VI.

21 3 44
                                    

Mon téléphone sonna. Je le retournai pour voir le nom du contact. Je restai pétrifié.

- Tu peux répondre, tu sais.

Je levai les yeux vers Elena, assise en face de moi. Comme étais-je censé lui dire que ce numéro appartenait à mon ex ? Ou plutôt, à la fille avec qui je l'avais trompée ? Fille avec laquelle je l'ai humiliée pendant des semaines en lui construisant une relation de pute ?

Je me composai une tête normale :

- C'est ma mère, elle attendra.

La voix de Louis retentit derrière moi :

- Ilona ? Tu appelles ta mère par son prénom ? Étrange...

Cet homme est incroyable. Il a un don inné pour me mettre mal à l'aise. À croire qu'il ne savait faire que ça.

Après l'avoir fusillé du regard, je me crispai en attendant la réaction d'Elena.

Elle avait pâli et n'avait aucune expression.

- Tout va bien, chérie ?

Est-ce qu'elle a l'air d'aller bien ?? Connard !

- Oh. Donc tu la fréquentes toujours ?

- Non, Lele, c'est pas...

Elle se tendit à l'entente du surnom.

- Elena, je veux dire, je...

- Louis, me coupa t'elle sans cesser de me regarder. Tu peux partir cinq minutes, s'il te plait ?

La situation était plus glissante et instable qu'une patinoire. On était allés à la patinoire ensemble, une fois. C'était notre premier rancard.

Louis quitta la pièce. Elena lissa le tissu du canapé à côté d'elle. Quand elle releva la tête, ses yeux brillaient.

- Tu disais que tu m'aimais, souffla t'elle. Ça ne t'a pas empêché de me tromper avec une pute qui a quasiment le même prénom que moi.

Mon coeur se brisa. Je ne dis rien.

- Pourquoi elle t'appelle ? Parce que tu n'es pas encore rentré à la maison ?

- Elena, je te jure que je ne sais pas pourquoi. Je suis célibataire. On s'est séparés deux semaines après la fin des cours et on n'a pas gardé contact.

- Ça ne t'a pas empêché de garder son contact, ironisa t'elle.

Elle pencha la tête sur le côté :

- Rappelle-la.

Je ne protestai pas. Je tapotai un peu sur l'écran de mon téléphone puis le portai à mon oreille.

Elle décrocha immédiatement :

- Ah ! Raphaël ! Enfin j'arrive à te joindre !

Je fronçai les sourcils :

- Il y a un problème ?

Elle inspira profondement. Je me tendis.

- Je vais faire court, je ne sais pas si tu te rappelles mais je voulais devenir medecin. J'y suis arrivée et je bosse maintenant à l'hopital.

- D'accord ? Tu m'as appelé pour me raconter ton chemin professionel ? dis-je, incrédule.

Elle souffla, au bout du fil. Elena me jeta un regard interrogatif et articula un "alors". Je haussai les épaules.

- Ta mère vient d'arriver à l'hôpital, lâche Ilona.

Je sursautai.

- Pardon ?

- Elle a eu un accident de voiture, ce n'est pas spécialement grave mais elle est partie au bloc il y a dix minutes.

- Je suis là dans un quart d'heure. À plus.

Je raccrochai, le coeur battant. Elena avait l'air soupçonneux. Elle leva les yeux au ciel :

- Laisse moi deviner... Elle t'appelait pour te dire "Eh Raphaël, tu te rappelles quand on a baisé pour la première fois...

- Tais toi.

- ... Mais si, quand tu as trompé Elena ! Eh bien tu m'as mise enceinte, figure toi ! Et...

- Elena, tais toi.

- ... maintenant, j'aimerais te présenter ton enfant."

Je lui jetai un regard noir, furieux :

- Ma mère est à l'hôpital, j'ai autre chose à faire que de subir tes enfantillages. Ilo m'appelait pour me prévenir. Je m'en vais.

J'avoue avoir utilisé le surnom "Ilo" pour me venger. Pueril, je sais.

- Oh, tu nous quittes déjà ? cria Louis en rentrant dans la pièce. Quel dommage !

Mais qu'est-ce qu'il veut, celui-là...?

- Tu sais quoi, Raphou - je peux t'appeler Raphou ? oui ? parfait ! On t'invite à venir pour le repas de Noël. Oui, oui, le 24 au soir.

Louis est trop bizarre i know je m'éclate jvous dis
bon alors ilona vs elena, your avis ?

the crazy christmas of me, my ex and her husbandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant