Point de vue: Maître Panda
Le Prof s'avança vers le centre de la pièce et posa la charge sur la table.
- Qu'est-ce que c'est cette merde encore !?
- Mathieu j'ai peur, pleura le Geek.
Le Hippie, toujours sans parler, s'approcha du Geek pour le prendre dans ses bras. Je n'y fis pas attention. Mathieu était plus important à surveiller. Un sourire aux lèvres, je répondis:
- C'est une bombe, Mathieu.
- MAIS T'ES MALADE !?
- Arrête de dire ça ! Je veux juste vous voir disparaître ! Je suis le seul à mériter de vivre, de toutes tes personnalités ! Et tu vas enfin mourir ! Haha !
Il devait se sentir si impuissant, et j'en étais fier ! Il ne pouvait rien faire. Au moindre mouvement suspect, je pouvais tirer. Le Prof commença à régler le minuteur.
- Inutile, Prof.
Il tourna vers moi un regard interrogateur, les sourcils froncés.
- Pourquoi ça ?
- Ta Science Infuse ne te donne pas la réponse ?
Je reculai doucement jusqu'à sortir de la pièce, Lyllaby à mes côtés.
- Tu m'as bien servi, et maintenant, je me débarrasse de ce qui me sera inutile à l'avenir.
- Tu ne peux pas faire ça !
- Bien sûr que si.
Je souriais tellement, je jubilais vraiment !
- Si tu penses que je vais actionner la charge alors que je suis à côté, tu es vraiment stupide, Panda.
Mon sourire s'agrandit, et le sien, pourtant confiant, disparut. Il venait de se souvenir du dispositif de déclenchement à distance qu'il avait créé. Je le lui avais demandé "au cas où", mais je savais depuis le début qu'il allait me servir. Une autre fonctionnalité que j'avais exigé: la bombe devait être d'une efficacité terrifiante, tout en étant arrêtée à la moindre cloison. Ainsi, je n'avais pas besoin d'être en zone de sécurité pour l'actionner, et ainsi, je ne risquai pas leur fuite. Même si la fabrication d'une telle bombe pouvait sembler impossible, je savais que lui et sa Science Infuse y arriveraient. Le scientifique allait s'avancer, mais je tirai une balle devant ses pieds, ce qui arrêta son geste et le fit sursauter. J'entendis la douce voix de MA Lyllaby soufflait, sûrement pour Mathieu et les autres:
- Désolée...
Elle me regarda. Je lui souris. Ce fut le signe qui conclut notre lien. Elle ferma la porte de la pièce, nous séparant ainsi des autres, et j'appuyai sur le détonateur. L'explosion fut si bruyante que nos oreilles bourdonnèrent un instant, et nous avions dû utiliser notre équilibre pour ne pas tomber sous les tremblements de la maison, mais nous étions intacts. Quand tous nos sens furent à nouveau corrects, j'ouvris la porte de la pièce. Tout était détruit. J'avançais vers les corps. Le plus proche de la porte était celui du Patron. Il avait été le moins touché par l'explosion, sa position avait atténuée les dégâts, mais il avait tout de même d'énormes brûlures. Je lui enlevai ses lunettes de soleil. J'étais tellement heureux de lui enlever ces sales lunettes, et, s'il existait vraiment un au-delà, le criminel devait détester ce geste, et j'aimais cette idée. Je dévoilai ainsi des yeux vides, loin de leur perversité d'avant. Je me tournai vers deux corps qui se prenaient l'un dans les bras de l'autre. Le Hippie et le Geek. Plus brûlés que le criminel, leurs visages étaient impossible à reconnaître. Leurs yeux, fondus, laissaient apparaître des orbites vides. Leurs vêtements n'étaient plus que des lambeaux, mais on pouvait encore les distinguer. Enfin, les deux derniers. Le Prof et Mathieu. Les plus proches de la bombe. Ils n'étaient plus que deux morceaux de charbon. Même leurs vêtements avaient totalement fondus. Je les reconnaissais l'un et l'autre par leur position dans la pièce, là où je les avais laissé avant de fermer la porte. Je ne pus retenir un rire satisfait. Je me tournai vers Lyllaby. Moins satisfaite que moi, elle était ravagée par le chagrin.
- Navré, Pandinette, mais il le fallait.
Elle leva vers moi ses yeux embués. Je m'approchai d'elle, et glissai mes mains dans les siennes.
- Tu m'as toujours fait confiance. Je te demande de continuer. Fais-moi confiance.
Elle m'embrassa doucement avant de confirmer:
- Je te fais confiance. Toujours.
Je pris sa main, et nous partîmes avant que quelqu'un, alerté par l'explosion, arrive. Nous retournâmes là où j'avais installé mes bases.
Il lui fallut du temps pour ne plus ressentir de tristesse, de culpabilité, mais maintenant, Lyllaby est redevenue celle d'avant. Elle ne regrette plus rien. Elle a même oublié les sentiments qu'elle avait entretenus pour le Patron. Maintenant que je m'étais débarrassé de mon obsession de me venger de Mathieu et des autres personnalités favorites, j'ai pu, comme je l'avais prévu, étendre mon emprise et mon armée. Elle est mon Impératrice. On règne, et on s'aime. Ce dont j'ai toujours rêvé.
FIN
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Jeu Dangereux
Fiksi PenggemarElle était sûre d'elle, mais elle a échoué. La voilà piégée. Piégée par l'Amour.