Elle comme Loyauté (AMBW)

XIII. Ne te défile pas

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La première chose qu'il sentit avant même d'ouvrir les yeux étaient l'humidité sur son front. Comme si quelque chose de mouillé avait été déposé là. Minori n'arrivait pas à déterminer précisément la nature de la chose, mais il savait que sa présence n'atténuait en rien le mal de crâne intense dont il était sujet.

Son incapacité à bouger était la deuxième chose qu'il remarqua. Il était conscient certes, mais incapable ne serait-ce que d'ouvrir les yeux pour jauger ses alentours. Son état ne le permettait pas de savoir où il était, quelle heure il était, ni ce qui se déroulait autour de lui.

Pourtant il pouvait entendre et sentir des gens s'affairer autour de lui.

"Il a l'air de se réveiller," commença une voix féminine qui lui était étrangement familière.

"Tu crois?" répondit une autre voix qu'il avait aussi entendu des milliers de fois avant.

"Je pense, je crois l'avoir vu s'agiter un peu..."

Trop réfléchir sur l'appartenance de ses voix lui donnait de plus vives maux de tête. C'est au même moment que Minori se rendu compte qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé après qu'il ait sorti son arme de son sac. C'était le dernier souvenir qui lui revenait en mémoire.

Lui, complètement alcoolisé, en face de son miroir avec son pistolet en main. La suite des évènements étaient un total mystère.

Une chose dont il était certain était qu'il n'avait pas mené à bien son intention de la veille. La douleur qu'il ressentait à la tête et la sensation de lourdeur à travers son corps en était la preuve. Des symptômes liés à sa forte consommation d'alcool résonna t-il.

"On devrait peut-être appelé son américaine. Un baiser d'elle et le prince charmant se réveille." reprit la voix de l'homme.

"Qu'est-ce qu'on lui expliquera si elle nous demande pourquoi il est dans cet état?"

"On lui dit la vérité! On a trouvé Mino en train d'essayer de se mettre une balle dans le crâne et pour l'en empêcher in extremis j'ai dû l'assommer..."

"Akira, est-ce que tu prends toujours tout à la légère?" rétorqua la voix féminine.

Akira?

Minori avait du mal à croire ce qu'il était en train d'entendre. Son mal de crâne était-il en train de lui jouer des tours ou était-il simplement en train d'halluciner?

Akira, son acolyte, son bras droit, son frère.

Il était impossible de l'imaginer en ce moment chez lui dans sa chambre, dans le manoir des Iketas à Dillon. Akira aux États-Unis.

"La vie est beaucoup trop triste comme elle, on devrait la prendre avec légèreté mais si tu n'arrives pas à apprécier ma philosophie je te laisse. Je vais aller voir si Aiko a cuisiné quelque chose j'ai pas mangé depuis la nuit dernière et ça m'étonnerait que Mino tente à nouveau de se faire du mal après le coup que je lui ai mit."

La porte de la chambre se referma, signe du départ de Akira. À présent il se retrouvait seul dans la pièce avec la mystérieuse femme. Il n'avait pas reconnu la voix de Yumi, ni celle de Sira. Minori sentit une main caressant ses cheveux en arrière avec douceur. Il nota la proximité de l'inconnue dont il pouvait entendre la respiration régulière et le doux parfum de jasmin qui lui caressait les narines.