L'histoire d'une vie //Yoonmin//

1.

Je vis seul dans un appartement, je fais un petit boulot en plus des cours (que je sèche d'ailleurs). Voilà pourquoi je ne parle plus depuis longtemps, 12 ans. Les derniers mots que j'ai prononcé ont été : ''Au revoir.'' Oui je sais c'est pas terrible. D'ailleurs je vis seul depuis mes 5 ans. Vous devez vous dire ''mais à 5 ans comment il a fait ?'' Et bien pour faire simple, je suis parti avec de l'argent, de la nourriture et des vêtements. Puis à 11 ans j'ai commencé à travailler pour avoir un appartement, celui que j'ai en ce moment même. Mon appart est simple : un séjour noir et blanc, une chambre et une salle de bain de la même couleur. Je suis photographe. Je prends des photos et les vends à mon supérieur. Je ne les gardes pas, n'y rien. Tout ce que je garde c'est de la tristesse et de la douleur qui se transforme souvent en colère. Les gens me croient muet. Je ne leur réponds pas. Une fois, une, ça a mal tourné. Un gars m'a insulté (un qui d'ailleurs me pense muet) je ne parle pas, certes mais je ne suis pas sourd ! À l'inverse, j'ai l'oreille très musicale. Je compose des chansons, puis la musique au piano mais je ne les chante pas. J'ai jamais essayé non plus. Mais à quoi bon ? M'user la voix ? Non. Oh moins le jour où je devrais parler je pourrais. Donc pour en revenir à mon histoire, ce gars s'est mangé mon poing dans sa gueule de merde.

Je me lève du canapé et prends ma veste puis sors. Je me balade souvent la nuit, lorsqu'il n'y a personne. Je déambule comme bon me semble. Je fais parfois 2/3 courses pour éviter de mourir de faim. Quoique, je ne serai pas une grande perte. Qui me connait à part mon supérieur, personne ? Oui. Je ne suis jamais allé à l'école mais je sais lire et écrire. La nuit tombe, je ne vais pas tarder à rentrer. Je prends le chemin vers mon immeuble. Je passe de ruelles sombres en ruelles sombres. À deux ruelles de chez moi je sens un bras m'attraper, je me retourne. Je vois un homme, cet homme. Il me regarde bizarrement puis me plaqué contre le mur. Il fait tellement noir que ne vois pas ce qu'il se passe. Mais je ne vais pas tarder à m'en rendre compte car je sens mon pantalon glisser le long de mes jambes. Putain ! Je hurle, du moins j'essaie. Mais aucun son ne passe la barrière de mes lèvres. Il caresse mon cou et rigole fortement. J'ai peur, il va me violer et moi je ne peux rien faire. Car il a menotté mes mains. Je me retrouve à genoux contre le mur, toujours. J'ai peur. Il rigole et je tente encore une fois de hurler mais rien. Je suis vraiment muet. Ça fait mal. De ne pas pouvoir utiliser ma voix. Je ne sais même pas à quoi elle ressemblerait si je pouvait l'utiliser. Putain fit chier !!! Je ne pleure pas pour autant, j'ai déverser assez de larmes pour une vie lorsque j'étais jeune et que je vivais à la rue. Les gens ne me regardait pas.

Flashback
Mon ''père'' pleure et bois depuis le décès de ma ''mère''. Je suis triste. Ce matin c'est décidé je m'en vais. Je me fais un sac à dos. Puis je sors et regarde une dernière fois la maison qui m'a accueilli.

Au revoir.

Je sens les larmes qui perlent sur mes joues rebondies. Je marche, seul. Je pleure, seul. Je vis, seul. Je traverse la rue et le je vois un endroit, un immeuble désaffecté je suppose. Je rentre et je pleure. Encore et encore. J'ai dû pleurer au moins 5heures d'affilées. J'ai installé mon sac de couchage et mon oreiller par terre puis me suis endormi. En pleurant. Les larmes mon seul réconfort. Ma bouée de sauvetage. Mon gilet pare-balles. Ma famille. Mon tout. Je me suis réveillé par terre dans un lieu abandonné, et c'est comme ça tous les matins depuis.

Au bout de 6 ans j'ai pu avoir un réel appart. Là je peux faire ce que je veux. Je suis aussi malheureusement inscris dans un collège à la con au quel je ne me suis rendu qu'une fois. Puis au lycée, dans lequel je n'ai jamais mis les pieds. Les seuls endroits où je mets les pieds sont :
Chez moi.
Le supermarché d'à côté.
Et l'entreprise de mon supérieur.
Voilà une vie simple sans frère ni sœur pour te casser les oreilles, sans parents pour te demander de ranger ta piaule ou faire tes devoirs. Rien. Nothing.

Fin flashback

Je veux pas perdre me virginité à cause de cette enculé mais je peux rien faire. Nothing. Il attrape l'élastique de mon boxer et commence à le descendre.

? : Tu fous quoi ?
Violeur : Ça te regarde pas.
? : T'as raison, moi non mais lui et la police, si.
V. : C'est bon. Je le lâche mais la prochaine fois je le baise jusqu'à ce que ça le tue. Ok ?
? : Ouais c'est ça ! Fous le camp. Ça va ?

C'est à moi qu'il parle ? Je suppose. Mais ça risque d'être compliqué de parler. Je remets mon pantalon et me lève. J'hoche la tête puis reprends mon chemin. Il me prend le bras. Et me retourne. Quoi ?! Tu veux ma photo ?

? : Park Jimin enchanté !
Moi : ...
J.: Ça va ?
M.: ...
J.: Tu dois être traumatisé ?
M.: ...
J.: Tu ne parles pas ?
M.: ...
J.: Je... Oh.
M.: ...
J.: Excusez-moi, au revoir.
M.: ...

Je suis parti après lui. Je ne parle pas. C'est la triste vérité. Mais lorsque l'on s'en rends compte, réellement, ça fait mal. Je n'ai pas parlé depuis 12 ans et maintenant... Maintenant que j'en avais envie je n'ai pas pu. Non, je ne peux plus. Ma gorge me fait mal. J'ai dû la forcer un peu en essayant de hurler. Je veux retrouver ma voix. Chanter, rapper, parler, rigoler. Mais je ne peux pas. Enfin rigoler je peux mais... Rigoler seul ? Non. Plutôt mourir. Ah bah ouais tiens, mourir. Je regarde dans ma cuisine. Aucune personne n'est là et m'attend pour manger. Dans le salon personne vautré dans le canap à regarder la télé en attendant que je rentre. Dans la chambre personne dans le lit à attendre que je vienne m'allonger près de lui (oui je suis gay). Et dans la salle de bain PERSONNE qui se brosse les dents en m'attendant. Non. Ma ''maison'' est VIDE. Comme mon cœur, mon regard, mon corps et ma vie. Je suis vide, vide de vie et d'amour. Mais surtout de voix, de paroles. Je ne suis rien. Rien qu'une carapace vide et solitaire. Rien. R.I.E.N.