bury a friend - Billie Eilish
Je plongeai.
L'eau était froide ce matin.
Mais qui pouvait se plaindre?
Je crois que je faisais partie de ces rares personnes à apprécier se baigner à l'aube. Surtout en Bretagne où l'eau était glaciale.
Grelottante, je sortais de l'eau. Essorant mes cheveux, je me préoccupais peu de l'élastique de mon maillot.
J'étais seule sur la plage. Personne n'était là à me mater. Et c'était parmi les choses que j'appréciais dans la solitude.
Être à l'abri de ces regards admiratifs.
Mon téléphone sonna. Tenant ma serviette autour de mon corps, je décrochais avec nonchalance.
- Allo?
- Ma chérie...
***
Téléphone en main, j'observais distraitement le paysage. La Bretagne ne faisait pas partie de mes destinations les plus chéries. Je crois que je n'y étais venu qu'une seule fois, certainement pour un problème d'immobilier.
Faire de l'argent sale était une chose. Le nettoyer en est une autre. Mes entreprises secondaires sont centrales dans mon business. Les règles et les contrôles sont beaucoup trop stricts pour espérer échapper à la sainte justice.
Heureusement que les pots-aux vins et les menaces possèdent toujours leur étonnante efficacité.
J'étais arrivé dans le hall de cet hôtel de "luxe". Ces gens n'avaient pas la même définition que ceux du Sud ou des capitales. Je me trouvais dans une sorte d'hôtel Thalasso où je n'avais croisé que pour l'instant des personnes âgées profitant de leur stupide balnéothérapie.
- Bonsoir Monsieur...?
Je levais les yeux de mon téléphone. Une hôtesse brune et trop maquillée me faisait face, les bras posés de manières provocante. Son décolleté se retrouvait, de sorte, mis en valeur, surement pour m'aguicher.
- Mr. Monterubbianesi... J'ai une réservation pour l'unique suite de votre hôtel.
Sans remarquer mon dédain, elle répondis d'un air qui se voulait séducteur.
- Ah oui Monsieur Monteruban... Monterubbianesi.
Elle gloussa en se mordant les lèvres. Écorcher mon nom de famille l'enthousiasmait-elle autant?
- Vous êtes au dernier étage, chambre 357, dit-elle en me tendant les clés.
- Merci, soupirais-je avec un agacement certain.
Je commençais à avancer mais je me stoppai brusquement et fis demi-tour.
- Ah, pourriez-vous m'apporter une bouteille de votre meilleur vin? Mettez le sur ma note.
J'étais en France pour quelques semaines alors autant profiter de sa gastronomie.
- Et je souhaiterai que ça soit vous qui me l'apportez en personne.
Je sortis mon sourire des plus douçâtres. Cette femme n'était pas si vilaine et je ne voulais pas passer mes vacances en frustration devant l'adolescente qu'était Cara.
Ma douce Cara...
Si j'étais dans ce trou perdu, c'était seulement pour tes beaux yeux.
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Majestueuse
RomanceDans majestueuse, il y a tueuse. Cara s'est toujours appliquée à se tenir loin des ennuis. Mais cette nuit là, elle ne réussira pas. A vrai dire, que ferait une jeune femme d'à peine 20 ans à Monaco autour de businessmans fallacieux?