12 ~ The Lake

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Depuis le cours d’art où je m’étais pris la tête avec Irwin j’avais décidé de dessiner dehors, dans la cour se trouvaient souvent des couples ou des gens assoupis contre les arbres. Je m’assois sur un banc et dessine le portrait d’une fille endormie sur les genoux de son copain. A quand remontait ma dernière relation ? Avec les cours à l’école je n’avais pas eût le temps de m’occuper d’un petit ami mais aujourd’hui j’étais libre de reprendre une vie normale. Mais en avais-je vraiment envie ? Quand on est quelqu’un avec aussi peu de confiance en soi que moi, les histoires d’amour sont souvent vouées à l’échec. ‘En tout cas ce n’est pas ici que je vais me trouver un copain’ me dis-je. Je fais le tour du bâtiment, à la recherche de gens à dessiner et me pose sur un autre banc. Celui-ci est situé sous ma classe d’art, tant mieux, au moins la prof aura la certitude que je travaille. Je dessine deux jeunes gens en train de s’embrasser, puis je pose mon bloc, les mains légèrement rougies par le froid du matin. Je les frotte l’une contre l’autre et les passe sous mes aisselles pour pouvoir recommencer à dessiner. Alors que je regarde le ciel bleu sans nuages j’entends une fenêtre s’ouvrir au-dessus de moi et quelque chose me tombe sur la tête. Quelque chose de léger qui rebondit avant d’atterrir à mes pieds. Une boule de papier. Ça c’est signé Hemmings, bien que je m’attendais à quelque chose de plus gore qu’un bout de papier. Je l’ouvre malgré tout et reste bouche-bée. Sur ce bout de papier, quelqu’un a dessiné mon portrait. Ce n’est non pas une chimère repoussante mais mon visage palot, rehaussée par la couleur de mes cheveux. Le tout au crayon de couleur. Le trait est maladroit mais j’apprécie ce geste. De qui ça peut venir ? Je lève la tête mais ne vois personne. Ce n’est sûrement pas la bande d’Hemmings, mais alors qui est-ce ?

*

Depuis mon arrivée à Sydney j’avais passé tout mes week-ends dans le parc du Campus avec Aurore et les autres, force était de constater qu’à l’inverse des italiens et des allemands, nous autre les français n’avions toujours pas réussi à nous intégrer. Je suis allongée dans l’herbe avec Aurore, profitant d’un beau soleil pour bronzer un peu.

« - Il doit bien y avoir des plages – Soupire-t-elle-

-Sûrement, on devrait se renseigner ou chercher sur internet.

- Non parce que le parc c’est cool, mais ça va bientôt faire un mois qu’on y va tous les week-ends.

- Même si on va à la plage on en aura vite fais le tour aussi tu sais ?

-Oh Alouette je t’en prie, tu ne peux pas être optimiste au moins une fois ? – Elle me regarde et glousse- toi tu vas chopper des coups de soleil !

-Bah non j’ai mis un peu de crème – Je me redresse pour observer mes cuisses, toujours aussi pâles- j’aurai peut-être pas dû en mettre d’ailleurs, je suis toujours aussi noire de peau. – Elle rit et je me rallonge-

- Au fait ça va mieux avec les garçons ?

- Comment ça ? – Je demande-

- Bah ça fait un moment que je n’ai pas vu Hemmings et sa bande s’en prendre à toi.

- Ah eux – Je pourrais lui dire qu’ils m’ont emmerdé pas plus tard que cette semaine mais je préfère hocher la tête en mentir- en effet ils m’ont laissé tranquille. Du moins j’espère que ça va durer.

- Je l’espère pour toi – Un long silence prend place- dis Alouette… - Sa voix se fait hésitante, me forçant à me retourner pour voir ce qu’elle a-

- Quoi ?

- Tu crois que… Mh… Non plutôt, qu’est-ce que tu penses de Calum ?- Je tombe des nues et je sais que ça se lit sur mon visage car elle se met à rigoler-

A year with KangarooesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant