À vendre: Ma Virginité

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  Après plus de six heures d'opération, Djaïck avait les pieds en compote et n'était plus que fier d'avoir terminer. En plus, ce fut un succès, et cela, il s'y était appliqué pour se le soit dans tous les cas de figures.

À présent, fatigué de sa journée, il rangea un peu dans ses affaires, puis troqua son uniforme bleu contre un pantalon Jean et un polo par dessus lequel il mit sa blouse.
Désireux d'une bonne tasse de thé, il alla fouiller dans une armoire de la pièce et au même instant, sans qu'il ne le remarqua, Styve, un anesthésiste, entra.

__ C'était génial tout à l'heure !

  Cette prise de parole fit discrètement sursauter Djaïck qui fit face à Styve.

__ Eu_ Merci.

__ C'est de loin le cas le plus palpitant mais c'est fou à quel point c'était cool.

__ Si tu le dis, trancha Djaick sur un ton qui n'incitait à une réplique.

  Il sortit de la pièce, sa tasse en main et se promena dans la cour de l'hôpital.

   Le temps prêtait à la balade mais occupé comme il l'était, il n'avait pas le temps pour ces choses. Il se contentait donc d'apprécier lorsqu'il le pouvait ces journées comme celle-ci.

Par un curieux phénomène de mémoire, l'incident qui s'était produit entre lui et cette jeune fille lui revint en tête. Il y avait de l'arroser  ce jour et le temps semblait triste, comme si le ciel pleurait. Elle aussi pleurait, rajoutant une note mélancolique au décor[...]. Ces journées là, il les détestait.
  Son téléphone se mit à sonner; coupant le cours de sa pensée.

__ Allô ?

__ Allô chérie! Comment vas tu?

__ Bien mais un peu fatigué. Je viens de finir une opération là.

__ Oh! D'accord. J'aimerais me rassurer de ta présence ce soir, si tu sera là...

__ T'inquiète pas maman, j'y serais.

__ Tu me rassure. J'oubliais de te dire; le pasteur sera là aussi.

__ Il va dîner avec nous?

__ Oui pourquoi pas ? Comme ça après il pourra nous bénir. C'est moi qui l'ai invité.

__ Okay. Ça ne me dérange pas.

__ Passe une bonne journée. À ce soir.

__ Merci et meilleur à toi.

La conversation pris ainsi fin.

*

De nouveau, Manu se réveilla.

Promenant son regard autour d'elle, elle faillit s'étrangler en voyant son père.

__ Que fait tu ici?

__ T'es enfin réveillée. Comment te sens tu?

  Il avait un ton calme, presque conciliant et articulait chaque mot prononcé avec lenteur comme par peur de la brusquer.

__ Bizarre mais ça va. Y'as quoi que tu te pointes ici ?

__ Je... Je...

  Il baissa la tête, penaud. Comme s'il ne savait pas pourquoi lui même il était là. Et pourtant il se souvenait encore de cet intense sentiment qui l'avait pris après que l'une des amis de Manu vienne lui annoncer le drame. De la peur peut-être ? Ou haine?
Il ne savait plus.
  Ce qu'il savait c'est que ces pas l'avait conduit jusqu'à là; jusqu'au chevet de sa fille qu'il admirait tant. Au moins elle se battait pour éviter de finir comme lui; un vieux fou dépressif et pauvre.

   Manu l'observait, le détaillait, cherchant toujours la raison de sa présence.  Subitement, ne sachant pourquoi,elle vit son père vieillit, faible, gueux, insignifiant, rongé par un mal qui l'enlevait toute assurance, toute beauté. Il était loin du bel homme fort et robuste qu'elle adulait plus petite...très loin...