jour5

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Mon cher frère,
J'ai passé ma matinée à chercher le jeu que je ramenais toujours à l'hôpital pour jouer avec Carla.
Je ne sais pas pourquoi.
Sûrement pour lui offrir. Même si lui rappeler son enfance à l'hôpital n'est peut-être pas la meilleure idée...
Mon après-midi, je l'ai passé avec Carla et Joseph. Je les aime bien.
Je me sens importante.
Pas importante sur ma maladie, comme au près des médecins qui me font passer test sur test pour savoir comment guérir notre maladie. Ou au moins la ralentir.
Mais je ne veux pas qu'ils réussissent. Je n'en peux plus. Même Joseph et Carla n'arriveront pas à me faire changer d'idée : ma vie est vouée à l'échec alors autant en finir le plus vite possible. Ils le savent, tous, et je le sais, encore mieux qu'eux.
Je te l'ai dit, je vais être égoïste. Je suis trop proche de te rejoindre pour penser aux autres.
Tanpis pour la science, tanpis pour les autres, mais je n'ai pas envie d'être le rat de laboratoire avec un sursis qui se rapprocherait encore plus à cause de tout ça. Alors, peut-être que des personnes pourront vivre grâce aux examens qui auront été fait sur moi mais tu étais trop fatigué pour profiter de tes derniers jours, je ne veux pas faire la même erreur. Encore et toujours, tu as pensé à moi et la possibilité que je puisse l'avoir aussi. Pour qu'au final, cela n'aurait servi à rien, ils n'ont même pas une petite piste pour rallonger de quelques jours ma petite vie.
Je suis désolée de te dire ça mais tes efforts n'ont servi à rien. Tu as fait tout ça, pour rien.
C'est la faute des médecins, ils étaient une dizaine sur toi, pour trouver une solution et ils ont faillit à leur mission.
Si tu savais comme tu me manques.
Rongée par la maladie et le manque.
Je ne veux pas jouer la malheureuse, celle au bord de la mort mais c'est la seule chose que je sais faire.
C'est la seule chose que j'ai toujours réussi à faire. C'est mon grand talent. Encore maintenant je le fais.
Regarde.
Je suis pathétique.
Nulle.
Bonne à rien.
Je ne sers qu'aux personnes qui sont au fond du trou et qui se disent "il y a toujours pire que nous".
Oui il y a toujours pire. Mais pour mon cas, je ne sais pas. Je ne sais pas si mourir de cette maladie qui se dégrade en montant des simples escaliers est pire que la famine.
Encore une fois, j'essaye d'attirer l'attention sur moi. C'est ce que mami Brigitte pense. C'est ce que je pense et je crois qu'au fond, c'est ce que papa et maman pensent aussi.
Ça ne m'étonnerait pas d'eux.
Mes amis, parce que j'espère que je peux les considérer comme tels, eux, j'espère qui seront là avec moi. Jusqu'à mes derniers soupirs. Si pas, je le serrais pour eux. Je resterais avec eux. Je mourrais avec eux.
Nos parents sont morts avec toi. Mes "amis" sont partis avec toi.
Eux, je les garderais, même s'ils ne veulent plus de moi. Même si leur maladie est contagieuse.
Je veux vivre mes derniers souffles heureuse.
À très vite mon aîné, mon sang et mon unique frère.

Je t'aime cher frère.

Onäe.

my dearest broOù les histoires vivent. Découvrez maintenant