jour7

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Mon cher frère,
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Carla. Elle a 19 ans aujourd'hui. Tu te rends compte ? C'était il y a si peu de temps que nous jouons ensemble à l'hôpital. On jouait souvent au carte. Mais on jouait encore plus souvent au Monopoly. On y passait des heures et des heures pour savoir qui sera le plus riche de nous. Comme par hasard, c'est tout le temps toi qui gagnait. Je pense plutôt que tu trichais, mais chacun son point de vue. Toi, tu me dirais sûrement que tu gérais trop bien ton argent pour ne pas perdre. Moi, je te répondrais que la banque avait toujours la main lourd avec toi. On aurait dû se douter que tu allais tricher, mais nous, pauvre petites filles innocentes et naïves, on t'a laissé être la banque.
Tricheur.
Non, je ne suis pas mauvaise joueuse.
J'ai décidé de mettre une nouvelle robe. Elle couvre mes bras, qui d'ailleurs sont aussi rempli de traces de piqûres que toi, mais n'est pas si longue que ça étant donné qu'elle m'arrive au-dessus des genoux. Elle est noir et a un léger col montant. J'ai mis le collier lune que tu m'as offert et aussi le collier que tu ne voulais jamais quitté mais que tu m'a donné juste avant.
Pour la première fois depuis longtemps, je me sens belle Owen. C'est fou comme ça peut faire du bien de se trouver belle le temps d'une journée. Je me suis bouclée les cheveux, pour te dire à quel point je suis déterminée à vivre ma vie à partir de maintenant.
Je ne veux plus reculer.
Si j'ai envie de rire, alors je ris.
Si je veux pleurer, alors je pleure.
Je ne sais pas si c'est la fatigue ou bien même mes hormones qui font ça mais j'ai une envie constante de pleurer lorsque je suis seule.
C'est même pour ça que j'ai commencé ces lettres.
Je pensais devenir folle et Dieu sait à quel point c'est horrible pour moi.
Personne ne me croyait lorsque je leur disais que je ne me sentais pas bien. Ils prenaient ça trop à la légère. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils s'en mordent les doigts aujourd'hui.
Tu me diras, ce n'est certainement pas moi qui vais les contre-dire.
Je suis faible et d'accord avec eux.
Les seuls qui me croient lorsque je dis que je vais pas bien, dans ma tête, dans mon corps, c'est Carla et Joseph.
Carla.
Carla me croit, parce qu'elle te côtoyait tout les jours et sait parfaitement comment tu étais car même si elle n'avait que 8 ans, elle était ta confidente.
Joseph.
C'est plus complexe à expliquer avec Joseph. Pour faire court, c'est un peu comme toi et Live. Vous saviez sans même vous expliquer. Je ne dis pas que nous sommes comme vous, non, pas ça, mais juste, nous n'avons pas besoin de dire avec des mots comment on se sent, on le sait.
Comme un fil qui nous relie.
J'arrête de faire mes simagrées. Je voulais juste te dire comment je me sentais aujourd'hui, mais je suis partie beaucoup trop loin. J'aurais fait un hors-sujet sûr à l'examen de dernière année avec ça.
Chez Carla, il y aura beaucoup de gens que je ne connais pas, et aussi bizarre que cela puisse paraître, je ne suis pas même un petit peu angoissée. C'est étrange comme l'inconnu ne me fait plus si peur que ça.
Je ne t'embête plus pour aujourd'hui grand-frère.
À très vite mon aîné, mon sang et mon unique frère.

Je t'aime cher frère.

Onäe.

my dearest broOù les histoires vivent. Découvrez maintenant