jour3

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Mon cher frère,
J'ai une grande nouvelle.
La maladie que tu as eu m'attaque aussi figure-toi. Je vois la tristesse dans le regard de nos parents à chaque fois que mon regard se pose sur eux.
Ils ne veulent pas perdre leur dernier enfant. Leur survivant. Du moins leur vivant, même si ce n'est plus pour longtemps.
Un peu plus de trois mois. Ou peut-être plus, on ne sait pas.
Ils s'inquiètent, c'est normal.
Tu étais le fils parfait, le frère parfait. Tellement parfait.
C'est peut-être pour ça que tu es parti si tôt.
Tu étais si intelligent et si beau. Si drôle et si sympa.
Tu jouais ton rôle de grand frère à merveille. Il était comme écrit pour toi. Tu étais mon grand-frère rien qu'à moi. Tu aurais pu avoir un petit-frère, mais tu m'as eu moi, une fille qui n'aime dessiner que pour son frère. Cette sœur qui adorait te coller comme un pot de glue. Mais tu m'aimais ainsi. Tu me l'as dit un jour, et oui mon vieux, je m'en souviens, tu m'as même dit que tu n'aurais jamais pu espérer d'avoir une sœur comme moi. Tu me décrivais comme la sœur parfaite. Je te décrivais comme le frère parfait. Tu le seras toujours jusqu'à preuve du contraire, car même si tu ne verras jamais ces lettres, je sais que tu les liras de là où tu es. Que tu me protèges comme tu le peux.
Peut-être que le jour où je vous rejoindrais, grand-père, Live et toi, sera juste plus tôt qu'on ne peut peut penser.
J'aimerai que le temps passe vite. Pour te voir, tanpis pour les autres, je serais égoïste pour une fois dans ma vie. Moi qui ait toujours tout donné, tout pardonné à tout le monde. J'étais une bonne samaritaine. Je prenais au pied de la lettre cette phrase, "aimez votre prochain".
Me voilà sans la personne à qui je tenais le plus, malade à en mourir et plus aucuns amis.
Ils sont tous partis définitivement après avoir appris la nouvelle, même Sofia. Ma meilleure amie, depuis que nous sommes enfants. Elle me lâche pour ne pas souffrir, pour son copain aussi. Fallait s'en douter. C'est toujours pareil avec elle.
Je t'aime.
A la vie, à la mort, on se l'ait promis mon amour.
Tu parles ! Foutaise ! Mensonge ! Idiote. Bêtise incarnée.
Lâches.
Papa et maman ont su pour ces lâcheurs. Alors après informé le lycée que je serais souvent absente, ils m'ont inscrit à un atelier. De dessin.
Généralement, ça aurait pu être une bonne idée, si j'aimais toujours autant dessiné. Si j'aimais toujours voir de nouvelles personnes. Je t'écris cette lettre avant la première séance.
Souhaite moi bonne chance !
J'espère passer inaperçue, je l'espère sincèrement Owen Austin Maxwell.
Tu sais que ce n'est pas moi sinon.
Tiens, je viens d'apprendre que Owen veut dire riche et ami, Austin, par contre, veut dire vénérable, majestueux. C'est du latin, tout empereur portant ce titre était sacré comme un égal des dieux.
Un dieu, toi ?
Ça aurait pu, sans cette fin tragique.
Owen Austin.
Ouais, une fin tragique.
Beaucoup trop tragique.
Putain j'ai tellement envie de te revoir mon frère. Pour rire une bonne fois.
Je finis cette lettre pour aujourd'hui et je te raconterais demain si je ne suis pas morte d'ennuie pendant le cours.
À très vite mon aîné, mon sang et mon unique frère.

Je t'aime cher frère.

Onäe.

my dearest broOù les histoires vivent. Découvrez maintenant