Chapitre 8.

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Harry :


Les écorchures s'ouvrent et l'espoir se brise en mille morceaux.


Un mois.


Un mois que nous sommes perdus sur cette île. La seule chose qui n'a pas de goût amer, ce sont ses touchers. Son corps qui se dessine contre le mien pour un brin d'affection. La seule chose qui me donne un fin sourire, ce sont ses larmes qui ne cherchent qu'à être effacées. C'est toujours aléatoire entre nous. Parfois, je tombe et il me relève. Parfois, il meurt et je l'aide à renaître. C'est au jour le jour. Et clairement, plus le temps passe, plus j'ai envie d'en vomir. J'ai peur. Et cette peur je la cache bien au fond d'un trou lorsqu'il pleure. Et je la déterre lorsqu'il sourit pour être supporté à mon tour par son être.


Il observe la mer. Et tout est différent. Comment continuer de sourire sincèrement et de profiter de cette misérable aventure quand le temps est réellement passé ? On a subi plusieurs nuits orageuses, je n'ai pas su lui effacer ses larmes face à la vue des éclairs. Parce que ses sanglots ne représentaient pas seulement la frousse de l'orage mais surtout, l'envie de mourir.


Je pense qu'on en est réellement à ce stade. Au bout d'un mois, on ne sait plus profiter de l'odeur salée de l'océan et du doux toucher du sable doré. On ne sait plus danser sous la pluie. On ne sait plus trouver d'autre sujet que la mort. Parce qu'elle est là. Parce qu'on mange peu. Qu'on meurt à petit feu.


Il s'approche de moi et lorsque je regarde ses yeux, je ne vois plus l'océan vivant. Je ne vois que les vagues mouvementées qui tuent le charme de la mer calme. Il se laisse tomber sur le sable et sans réfléchir, je le serre fortement contre moi. Peut-être que cette aventure m'a fait ouvrir les yeux sur ma vie. Peut-être que j'ai réalisé qu'il restait encore des gens purs et sincères sur terre, comme Louis. Peut-être que si un jour la mort s'éloigne, j'aurai l'envie de profiter d'avantage de la vie. Des rêves, voilà ce que c'est. Le besoin de vivre est réel mais l'espoir n'est qu'un rêve et foutaise.


« Vous pensez que, loin d'ici, quelqu'un nous attend encore ? »


J'en frissonne. Et ce n'est pas la sensation de son souffle contre ma peau, lorsqu'il parle. C'est bien plus fort. C'est la peur d'être abandonné. Je glisse mon regard vers lui et je sens les larmes dans ses yeux. Il est réduit en cendres, on est devenu de la putain de poussière dans ce monde. Je bouge les épaules et réellement, je n'en ai aucune idée. Je plonge mon regard dans l'océan et je cherche un dernier espoir, mais il nous a quitté depuis longtemps. L'espoir est mort. L'océan est mort.

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