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Mon cher frère,
Je t'écris aujourd'hui avec du baume au cœur. Bien que la journée est mal commencé, l'après-midi a été beaucoup plus joyeuse.
Depuis que nous avons diagnostiqué ma maladie, il me rester aux alentours de cent jours à vivre.
Alors pour le remonter le moral, j'ai décidé de sortir, voir les gens et contre toute attente, dessiner. J'ai croisé Carla et Joseph au parc. Enfin, c'est plus eux qui m'ont remarqué plutôt que l'inverse. J'étais trop concentré dans ton portrait. On a beaucoup parlé. On a rit. On s'est confié.
J'ai compris que Jo et Carla seront là pour moi. Et même si nous avons décidé de ne pas faire de pacte de sang, nous savons que nous nous lâcherons pas de si tôt.
Je leur ai dit combien de jours il me reste environ.
Quatre-vingt quatorze jours précisément.
Mais bon, je ne vais pas commencer à être pessimiste.
Pour nous remonter le moral, Jo a proposé de se faire un cinéma demain dans l'après-midi.
J'ai accepté, Carla aussi, même si elle devait vérifier son emploi du temps. On a rit lorsque Joseph s'était fait engueulé par une petite-fille pas plus haute que sa canne qui lui disait d'être gentille avec moi parce que j'étais gentille. C'était la petite voisine. Tu sais celle que je gardais de temps en temps lorsqu'elle n'était encore qu'un minuscule bébé.
Joseph s'est excusé avec un simple câlin. Il m'a prit dans ses bras.
Ça m'a fait bizarre.
Le dernier a m'avoir pris dans ses bras, c'est toi.
Même si tu penses que je n'ai pas aimé et bien, je suis désolée mon frère mais tu as tord. Ce n'était pas comme d'habitude. Comme si nous étions reliés et que le fil qui était tendu entre nous s'est relâché.
On se parle beaucoup tu sais et même si de son côté ce n'est sûrement pas le cas, je m'attache à lui.
Sûrement le fait que la mort me pend au nez mais j'ai envie d'essayer plein de choses.
Sentir l'amour que l'on me porte.
Prendre ma revanche sur les idiots de lâches qui me servaient d'amis.
Aller une dernière fois à la mer.
Faire un dernier gâteau à la noix et au chocolat.
Aller une dernière fois dans un parc d'attraction.
Vivre une dernière fois.
Je sais que Carla et Joseph m'aideront. Je les aiderai aussi parce que maintenant, c'est nous trois.
Nous trois ou rien.
On est tous le trois d'accord.
On ne se lâchera pas.
On a encore peur.
Mais cette fois-ci, ce n'est pas de la mort. On ne veut pas que l'un de nous part, laissant les deux autres seuls.
Je ne sais pas qui partira en premier mais une chose est sûre : je ne veux pas voir ça.
Ça me ferait trop mal de revivre ça.
La mort d'une personne à qui on tient autant.
C'est si horrible que je ne sais même pas comment te l'expliquer. Personne que je connais ne peut me comprendre. À croire que tout le monde trouve compliqué d'imaginer que la personne que vous aimez le plus sur cette Terre meurt. Sans savoir si elle est heureuse, triste, si elle a souffert ou pas, juste qu'elle est morte dans son sommeil. La manière la plus douce, même si je doute que tu n'ais pas souffert avant. Même si je doute que Live n'ait pas souffert.
Votre histoire d'amour était si belle. Mais si tragique. Digne de Roméo et Juliette. Je ne veux pas de votre fin triste mais connaissant la chance que j'ai, je l'aurais, quoique je fasse.
Je suis désolée de t'avoir peut-être plombé le moral. Vraiment désolée Owen.
Mais tu sais comment je suis grand-frère, toujours le mot pour rire !
À très vite mon aîné, mon sang et mon unique frère.

Je t'aime cher frère.

Onäe.

my dearest broOù les histoires vivent. Découvrez maintenant