Chapitre 1.

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Harry :


Quand la vie se tait et fait place au silence, les anges parlent et comblent le vide.


Je donnerais tout pour atteindre mon ange. J'aimerais découvrir sa silhouette sur le sable puant la mort de cette île. Glisser mes doigts dans ses cheveux dorés et admirer sans cesse ses jolis yeux bleus. Je ne lui ai pas fait d'adieu. Parce que jamais je n'aurais pensé devoir le faire. C'était un au revoir. Un simple au revoir. Et à présent, perdu sur cette île, je souhaite lui dire bonjour et lui offrir un tendre baiser sous le soleil. Mais la voix de cet ange ne me parvient pas. Bien que la vie soit soudainement silencieuse. Je me laisse tomber sur le sable. À genoux. Parce que tout me revient en pleine gueule. Un instant, je n'ai pensé qu'au fait que je sois vivant. Et pas eux. Pas ces autres passagers. J'avais rejoint l'île à bout de force. En disant adieu, cette fois, à ces corps inertes. J'avais rejoint l'île en espérant ne pas être seul face à la réalité de la vie. Face à la réalité de ma vie. Et je ne suis pas seul. Je ne le suis pas. Il y a cet homme. Et ses yeux aussi bleus que ceux de ma petite-amie et que la mer. Il y a cet homme. Mais cet homme est silencieux. Cet homme n'est pas l'ange qui comble le silence. Mais l'être qui l'alourdit un peu plus.


Je m'éloigne de lui. Je m'en éloigne. Parce que soudainement, j'ai besoin d'être seul. Son silence de mort me donne envie de vomir. J'ai besoin d'entendre la vie de n'importe quelle ville. D'entendre les gens se hurler dessus peut-être. D'entendre ma belle me crier de ne jamais partir. Et elle avait raison. D'avoir mal de me voir échapper. Parce que je ne sais pas vraiment si je reviendrai. Et si je pourrai à nouveau la serrer et la bercer lorsque la nuit tombe.


Tout est calme ici. Le vent d'été fait bouger les arbres mais ne rend pas l'île moins silencieuse qu'elle ne l'est. C'est comme si tout était muet autour de moi. Et quand je regarde cet homme à travers le long chemin d'arbres qui nous sépare. Je me tente d'imaginer que la mort n'étant pas loin, a rendu muet son être. Je me glisse au sol. J'ai besoin de sentir une fraîcheur contre mon corps. La fraîcheur du sable peut-être. Qui me transpercerait assez pour me faire comprendre que j'ai de la chance. Que je suis vivant. Mais tout est chaud. Tout me brûle. Et les flammes au loin se sont estompées très rapidement face à l'eau. L'avion n'est plus que poussière. Et bientôt, ces hommes se trouvant à des nages et des nages de nous, ne deviendront plus que souvenirs.


Et ma tête tourne. Elle tourne. Parce qu'elle s'interroge. Je m'interroge. Pour la première fois depuis quelques heures. Je tente de voir mon futur. Mais il n'est que sombre. Il n'est que vide. Parce qu'imaginer son futur lorsque l'on est pas sûr de survivre, n'est qu'espérance dans le vide. J'entends des pleurs. Silencieux eux aussi. Parce que ce ne sont pas mes yeux qui pleurent. Mais mon âme. Mon esprit. Et mon coeur qui vomit.

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