Chapitre 2: L'église du centre ville.

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PDV DE GUEN

Je la regarde pendant plusieurs minutes, ses dernières paroles résonnent dans ma tête. Que faire ? Je reste accroupie là, incapable de bouger, pendant une dizaine de minutes.

Enfin, je me lève. Je jette un dernier coup d'œil à son visage, puis me dirige vers ma chambre.

J'entre, rassemble quelques affaires essentielles et les mets dans mon sac, en prenant soin d'y glisser mon livre dans la poche avant. Ensuite, je me baisse et tire une petite malle de sous mon lit : elle contient toutes mes économies. Je récupère tout.

Quand tout est prêt, je descends les escaliers à toute vitesse et commence à barricader la maison : je ferme les volets, verrouille les portes... Je ne laisse rien au hasard.

Dès que j'ai fini, je réfléchis à ce qu'il reste à faire avant de partir. Une seule chose.

Je retourne à l'entrée, là où elle se trouve.

Je m'accroupis à nouveau et vérifie son pouls. Rien. Elle nous a quittés.
Pas le temps de pleurer, il faut agir.

Je me redresse et déplace son corps avec précaution vers le cagibi. Je prends soin de ne pas la brusquer. Une fois à l'intérieur, je la dépose doucement et referme la porte à clé. Je glisse ensuite cette clé sur une chaîne que j'accroche autour de mon cou.

Avant de partir, j'éteins toutes les lumières de la maison. Une fois cela fait, je sors, mon sac sur le dos, je ferme la porte derrière moi et je pars sans me retourner.

Ma maison se trouve sur Staten Island, dans la rue Satterlee, près de Conference House Park. Pour rejoindre New York, je dois prendre le Staten Island Ferry. Mais à cette heure tardive, j'ai peu de chances d'attraper le dernier ferry de la journée.

Pas le choix, il va falloir courir. J'ai moins de trente minutes pour atteindre les quais.

— Allez ! dis-je à voix haute, me donnant du courage.

Je me mets à courir aussi vite que je peux.

Après une course effrénée, j'arrive enfin, légèrement essoufflée. Je me plie en deux pour reprendre mon souffle, les mains sur mes genoux. Une dizaine de secondes passent avant que je ne lève la tête. Je vois le ferry : le conducteur semble exténué.

Le bateau s'arrête, je monte à bord, paye rapidement mon billet et vais m'asseoir.

Un quart d'heure plus tard. 

Nous accostons enfin. Je descends du ferry, remerciant le conducteur d'un rapide hochement de tête. Il a l'air tellement fatigué... Mais ma priorité n'est pas là : je dois trouver ces "Shadow Hunters".

Je repère un taxi non loin et cours vers lui en agitant les bras pour attirer l'attention du chauffeur.
J'arrive à sa hauteur et monte à l'arrière.

— Bonsoir, monsieur. Pourriez-vous m'emmener au centre-ville, près de la vieille église abandonnée, s'il vous plaît ?

— Oui, bien sûr.

Il ne pose aucune question. Il doit être habitué à transporter des adolescents en fugue, et il pense sans doute que je fais partie de ces jeunes. Mais il se trompe.

Le trajet dure une trentaine de minutes. Lorsqu'il s'arrête devant l'église, il me dit :

— Ça fait 50 $.

Je sors un billet de ma poche et le lui tends.

— Tenez. Merci.

Il me regarde un instant, l'air soucieux.

— Tu devrais faire attention, traîner seule dans ce coin la nuit, ce n'est pas très prudent, surtout pour une jeune fille de ton âge.

— Merci, mais je sais ce que je fais. Bonne soirée, monsieur.

— Bonne soirée.

Si je déteste bien une chose, c'est qu'on me dise quoi faire. J'ai 15 ans, je sais parfaitement ce que je fais.

La voiture démarre, me laissant seule devant cette imposante bâtisse.

L'église est immense. Ses vitraux, brisés par endroits, reflètent faiblement la lumière des lampadaires lointains. Les plantes qui l'entourent ont poussé de manière sauvage, preuve que plus aucun jardinier n'a mis les pieds ici depuis longtemps.

Je l'observe attentivement, mon esprit envahi par une question :

« Où sont les Shadow Hunters ? »

PDV D'UN SHADOW HUNTER

Cela fait plus de quatre heures que je surveille les écrans, et comme d'habitude, rien à signaler. Mon dos me fait mal, et je commence à être sérieusement fatigué. Ce travail est une véritable plaie !

Soudain, un mouvement attire mon attention. Un taxi s'arrête devant l'église. Une jeune fille en descend. Elle est seule. Elle échange quelques mots avec le chauffeur, puis il repart, la laissant là, plantée devant le bâtiment.

Elle reste immobile, observant l'église. Je ne sais pas si elle est audacieuse ou simplement folle, mais quelque chose cloche.

Je décide d'aller prévenir Alec Lightwood, mon supérieur. Je quitte la salle de contrôle et me dirige vers la salle d'entraînement, non loin de là.

Quand j'entre, Alec est en plein combat à mains nues avec Jace Wayland.

PDV D'ALEC

Je m'entraîne avec Jace quand Marc, l'un des responsables de la surveillance nocturne, entre dans la salle. Il nous observe un moment, puis s'approche de moi pour me parler d'un problème concernant une jeune fille.

Je ne comprends pas tout ce qu'il dit, mais je le suis sans poser de questions, Jace sur mes talons.

Nous arrivons à la salle de contrôle. Marc nous montre un écran : la caméra affiche une jeune fille, plantée devant l'église, immobile.

Elle semble seule. Les alentours sont déserts : pas un piéton, pas une voiture. Seul le vent fait danser ses cheveux longs, bruns ou peut-être châtains – difficile à dire avec cette luminosité.

Un soupçon naît dans mon esprit. C'est étrange qu'une adolescente soit seule ici, à cette heure.

— Je l'ai vue descendre d'un taxi, explique Marc. Elle était seule. Elle doit avoir 15 ou 16 ans.

— C'est vraiment bizarre, dis-je. Une jeune fille, en pleine nuit, devant une église... Ça sent le piège.

— Tu crois que c'est un démon ? demande Jace.

— Une seule façon de le savoir, réponds-je, déjà décidé à aller vérifier.


Une Nouvelle Shadow Hunter ?{TERMINER }[En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant