Quand le Panda avait compris ce qu'il se passait, il avait éteint le micro du téléphone pour pouvoir agir sans que les autres n'entendent. Il avait pris son arme, m'avait donné ses ordres, et on était tous les deux partis en direction de chez Mathieu. Il reprit l'appel.

- Bien. Je vais tout vous dire.

Je n'entendais pas ce que répondait les autres, mais les réponses du Panda étaient totalement inventées. Il n'allait pas tout leur raconter, comme ces méchants de films qui expliquent tous ses plans et qui se font battre l'instant d'après. Moi, je le suivais. J'avais la charge dans les mains. Il m'avait demandé de la construire il y a quelque temps, et il était enfin temps de l'utiliser. J'étais ravi. Ma vengeance allait arriver, enfin ! Mais bon, la patience est mère du génie. Donc je me devais de patienter. On arrive devant la maison de Mathieu. Maître Panda a un sourire aux lèvres, et, non seulement à travers le téléphone mais aussi à travers les murs de la demeure, j'entends le Patron s'énervait. C'était prévisible, bien sûr. Et le Panda faisait tout pour l'énerver, tout en restant sur un terrain de sécurité pour Lyllaby. La conversation devenant mouvementée du côté des Sommet, nous pûmes entrer chez eux sans attirer l'attention. Le Panda ne parlait plus, évidemment, pour ne pas qu'ils nous entendent.

- Tu m'entends, enfoiré !? criait le pervers criminel.

- Je t'entends.

Le Panda s'était placé à la porte de la pièce, son calibre 9 visant le front du Patron. Ils se tournèrent tous vers nous, surpris, énervés, un peu perdus. L'homme en noir n'avait pas eu le temps de lever son arme, et il savait qu'il devait rester immobile s'il ne voulait pas que le Panda appuie sur la gâchette.

- Les salauds... souffla le criminel, sachant qu'il était plus ou moins pris au piège.

- Bordel, c'est quoi ton problème !?

- Baisse d'un ton, Mathieu.

Le Panda jubilait. Lui aussi, avait attendu ce moment si longtemps. On allait se débarrasser d'eux. J'allais me débarrasser d'eux, tous ! L'ursidé tourna son regard vers sa bien-aimée.

- Lyllaby, tu peux venir, maintenant. Tu n'as plus besoin de faire semblant.

La gothique semblait perdue. Elle savait depuis le début que ce moment arriverait, mais elle n'y avait pas réfléchi. Elle n'avait pas pensé à tout ça. Elle semblait même affolée. Elle l'était, c'était certain. Elle fit un pas vers le Panda avant de souffler, d'une voix tremblante:

- Panda, je t'en supplie, ne leur fais rien...

- Pourquoi ?

Il était surpris. C'était sûr. Il avait été aveugle. L'Amour rend aveugle, comme on dit. Il crut comprendre et il reprit avant que la jeune femme ne dise autre chose:

- Navré mon amour si tu éprouves de l'amitié ou de la compassion pour eux... Mais c'était le plan. Et je vais me faire plaisir en explosant la cervelle de ce psychopathe !

- NON !

C'était la première fois qu'elle s'opposait ainsi à lui. Il tourna un regard étonné vers elle, mais en gardant le Patron à l'œil. Le Panda n'était pas en colère, mais plutôt abasourdi.

- Qu... Quoi ?

- Tu ne peux pas le tuer ! Je l'aime !

Un lourd silence s'imposa, alors que mon sourire était apparu. Tout ce que j'avais prévu arrivait. Le Panda n'en revenait pas. D'une main tremblante, sa main tenant l'arme se baissa un instant, mais il se ressaisit et se replaça, prêt à tirer. Sa fierté était trop forte pour qu'il se laisse aller devant Mathieu et les autres. Mais son instant d'hésitation avait permis au Patron de lever l'arme à son tour vers l'ursidé.

- Et ouais, gamin. Tout le monde tombe sous mon charme, même ta meuf. T'es foutu, la peluche. Tu vas crever comme tu le mérites !

Le Panda devait avoir son esprit préoccupé par ses sentiments plutôt que par sa mort sûrement proche. Ignorant le Patron, il questionna, avec une petite voix qui contrastait avec la menace qu'il représentait avec son arme:

- Et moi ? Qu'est-ce que tu ressens pour moi ?

