Serena Dubois ► Harry Potter ✓

12.

Bibliothèque de Poudlard, 20 Décembre 2021

Les vacances de Noël pointent le bout de leur nez et Saragon a décidé de respecter les traditions et de nous laisser deux semaines de repos. Cependant, les petits déjeuners sont prévus pour huit heures pétantes et le reste de la journée doit se dérouler dans nos dortoirs et nos salles communes. Nous n'avons plus le droit de sortir, d'aller à Pré-au-lard, de contacter nos parents, ni de nous amuser.

Le terrain de Quidditch est interdit d'accès et nos balais sont enfermés dans leurs armoires dans les vestiaires. 

Les cours sont une véritable torture. Les Brasiers nous apprennent n'importe quoi et si l'un d'entre nous ose redire quelque chose ou ne parvient pas à exécuter quelque chose, il est immédiatement roué de coups ou frappé par un Stupéfix. C'est atroce. Certains Serpentards ont le visage tuméfié, des Poufsouffles ont le bras dans le plâtre. Les Gryffondors et les Serdaigles sont ceux qui s'en sortent le mieux mais personne n'est avantagé ou à l'abri. Je me retiens de sombrer, de pleurer, d'exploser. Je prends mon mal en patience, j'étudie, je fais attention à mes amis et j'essaie de soutirer des informations à Weller. Mais à chaque fin de cours, il sort de la classe et je ne le revois plus avant le cours suivant. 

Bella n'a même pas pu fêter son anniversaire et elle se fait un sang d'encre pour son père. Et s'il était mort ? Je ne me le pardonnerai jamais.

Je ne vois plus Albus et Rose qu'à la bibliothèque, quand nous avons la chance de nous croiser, mais nous restons toujours discrets, feignant de discuter à propos des cours. Les Brasiers ont des yeux et des oreilles partout. Certains élèves ont été enfermés dans les cachots pour avoir tenté de s'évader ou de contacter quelqu'un et on ne les revoit plus depuis des jours. Les plus téméraires sont calmés à coup de Doloris. 

C'est une véritable tyrannie qu'exercent Saragon et les Brasiers. Chaque semaine, des dizaines d'élèves sont interrogés dans le bureau du directeur et je devine très bien sur quoi portent les questions. Mais Saragon n'a aucune information sur moi, ni un nom, ni un visage, ni même un sexe, sinon je serais déjà morte. 

Je parcours les étagères réservées aux archives et prétends chercher un manuel pour un devoir d'Histoire de la Magie mais en réalité, je cherche tout ce qui pourrait m'en apprendre plus sur Saragon. Pour l'instant, je n'ai rien trouvé de plus que ce que je sais déjà. Il sévit en France depuis des années, mais s'est replié pendant plusieurs années. Certains prétendent qu'il a perdu sa faculté de se transformer en dragon, mais je n'y crois pas. On voit peu notre directeur, occupé à pondre des règles toujours plus restrictives et à faire la loi. Les Brasiers par contre, sont notre quotidien. Affublés de leurs toges rouge sang et de leur tatouage, ils nous tyrannisent, exercent une autorité sans pitié. 

Alors que je parcours un énième bouquin qui ne m'apprend rien, je jette un regard à la réserve, fermée à clé. Il me faut d'autres livres, mais ceux-ci sont interdits. Comme par hasard, tous les bouquins qui ont été déplacés traitent de dragon. Or, il me faut des informations. Je fais des drôles de rêves depuis l'arrivée de Saragon. Toujours les mêmes : des flammes, un dragon immense qui déploie ses ailes blanches au-dessus de moi, des yeux reptiliens qui se reflètent dans les miens et une chaleur qui m'enveloppe toute entière. Je dois au moins trouver ce qui me lie à cet œuf, aux dragons et en apprendre plus sur leurs faiblesses pour espérer vaincre Saragon. Je veux aussi trouver de quel dragon je rêve, à quelle espèce il appartient. 

Je croise le regard d'Albus qui cherche un livre un peu plus loin avec Scorpius. Rose les rejoint comme si de rien n'était et leur parle doucement. Je vérifie qu'aucun Brasier ne se trouve dans les parages et m'approche d'eux.

- Albus, chuchoté-je. Tu as toujours la cape de ton père ?

- Ils ne l'ont pas trouvée lors des perquisitions, dit-il. Donc oui pourquoi ?