6 ~ Litterature

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        Durant la pause déjeunée j’écoute Aurore se plaindre de l’équipe de Foot, ils n’ont pas laissé une seule fois le terrain aux autres. Elle a donc passé les quatre heures à jouer au volley avec Charlélie, Sashane et Maxime.

« - On a eût un terrain pour nous tout seuls – Dit Charlélie- ce gymnase est tellement grand quand j’y repense.

-  Et il n’est réservé qu’aux troisièmes années ? – Demande Coline-

- Oui, il n’y avait que des gens de la 3A ce matin, les 3B ont matière facultative cet après-midi. »

        Nous finissons nos sandwichs sur le chemin de l’Université, entre temps Aurore et les autres avaient retiré leurs joggings pour enfiler l’uniforme. Je ne suis pas du genre jalouse mais je dois avouer qu’il m’arrive très souvent de me comparer aux autres filles, par complexe. Aurore, qui est un peu plus costaude que moi a opté pour le pantalon en toile noir et des vans. Ses cheveux tombent dans son dos en une cascade de boucles brunes qui contrastent bien avec la chemise blanche. Sashane quant à elle, eh bien je suis jalouse. Sa peau est aussi mate que celle d’Aurore et ses yeux bruns en amande confirment ses origines étrangères. Sa chemise blanche épouse parfaitement sa poitrine et entre dans la jupe qu’elle a mis en taille haute, laissant une vue totale sur ses longues jambes. Elle porte également les chaussettes blanches avec des bottines à petits talons. Si Coline faisait enfant, Sashane elle fait tout l’inverse. Soudain je me sens ridicule avec mon teint si blême qu’on pourrait me confondre avec la chemise et ma petite taille qui me donne une carrure plus trapue que svelte.

« - On a quoi cet apres-midi ? – Demande Sashane-

- Littérature – Répondé-je-

- En amphi ?

- Je crois bien oui, c’est une matière obligatoire. »

        Et qui dit obligatoire dit cent personnes, dont Hemmings et compagnie. Je soupire longuement avant d’entrer dans l’Université. En passant devant le réfectoire – vitré- je les aperçois au loin. Ils sont tous les quatre en Uniforme et je dois avouer que l’uniforme masculin c’est du bonbon pour les yeux des filles. Nous prenons place dans la salle des 3A où attendent déjà quelques élèves dont Joshua. Nous rejoignons la même place qu’à la rentrée. Derrière nous les allemands sont déjà là et parlent dans leur langue, haut et fort, c’est bien connu. Je me demande quel est notre stéréotype à nous les français, réservés peut-être ?

 *

        Décidemment, tout ce monde, je ne m’y fais pas. A chaque fois que je tourne la tête pour parler à Aurore je vois des dizaines de visages qui nous observent derrière. Plus haut, au troisième rang les italiens parlent avec de grands gestes à un groupe d’australiennes visiblement enchantées. Ils ont déjà commencé à s’intégrer alors que ce n’est que notre premier jour de cours. Je sors mon cahier dédié à la littérature et attend que le professeur n’entre. Un bel homme, la trentaine, les cheveux grisonnants sur les tempes et des yeux gris bleutés comme les miens. Il accorde un large sourire au coin des étrangers puis il fait l’appel. Comme à chaque fois je me crispe en entendant certains noms et je me fais discrète lorsqu’on m’appelle.

« - Je suis ravie d’avoir des étudiants étrangers cette année – Nous dit l’homme- Je suis Mr Baxter, votre professeur de littérature pour l’année à venir, je ne parle pas le français ni l’allemand mais je me débrouille en italien – Il sourit à l’attention du troisième rang- maintenant à vous de vous présenter, à moins que cela n’ait déjà été fait ? – Je prie pour que les trois rangées d’étrangers se la ferme, mais c’était sans compter la fierté italienne-

A year with KangarooesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant