Harry :
Le temps est long et l'espoir se rompt.
Les vagues sont calmées de cette nuit d'orage. J'ai sûrement des cernes sous les yeux, j'ai peu dormi. Je lui ai tenu la tête haute jusqu'à ce que ses paupières se ferment. Je me tourne vers lui, il dort toujours. Les traits de son visage paraissent si détendus. Le calme lui va si bien. Cette proximité, cette nuit, était bien trop étrange. J'avais l'impression d'être déjà mort. Je veux dire, pas une mort bouleversante. Une mort de bonheur. Comme si on volait au-dessus des nuages tout en étant vivants.
Je me penche pour prendre de l'eau dans mes mains et m'en mouiller le visage. J'ai besoin que l'eau fraîche me réveille de mes pensées. J'ai besoin que la vie me souffle mon passé pour ne pas que je l'oublie à travers le présent. Mais quand mon regard se pose sur son corps détendu, je souris comme un idiot.
Je me balade à travers les arbres, à la recherche de quelque chose à manger. Des noix de coco. Est-ce que cela peut réellement nous nourrir ? Tant pis. J'en prends deux, en pensant à lui. Étrangement, je pense beaucoup à lui. Les branches me griffent les bras et le sang coule. Mais je suis vivant. C'est le principal, je suppose.
Lorsque j'arrive près de l'eau, il est là. Enfin, il est debout. Il observe la mer. Il touche l'océan du bout de ses doigts. Il se réveille d'une longue nuit délicate. Et je sens encore les larmes en lui. Mais l'orage est passé. Alors il sourit. Et ce sourire me donne envie de mourir. Reprends toi Harry. Ce n'est que le manque de vie.
« L'orage s'est calmé au beau milieu de la nuit. »
Il tourne sa tête vers moi. Si soudainement que je devine l'avoir surpris. Je me laisse tomber sur le sable, il est si doux et doré. Et peut-être que si on réussit à survivre jusqu'à la fin, je regretterai le sable et l'océan. Et son joli visage aussi secoué que les vagues en plein orage. Il s'installe face à moi et le silence règne. Il me regarde seulement. Ses yeux brûlent ma peau. Je sais qu'il souhaite me remercier de mon geste. Mais qu'il n'en trouve pas les mots. Et je ne lui en veux pas. Parce que parfois, le silence en dit long.
Je me lèche les lèvres pour délecter une dernière fois le goût de la noix de coco. J'ai encore faim, juste plus soif, je suppose que c'est notre quotidien. Je me lève et je me présente à l'océan. Et définitivement, je sais qu'il va me manquer. Et que, peut-être, mourir devant l'eau clair et chaude est l'une des plus belles morts. Peut-être est-ce celle qui nous attend. Notre destin.
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Lonely Island.
FanfictionUn voyage. Venise. Deux hommes. Deux inconnus. Un destin de mort, de trouble, de peur. Ces deux hommes aux vies biens rangées, se retrouvant seuls, ensemble, sur une île solitaire. Alors que les derniers morceaux de leur avion coulent sous leurs ye...