Le jeune homme qui se tenait encore devant moi restait figé, comme pétrifié.
On se fixait dans le blanc des yeux, épiant chaque mouvement de l'autre. Comme si nous étions deux bêtes sauvages, qui cherchaient à comprendre l'autre, savoir si l'on pouvait faire confiance ou non.
Lorsque le jeune homme esquissa un mouvement d'approche, tout mon corps se raidit, comme prêt à bondir.
Il cessa alors de nouveau tout mouvement, comprenant que la bête la plus sauvage de nous deux, actuellement c'était moi.
Et comme on s'approcherait d'un animal effrayé, désorienté, il s'approcha tout doucement tout en murmurant:- Ankaa...? Du calme, ce n'est que moi...
En attendant le brun prononcer mon prénom, je sentis mes muscles se détendre. Cet inconnu ne m'était peut être pas autant inconnu que cela.
Je le laissais donc s'approcher, plus confiante.
Quand il arriva proche de moi, je rejetais tout de même d'un geste sa main qui s'approchait de moi.Je répétais avec un peu plus d'agressivité:
-Qui es tu ?
Il ne me répondit toujours pas.
Puis son regard se perdit une fraction de seconde dans le vide, et quand il reprit conscience de la situation, il lâcha un long soupir en rejetant sa chevelure rebelle en arrière.
Je l'entendis jurait dans un murmure tandis que ses épaules s'affaissait et son visage se déformait dans une grimace.
Il inspira comme pour se donner du courage, puis fini finalement par me répondre.-Je suis... comment dire ?.... Un de tes amis ? Tu as du perdre la mémoire après le coup violent que tu as reçu à la tête, ou alors c'est traumatique...
Il laissa une pause, me fixant toujours de ses deux yeux d'un gris d'acier.
Je ne lui laissais pas le temps de reprendre la parole, l'angoisse qui avait été jusque là camouflé par l'adrénaline remonta la surface. Tel un ouragan je sentie tout mon corps subir une soudaine terreur, il se tendit dans des spasmes incontrôlés tandis que je commençais à respirer bien trop rapidement, pleurant maintenant a chaudes larmes.
Le jeune homme sembla totalement désemparé, il esquissa de nouveau un mouvement, semblant vouloir me serrer contre lui, mais se ravisa.-Ankaa, du calme.... Tout va bien d'accord ? Tout va bien. Respire, je vais t'aider, ça va s'arranger.
Me calmer ? Je ne pouvais pas me calmer, meme si je l'aurais voulu, j'en étais incapable. Ma tête commençait à tourner. Je me recroquevillais sur moi-meme, toujours sur le sol. La douleur à ma cheville empirait mon angoisse, et la douleur devenait de plus en plus forte. Comme si elle aussi se réveillait petit à petit. Finalement les mots sortirent de ma gorge, sec et autoritaire. L'angoisse qui prenait possession de tout mon être se traduisait par une certaine agressivité.
-Mais je suis où putain ?! C'est quoi ce délire ?! Je veux rentrer chez moi. Ramène moi chez moi ! TOUT DE SUITE!
-Ce n'est pas possible, tu...
-Quoi ? Tu viens de dire quoi ?!
-Je ne peux pas te ramener chez toi...Prise d'une rage incontrôlée, je tentais de me lever. Je poussais un cri de douleur en sentant ma cheville cédait sous mon propre poids. Le jeune homme me rattrapa. Il profita de ce moment pour me porter. Je me mis à hurler, de terreur, de rage, d'incompréhension. Je me débattais corps et âme, pleurant de douleur à chaque mouvement que subissait mon pieds. Je refusais malgré tout de me laisser faire.
-Bordel !
Le Brun grogna d'agacement tandis que je frappais sa poitrine rageusement, et que je fini par le griffer dans le cou, telle une bête enragée.
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[Nevra] Souvenirs, le reste des Mémoires.
Aventure« Le souvenir, c'est ce qu'il reste de mémoire à l'oubli. » Citation de Henri de Régnier ; Donc (1927) Mais moi, que me reste t-il ? Ma mémoire et mes souvenirs se confondent constamment entre deux vies, deux temporalités, deux identités, deux histo...