Lyllaby était bien entendu au bord de la panique. Elle savait que l'un de ses deux amants allait certainement mourir. Tous les autres étaient entre l'incapacité de faire quoique ce soit et l'état de choc. Ils savaient tous qu'au moindre mouvement, tout pouvait dégénérer, alors ils préféraient ne pas bouger. Après un léger silence, pendant lequel la jeune femme devait maudire cet instant, elle répondit:

- Je t'aime tout autant, Panda...

- Va falloir choisir, gamine.

Je savais très bien ce qu'il pensait. C'était d'une simplicité à deviner ! Il pensait qu'elle le choisirait, qu'il allait nous descendre, le Panda et moi, et qu'ils allaient reprendre normalement leurs petites vies minables. Son sourire carnassier et sûr de lui le prouvait bien.

- Pour une fois, il a raison, insista le Panda devant le silence de la jeune femme.

Elle devait réfléchir à la vitesse de la lumière, et elle finit par répondre dans un soupir:

- Patron...

Le visage du Panda se décomposa alors que celui du criminel rayonnait, jusqu'à ce qu'elle continue:

- Patron, je suis désolée pour tout ce que j'ai fait, mais Maître Panda est mon âme sœur, et rien ne pourra changer ça...

- Haha ! Gloire au Panda ! ne put s'empêcher de s'exclamer l'ursidé, trop heureux.

Quant au Patron, il venait de découvrir les souffrances dues à l'Amour.

- Quoi !?

C'était la première fois que ça lui arrivait. Il venait de se faire jeter par une femme, en faveur du Panda. La femme qu'il aimait, en plus. Et tout le monde sait que l'Amour nous fait faire les pires erreurs... Un coup de feu retentit. Il ne venait pas de l'arme du Patron. Devant tous ses sentiments qui devaient se battre dans son esprit et son coeur, le Patron s'était tourné vers Lyllaby, et avait baissé son arme. Le Panda avait tiré. La balle s'était enfoncée dans le crâne du criminel. Son sang et autres résidus furent éparpillés autour du corps qui était tombé au sol, inerte. Lyllaby hurla, tout comme le Geek, qui avait fondu en larmes. Il se précipita vers le corps mort pour se jeter sur lui, ses pleurs inondant le visage sans expression du cadavre frais. Le Hippie s'était laissé tombé au sol, adossé au mur. Il ne pleurait pas, ne hurlait pas, mais il était perdu. Vraiment perdu, et pour une fois, la drogue n'y était pour rien. Il devait ressentir toute la tristesse et la détresse l'envahir. Mathieu avait hurlé:

- Putain, tu vas le payer, salaud !!!

Les larmes de tristesse et de rage lui montaient aux yeux. Il allait se précipiter vers l'arme que le Patron avait laissé tomber, mais Lyllaby fut plus rapide. Elle le ramassa et recula derrière le Panda. Les larmes noyant son visage, elle ne voulait pas que le Panda meurt à son tour. Tout était déjà trop dur pour elle. Elle devait tellement culpabiliser... Mathieu était la nouvelle cible du 9mm du Panda, mais il ne tira pas. Il profita de cet instant.

- Enfin, ma vengeance. Tu vas mourir, Mathieu. Et je serai débarrassé de mes démons, je pourrais étendre mon empire !

Il rit de ce rire qui se voulait machiavélique, celui qu'il prenait pour passer pour le maître, même si ça le ridiculisait et l'enfonçait dans des stéréotypes stupides. Mais je m'en foutais. MON plan arrivait à ses fins. En donnant cette idée de rapprocher Lyllaby et le Patron, je savais qu'elle tomberait amoureuse. Je savais que tout allait se passer comme ça. Qu'elle choisirait le Panda, qu'il tuerait le criminel... Je le savais, grâce à ma Science Infuse. Et lorsqu'il ne restera que le Panda, elle, et moi, il me sera simple de me débarrasser de l'ursidé. Il sera anéanti, car il pensait que Lyllaby lui était fidèle dans ses sentiments. Trop préoccupé par cette trahison, il sera faible. Je m'en occuperai. Puis je m'occuperai d'elle. Tout ce que le Panda a bâti, je le récupérerai. Et ce sera moi qui dominera, pas cette stupide peluche ! Elle m'a prit ma place dans SLG, elle le paiera ! J'y pensais, quand le Panda me montra la table, qui se dressait au centre de la pièce, d'un signe de tête.

- Prof, installes la charge.

Jeu Dangereux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant